Les responsables du syndicat (Ph KOACI)

Au Ministère de la Culture et de la Francophonie, les agents membres du Syndicat national des agents de la Culture (Syna-Culture) envisagent une cessation de travail imminente pour exprimer leur mécontentement face à des revendications laissées sans suite depuis plusieurs années.

Ces fonctionnaires réclament non seulement l’instauration d’une prime interne spécifique au ministère, distincte de la prime générale demandée par l’ensemble des fonctionnaires, mais aussi le redéploiement dans d’autres ministères offrant de meilleures conditions de travail. Leur revendication de prime interne, introduite depuis 2019, est restée sans réponse jusqu’à présent.

Colère face à l’inaction de la hiérarchie

Lors de leur assemblée générale ordinaire tenue le mercredi 23 octobre 2024 à la Bibliothèque nationale d’Abidjan-Plateau, les membres du Syna-Culture ont validé un projet de préavis de grève qui sera déposé prochainement sur le bureau du ministre de tutelle. Ils ont également décidé d’adresser un courrier à la Ministre d’État, ministre de la Fonction publique, pour demander officiellement le redéploiement des 1050 agents membres du syndicat vers d’autres ministères offrant des conditions plus favorables.

Le Secrétaire général national du Syna-Culture, Nahonain Ange Serge Martial, a expliqué que ces actions visent à interpeller leur hiérarchie sur les difficultés persistantes auxquelles sont confrontés les agents, sans obtenir de réponses concrètes. Il a souligné que le plan d’action du syndicat, baptisé "Kirina Kêlé", vise à amplifier leur revendication.

Soutien massif des agents à travers le pays

Cette assemblée générale fait suite à une tournée nationale réalisée par le Secrétaire général du Syna-Culture, au cours de laquelle il a recueilli 1050 signatures de membres favorables à un redéploiement. Cette démarche témoigne du ras-le-bol généralisé parmi les agents du ministère.

Concernant la revendication de la prime interne, Nahonain Ange Martial a insisté sur le fait que le Ministère de la Culture dispose des moyens financiers nécessaires pour répondre à cette exigence. Selon lui, sur les 2000 fonctionnaires du ministère, tous devraient bénéficier de cette prime distincte, en attendant que la prime générale, demandée à l’échelle nationale, soit accordée.

« Le Ministère de la Culture a aujourd’hui les moyens de nous accorder une prime interne. Il est important de faire la distinction entre cette prime et la prime générale. Après cinq années de lutte sans résultat, il est impératif que notre tutelle réagisse », a-t-il déclaré.

Jean Chresus, Abidjan