Côte d'Ivoire : L'entreprise VTC dont les employés ont été arrêtés pour « blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme » réagit
Comme nous le relayions dans un précédent article, neuf (09) employés de la Société Automobile de Crédit (SAUTOC) ont été mis aux arrêts suite à une perquisition de la Police Judiciaire (PJ), le mardi 15 octobre 2024 et déférés au Pôle Pénitentiaire d’Abidjan (PPA, ex-MACA) pour des accusations de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.
Dans un communiqué relayé dans la presse en date du 20 octobre 2024, la Direction de la SAUTOC nie les faits et appelle à la libération immédiate de ses employés tout en dénonçant une violation des droits de l’homme lors de leur interpellation.
Elle précise que parmi les personnes arrêtées se trouve une nourrice qui n’a pas pu allaiter son enfant depuis plusieurs jours, ainsi que des stagiaires en quête d’expérience professionnelle. Une situation qualifiée d’« inhumaine » par SAUTOC qui exprime son soutien indéfectible à ses employés et réclame leur libération immédiate.
Selon la SAUTOC, ses employés n’ont fait que remplir leur mission professionnelle, notamment la gestion des remboursements et le dialogue avec les souscripteurs. En dépit de cette situation, la société souligne que ses bureaux restent officiellement ouverts et continue de coopérer avec les autorités pour clarifier cette affaire.
La direction déplore également la saisie des véhicules de l’entreprise, dont certains étaient déjà entièrement remboursés par les clients. Cette mesure est jugée abusive et renforce les accusations de détention arbitraire contre ses employés.
« Ils n’ont fait que remplir leur mission professionnelle, notamment en assurant le service minimum nécessaire à la gestion des remboursements et au dialogue avec nos souscripteurs, comme recommandé par le Trésor public. Il est essentiel de préciser que le Trésor public nous a demandé de cesser nos activités d’investissement et de nous concentrer sur le remboursement des capitaux. Toutefois, cette décision ne signifiait pas la fermeture de l’entreprise. Il nous a été reproché à ce moment-là d’avoir fait appel public à l’épargne, ce dont nous avons pris acte, et nous avons suivi les instructions », relève le document.
L’entreprise spécialisée dans le crédit automobile fait savoir que, son seul objectif est d’assurer le remboursement progressif des sommes dues à ses souscripteurs, un processus qui nécessiterait la présence de ses employés pour maintenir un service minimum, recueillir les préoccupations des clients et trouver des solutions appropriées.
« Malgré ces efforts, nous faisons face encore aujourd’hui à de nouvelles accusations injustifiées de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme », poursuit-elle.
La SAUTOC dénonce ce qu’elle qualifie d’accusations multiples et contradictoires, sans que la situation réelle de l’entreprise ne soit correctement prise en compte, et ne comprend toujours pas quel est le réel crime imputé à la société.
« La police a également procédé à la saisie de l’ensemble des véhicules de l’entreprise, dont certains appartiennent à des clients ayant entièrement payé pour leur acquisition. En outre, les portes de nos bureaux ont été fermées, nous empêchant d’assurer la gestion normale de nos opérations », soutient-elle.
Affaire à suivre...
Donatien Kautcha, Abidjan
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