Le tribunal militaire de Yaoundé a tenu ce 21 septembre 2024 une audience déterminante dans l'affaire de l'assassinat du journaliste Martinez Zogo. Le lieutenant-colonel Cerlin Belinga, représentant le ministère public, a balayé l'ensemble des contestations procédurales soulevées par les avocats de la défense.

Face aux 17 accusés, dont une majorité d'agents de la DGRE, leurs conseils ont multiplié les arguments juridiques pour tenter d'obtenir une remise en liberté. Ces tentatives se sont heurtées à la position ferme du commissaire du gouvernement, qui a requalifié leurs exceptions en simples observations avant de les écarter.

Plusieurs points de contestation ont été abordés : la légitimité de la commission d'enquête mixte, la régularisation tardive de certains procès-verbaux, et particulièrement la controverse autour de l'ordonnance du 1er décembre 2023. Cette dernière avait initialement libéré deux figures majeures du dossier : Léopold Maxime Eko Eko, ex-directeur de la DGRE, et l'entrepreneur Jean-Pierre Amougou Belinga.

Les avocats ont également remis en cause la légalité des perquisitions et souligné des irrégularités dans la convocation des accusés. Le commissaire a systématiquement rejeté ces arguments, appelant le tribunal à faire de même.

Face à ces réquisitions, la défense s'est tournée vers le président du tribunal, le colonel Misse Njonè, pour un strict respect du droit. La décision sur ces exceptions procédurales est attendue le 11 novembre.

L'enjeu est de taille. En effet, selon certains avocats présents, une décision favorable à la défense pourrait entraîner une reprise complète de l'enquête sur le meurtre du directeur d'Amplitude FM et la libération de nombreux prévenus.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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