Le village de Toupah est de nouveau au cur des préoccupations en raison d'un nouveau conflit lié à la chefferie. En effet, la récente délivrance d'un arrêté préfectoral nommant Essoh Akou Pierre, un enseignant à la retraite, comme chef du village a provoqué des tensions. Cette décision a été prise sans consultation populaire ni enquête de moralité, une procédure qui enfreint les traditions et les coutumes du village, au grand mécontentement de ses habitants. Toupah, situé à environ 22 km de Dabou, voit sa cohésion sociale menacée.

Selon des sources locales, tout a commencé il y a quatre ans, lorsque l'ex-Secrétaire d'État et cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Essis Emmanuel, a exprimé son désir de devenir le chef du village. Toutefois, en raison de ses responsabilités politiques et électives il est à la fois président du Conseil régional des Grands Ponts, député de Dabou-Toupah-Lopou et coordonnateur régional du RHDP il na pas pu obtenir larrêté préfectoral nécessaire pour sa nomination.

Le mois doctobre 2024 a vu un nouvel épisode dans cette affaire. En début de mois, Essis Emmanuel a convoqué une réunion publique dans le village, expliquant aux habitants qu'il se retirait de la course à la chefferie pour préserver lharmonie du village. Cependant, deux semaines plus tard, une nouvelle réunion a été organisée, au cours de laquelle un arrêté de nomination a été lu, désignant Essoh Akou Pierre comme nouveau chef du village. Cette décision a suscité une vive réaction de la population et des anciens du village, qui n'ont jamais été consultés et ne se souviennent pas avoir choisi un nouveau chef.

L'absence des autorités administratives, notamment le préfet et le sous-préfet, lors de la lecture de cet arrêté a également alimenté le mécontentement. Les habitants dénoncent une violation flagrante des procédures, soulignant qu'aucune consultation populaire ni enquête de moralité n'a été menée. La situation est tendue, et des actions sont actuellement en préparation pour contester cette nomination, jugée illégale et contraire aux us et coutumes du village.

Par ailleurs depuis des années, deux entreprises agroindustrielles versent de l'argent sur le compte du village, ce qui se chiffre à plusieurs millions de F CFA. Et compte tenu des palabres au niveau de la chefferie, aucun chef n'a pu utiliser cette somme. D'où la bataille pour la gestion de cette manne financière.

Notons qu'après la lecture de l'arrêté de nomination du nouveau chef, celui-ci a séance tenante nommé Essis Emmanuel comme Président du Comité de gestion dudit village alors que ce poste est électif selon les us et coutumes du village.

Wassimagnon