Effondrement à Yopougon Abobodoumé, sapeurs pompiers à la recherches des corps (Ph KOACI)

Le dimanche 13 octobre 2024, à 9h30, un immeuble de type R+3 s’est effondré dans le village d’Abobodoumé, dans la commune de Yopougon, faisant des victimes. Le Groupement des Sapeurs-Pompiers Militaires (GSPM) a immédiatement pris en charge un blessé et poursuit les recherches pour retrouver trois autres victimes encore coincées sous les décombres.

Dans un communiqué dont copie est parvenue à KOACI, le Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme (MCLU) a réagi avec fermeté à cet incident.

Les services de Bruno Koné ont souligné que l’immeuble, construit en bordure de la lagune Ébrié sur un terrain marécageux, ne respectait pas les normes de construction. Le bâtiment avait été érigé sans l’intervention d’experts qualifiés, tels qu’un architecte ou un ingénieur conseil, ni l’assistance d’un bureau de contrôle, exposant ainsi les habitants à de graves risques.

Le ministère a également mis en lumière un problème récurrent : l’opposition systématique de certains chefs de villages du Grand Abidjan, y compris à Abobodoumé, à toute inspection des chantiers. Ces responsables bloquent l’accès aux équipes de contrôle du MCLU, entravant ainsi la supervision des constructions. Malgré les efforts de sensibilisation du corps préfectoral et le soutien des forces de l’ordre, cette résistance empêche le ministère d’assurer efficacement la conformité des travaux.

Cette obstruction est particulièrement préoccupante dans cette partie d'Abidjan en pleine croissance démographique où les constructions prolifèrent. Le MCLU a rappelé que, conformément à l’article 37 du Code de la Construction et de l’Habitat, « le maître d’ouvrage demeure responsable de la stabilité du bâtiment ». Cependant, sans contrôle adéquat, la prévention de tels drames devient difficile, voire impossible.

Les services de Bruno Koné ont exprimé leurs condoléances aux familles des victimes et réaffirmé leur engagement à faire toute la lumière sur les circonstances de cet effondrement. Une enquête approfondie sera menée pour établir les responsabilités.

Ce drame relance le débat sur la nécessité d’une coopération plus étroite entre les communautés et les autorités. Le MCLU a insisté sur le fait que la sécurité des habitants dépend du respect strict des normes et de la transparence dans les constructions. « Les campagnes de sensibilisation ne suffisent plus. Les villages doivent comprendre que refuser l’accès à nos équipes met en danger des vies humaines », a averti le ministère.

Dans un contexte d’urbanisation rapide, le ministère a promis d’intensifier les contrôles et d’adopter des mesures plus strictes contre toute obstruction à son travail. L’effondrement d’Abobodoumé vient rappeler qu’aucune tolérance ne peut être accordée face à des manquements qui coûtent des vies.

Jean Chresus, Abidjan