Réunion de l'union des enseignants du PDCI (Ph KOACI)

Huit syndicats du système éducatif ont décidé de maintenir leur mot d'ordre de grève pour réclamer des primes trimestrielles. Pendant 72 heures à compter de ce mardi 15 octobre, ces huit organisations syndicales ont décidé de paralyser le système éducatif.

Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), dans un communiqué dont copie est parvenue à KOACI, convoque une rencontre d’urgence avec ses enseignants militants ce mercredi 16 octobre 2024.

 Cette convocation, signée par le Secrétaire exécutif en chef, Dr. Emmou Sylvestre, survient à un moment où plusieurs syndicats enseignants ont lancé un appel à la grève nationale. Ce timing soulève des interrogations sur la posture du PDCI face à la contestation sociale dans le secteur éducatif.  

Les acteurs concernés, notamment les présidents nationaux, régionaux et communaux des enseignants militants du parti, sont attendus à 15h30 à l’auditorium Félix Houphouët-Boigny, au siège du PDCI à Cocody. L’ordre du jour de cette séance n’a pas été précisé dans le communiqué officiel, mais l’invitation insistante à une participation massive témoigne de l'importance stratégique de la rencontre. Cette initiative intervient alors que les enseignants du pays expriment leur mécontentement face à des revendications non satisfaites, telles que la revalorisation salariale et l’amélioration de leurs conditions de travail. 

Le calendrier choisi par le PDCI ne manque pas d’intriguer. Certains observateurs y voient une tentative de positionnement politique à travers l'encadrement des revendications du corps enseignant. D’autres s’interrogent sur un possible soutien implicite ou une coordination informelle avec le mouvement de grève annoncé. La question se pose : cette réunion est-elle une simple concertation interne ou le parti envisage-t-il de jouer un rôle de catalyseur dans cette mobilisation sociale? 

Le PDCI, dont les réseaux au sein du système éducatif restent influents, semble vouloir capitaliser sur cette crise pour renforcer sa proximité avec les enseignants. Ce contexte pourrait offrir au parti une opportunité de se poser en interlocuteur privilégié, en particulier à quelques mois des élections présidentielles de 2025. Néanmoins, il reste à voir si cette rencontre ne sera perçue que comme un exercice de cohésion interne ou comme une tentative de politisation d’une lutte syndicale déjà complexe. 

 Toute interférence politique risquerait de brouiller les lignes entre revendications sociales et agendas partisans, au détriment de la lisibilité du mouvement. Quant aux autorités publiques, elles restent vigilantes face à ces dynamiques susceptibles d’amplifier les tensions dans un climat social déjà tendu.

Jean Chresus, Abidjan