Côte d'Ivoire : Crise post-électorale de 2010-2011, de nombreuses victimes crient justice et réparation, la COVICI annonce des actions sur le terrain
Les victimes jeudi à Abidjan
Treize (13) ans après la crise post-électorale de 2010-2011, marquée par des violences extrêmes et des violations des droits humains, de nombreuses victimes attentent toujours, de l’Etat, des réparations tant sur le plan moral, matériel que juridique. Se sentant abandonnés, ces hommes et ces femmes devenus pour certains invalides, et ayant perdu leurs activités pour d’autres, appellent les autorités à reprendre le processus d’indemnisation des victimes entamé en 2015 et tombé, depuis lors, aux oubliettes.
Jeudi 10 octobre 2024, à l’occasion de l’atelier de lancement du projet de renforcement de la cohésion sociale et de la prise en charge psychosociale des victimes y compris les cas de violence sexuelles liées aux conflits, qui s’est déroulé à l’auditorium du Conseil National des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDH), sis aux Deux-Plateaux Vallons dans la commune de Cocody, Lassina Kanté, le président du conseil d’administration de la Confédération des organisations de victimes des crises ivoiriennes (COVICI), a livré une communication dans laquelle il a dressé de façon brève un état des lieux de la situation de ces victimes.
Le PCA de la COVICI a révélé dans son exposé, les statistiques de la Commission Nationale pour la Réconciliation et l’Indemnisation des Victimes (CONARIV). Ces statistiques indiquent que sur 874.055 demandes de réparation soumises, seulement 316.954 ont été validées et 557.101 dossiers invalidées ; ce qui signifie qu’environ 64 % des demandes de réparations ont été rejetées.
De plus, concernant l'indemnisation d'un million (1 000 000) de francs CFA pour les ayants droit de victimes décédées, seulement 4.442 familles sur 19 018 ont été indemnisées à la date du 12 août 2020, selon le bulletin Bilan réconciliation-paix-cohésion sociale publié par le Ministère de la Solidarité, de la lutte contre la pauvreté.
S’agissant des prises en charge médicale, 1905 blessés ont été prises en charge sur un total de 26 783 blessés retenus ; soit 7 % de bénéficiaires. 150 victimes ont été prises en charge pour des cas de violences sexuelles et de VBG à la date de 31 juillet 2020 sur 2441, soit environ 6 % de cas traités.
Pour ce qui est de la prise en charge scolaire pour les enfants de victimes, l’on enregistre 1.731 bénéficiaires, orphelins, enfants de victimes. Au niveau des financements pour les Activités génératrices de revenus (AGR), l’on dénombre environ 300 bénéficiaires.
Par ailleurs, le FPV, à travers ses programmes, a pu soutenir 300 victimes à Abidjan avec également des fonds pour les AGR octroyés. Des projets communautaires et symboliques ont été réalisés à Daloa, Duékoué et Bloléquin.
Au regard de ces statistiques, il est évident que le processus de réparation a été insuffisant, et de nombreuses victimes, abandonnées, vivent dans des conditions difficiles. Leur situation de vie précaire s’est aggravée et beaucoup parmi eux, souffrent de syndromes de stress post-traumatique, provoquant chez ces victimes, la perte de l’estime de soi et de valeurs et le sentiment d’impuissance.
Pour le PCA de la COVICI, « l'absence de justice et de réparation adéquate peut alimenter un climat de méfiance envers les institutions et exacerber les tensions communautaires. Elle peut entrainer, en outre, le basculement dans la haine, la pulsion de vengeance et même la tendance au suicide », a-t-il déploré.
C’est d’ailleurs pour éviter que de telles éventualités ne surgissent, que la COVICI avec l’appui technique et financier du Fonds pour l'Héritage de la Justice Transitionnelle en Afrique (ATJLF), a lancé ce jeudi 10 octobre, le projet intitulé : « Renforcement de la cohésion sociale par la prise en charge psychosociale des victimes vulnérables, y compris les cas de violences sexuelles liées aux conflits ».
Ce projet, d’après les explications du PCA de la COVICI, Lassina Kanté, visent à offrir aux victimes, aux groupes marginalisés et aux communautés touchées par des conflits les moyens d'accéder à la responsabilité, à la justice, à la réparation, à la réconciliation et à une paix durable.
Il va impacter cinq villes du pays à savoir, Abidjan, San Pedro, Bouaké, Daloa et Korhogo et va durer 17 mois.
Alors que la Cour pénale internationale se prépare à quitter la Côte d’Ivoire sans avoir apporté des résultats significatifs, Lassina Kanté a réitéré au gouvernement son appel : celui « de rassurer les victimes en prenant en compte de manière authentique leurs préoccupations légitimes, telles qu'exprimées par les structures mises en place par l'État, notamment la CDVR et la CONARIV », a-t-il exhorté.
Wassimagnon
Infos à la une
«… de nombreuses victimes crient justice et réparation… » : -Une crise post-électorale où le nombre de victimes est donné de façon très approximative (+ de 3000 morts),...la réparation sera très difficile. De surcroît, on fait semblant de ne pas situer les responsabilités de ces massacres d'innocents ivoiriens. -Le rapport Banny (CDRV qui estimait approximativement le nombre de victimes à 16 000 morts), a été rangé dans le tiroir par Dramane. Je souligne régulièrement dans mes interventions, cette sous-estimation volontaire du nombre de victimes. Qui avait intérêt à sous-estimer le nombre de victimes ?? Sinon les vrais responsables de ces tueries ignobles ?? -Le président Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été blanchis par la justice internationale devant les caméras du monde entier. Bizarrement on attend tjrs que l'autre camp soit entendu comme promis par Bensouda elle-même. Je ne cesse de le répéter, si certains mettent pieds à la CPI, moins de 5 témoins suffisent pour les condamner. -Mr Bourgi vient de nous dire "qu'on savait que le président Gbagbo avait gagné les élections de 2010 comme Jean Ping les avaient gagné au Gabon". Venant du successeur de Mr J. Foccart,...ça ne fait que confirmer ce que tout le monde savait. Fançois-Xavier Verschave un sachant qui écrivait preuves à l'appui, que toutes les élections présidentielles en Afrique francophone sont truquées (y compris le Sénégal). Les % de voix sont déterminés à l'avance à l'Elysée. Pour rappel, Verschave disait qu'en 1990, les pourcentages obtenus par Houphouët (82%) et Gbagbo (18%), ont été fixés à l'avance par l'Elysée...c'est navrant et triste !! -On nous dit qu'il y a eu crise parce que le "perdant" refusait de quitter le pouvoir. Bourgi vient d'envoyer un KO technique à ceux qui sont dans le mensonge et le déni permanent. Le président Gbagbo a demandé à Bensouda de dire qui a gagné ?? Elle a dit la CPI n'était pas là pour dire qui a gagné ou perdu. Curieuse réaction, quand on nous dit que la crise est due au fait que le perdant ne voulait pas respecter la "démocratie". Une victoire prononcée au QG d'un candidat sans respect des procédures qui s'imposaient à la CEI, et que personne ne voulait entendre du RECOMPTAGE qui se fait pourtant partout ailleurs. -Je suis surpris qu'il n'y ait pas la ville de Duekoué sur la liste des villes figurant sur la banderole des manifestants. -PAUVRE CÔTE D'IVOIRE !!!!!
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