Cameroun : L'activiste Ramon Cota incarcéré à Kondengui, les dessous d'une affaire controversée
Ramon Cota et son avocat (Ph)
Le 9 octobre dernier, une décision judiciaire a secoué la sphère militante camerounaise : Steeve Akam, plus connu sous le pseudonyme de Ramon Cota, a été placé en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Cette mesure, ordonnée par le capitaine Ignace Eyebe Etoundi, juge d'instruction au Tribunal militaire de Yaoundé, marque un tournant dans l'affaire qui entoure cet activiste controversé.
Ramon Cota s'est fait un nom sur les réseaux sociaux grâce à ses vidéos critiquant ouvertement le régime du président Paul Biya. Son transfert de la caserne militaire vers l'administration pénitentiaire a été confirmé par son avocat, Me Hippolyte Meli, via un post sur Facebook.
L'ordonnance judiciaire révèle une liste d'accusations graves à l'encontre de Cota : coaction révolutionnaire, apologie du crime de sécession, acquisition illégale d'armes de guerre, outrage aux corps constitués, et défaut de carte nationale d'identité. La détention provisoire, fixée initialement à six mois jusqu'au 9 avril 2025, est potentiellement renouvelable.
Face à ces accusations, Ramon Cota maintient son innocence. Dans un message audio relayé par son avocat, il déclare avoir plaidé non coupable pour toutes les infractions qui lui sont reprochées. Malgré sa situation, il affiche une détermination inébranlable : « Je vous garantis que je représenterai toujours la voix des sans-voix et que je resterai debout comme l'œil des futures générations pour faire valoir nos droits, » affirme-t-il dans cet enregistrement de plus de quatre minutes.
L'affaire Ramon Cota reste néanmoins entourée de zones d'ombre. L'activiste soutient avoir été victime d'un enlèvement à Libreville, au Gabon, où il résidait, avant d'être conduit au Cameroun par des individus non identifiés. Avant son inculpation officielle, ses avocats dénonçaient déjà 76 jours de détention qu'ils qualifiaient d'arbitraire.
Cette affaire soulève de nombreuses questions sur les limites de la liberté d'expression au Cameroun et le traitement réservé aux voix dissidentes. Alors que le cas de Ramon Cota continue de faire débat, il révèle les tensions persistantes entre activisme politique et autorités gouvernementales dans le pays.
- Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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