Côte d'Ivoire : Lutte contre la corruption, mission à Abidjan, la présidente du Conseil Consultatif de l'UA « La tâche n'est pas facile, c'est un travail de longue haleine »
Le Président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), Épiphane Zoro Bi Ballo, a reçu en audience ce lundi 7 octobre 2024, à son cabinet au sein des locaux de l'institution situés à Abidjan, Cocody, une mission d'évaluation du Conseil Consultatif de l'Union Africaine de lutte contre la corruption (CCUAC).
La délégation de haut niveau, composée de cinq personnes, était conduite par Madame Seynabou N'diaye Diakhaté, présidente dudit Conseil, précédemment présidente de l'Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), un organe de lutte contre la corruption au Sénégal.
Cette mission d'évaluation est prévue du 7 au 10 octobre 2024. En effet, l'article 22 de la Convention de l'Union Africaine a créé un mécanisme de suivi dénommé Conseil Consultatif de l'Union Africaine contre la corruption. L'alinéa 7 de ce même article précise que les États parties communiquent au Conseil, un an après l'entrée en vigueur de la Convention, les progrès réalisés dans sa mise en œuvre.
Cette mission vise donc à évaluer l'état de mise en œuvre par la Côte d'Ivoire de ladite Convention.
Il s'agit, entre autres, de mobiliser les dirigeants politiques dans le cadre des efforts fournis dans la lutte contre la corruption, et d'encourager le partage de bonnes pratiques en matière de prévention de la corruption.
À cette occasion, dans son allocution de bienvenue, le Président de la HABG a présenté d'emblée tous ses collaborateurs ainsi que l'institution qu'il a l'honneur de diriger, et il a rappelé sa principale mission. Il a indiqué que la HABG est un organisme de prévention et de lutte contre la corruption en Côte d'Ivoire. Il a souligné que, la Côte d'Ivoire ayant ratifié la Convention de l'Union Africaine pour la Prévention et la Lutte contre la Corruption le 14 février 2012, elle se soumet à cet exercice auquel elle est assujettie.
Le Président Zoro Bi Ballo a précisé que la mission de l'UA, qui débute ce lundi 7 octobre 2024, sera marquée par des entretiens, des séances de travail, des conférences-débats, des ateliers, ainsi que la consultation de documents pour évaluer l'état de mise en œuvre par la Côte d'Ivoire de ladite Convention.
Poursuivant, il a affirmé que la HABG est prête à accompagner cette mission dans l'exécution de sa tâche en vue d'identifier les avancées et les défis à relever dans la mise en œuvre de la Convention.
Enfin, il a rassuré la délégation des efforts déployés par la Côte d'Ivoire pour lutter contre la corruption depuis la ratification de cette Convention.
« Depuis la signature de cette Convention entre 2012 et 2024, la Côte d'Ivoire a fait énormément de progrès au niveau de l'indice de perception de la corruption. Notre pays est passé de la 130e place sur 180 pays évalués en 2012 à la 87e place sur 180 pays évalués en 2023. Nous avons fait des progrès, mais nous sommes conscients que des efforts restent encore à faire. C'est pour cela que nous saluons cette mission d'évaluation du Conseil Consultatif de l'Union Africaine, qui est l'organisme de surveillance de la mise en œuvre de ladite Convention. Nous voulons rassurer l'ensemble de l'équipe que la HABG est à sa disposition, de même que tous les organismes de lutte contre la corruption au niveau de l'État de Côte d'Ivoire. La lutte contre la corruption nécessite une action collective », a déclaré Zoro Bi Ballo au terme de cette audience.
Quant à Madame Seynabou N'diaye Diakhaté, présidente du Conseil Consultatif de l'Union Africaine contre la corruption (CCUAC), elle a rappelé d'abord le sens de la présence de cette mission qu'elle conduit en Côte d'Ivoire depuis ce lundi.
« Au niveau de la Convention de l'Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, il y a un article qui instaure un mécanisme de suivi de la mise en œuvre de la Convention par les États parties. C'est à ce titre que nous sommes venus à Abidjan, après avoir reçu un questionnaire renseigné par les autorités ivoiriennes concernant le niveau de mise en œuvre de la Convention, les recommandations ainsi que les lacunes. Je suis accompagnée de certains collègues du Conseil et de collaborateurs », a-t-elle souligné.
Poursuivant, Madame Seynabou a affirmé qu'il y a eu des progrès dans la lutte contre la corruption dans les pays signataires de ladite Convention. Cependant, elle a reconnu que cette tâche n'est pas aisée et qu'il reste encore d'énormes défis à relever.
« C'est vrai que nous n'avons pas encore une mesure propre à l'Afrique de la corruption, mais généralement, on se réfère à des indices comme celui de Transparency International. Nous avons constaté qu'il y a quelques petits progrès, mais il y a encore énormément de travail à faire. La lutte contre la corruption est un travail de longue haleine, un long chemin parsemé d'embûches. Malgré tout, nous sommes tous engagés, nous, la Côte d'Ivoire et les autres pays, à lutter contre ce fléau qui gangrène nos économies. La tâche n'est pas facile, nous en sommes conscients, mais nous continuons à travailler, d'autant que les États sont engagés dans cette lutte, ce qui justifie cette mobilisation que nous saluons aujourd'hui », a-t-elle expliqué au terme de cette audience.
Jean Chrésus, Abidjan
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