Côte d'Ivoire : Série de cambriolages dans les directions fiscales, la Codi-Dgi interpelle et projette des actions de terrain
Les responsables de la Codi-Dgi devant la presse à Cocody (Ph KOACI)
Depuis 2021, les directions fiscales de plusieurs localités en Côte d'Ivoire, notamment à Dimbokro, Sikensi, Taabo et Fresco, sont la cible d'une vague inquiétante de cambriolages.
En 2024, ce phénomène s'est amplifié avec cinq à six nouvelles attaques répertoriées, suscitant de vives inquiétudes quant à la sécurité des ressources publiques et à la vulnérabilité des installations.
Face à cette menace grandissante, les agents de la Direction Générale des Impôts (DGI), réunis sous la Coordination Dignité de la direction générale des Impôts (Codi-Dgi), ne cachent pas leur mécontentement.
Présidée par Léonard Djédjé Mel, les responsables de la Codi-Dgi étaient face à la presse hier lundi 30 septembre 2024.
Cette coordination a souligné que la question de la sécurité des sites fiscaux est devenue une priorité absolue. Malgré un redéploiement notable des forces de la gendarmerie pour assurer la protection des bureaux ciblés, les efforts déployés ne semblent pas suffire à endiguer ces actes criminels.
Les cambriolages n'affectent pas seulement les infrastructures physiques mais mettent en péril les fonds publics, essentiels pour financer les projets de développement national. Pour Léonard Djédjé Mel, la sécurisation des sites fiscaux n'est pas simplement une question administrative, mais une urgence économique. « Protéger nos ressources est crucial pour assurer la mise en œuvre des programmes gouvernementaux », a-t-il insisté, tout en saluant les initiatives prises par les forces de l'ordre.
Cependant, au-delà de la sécurité, la Codi-Dgi mène également un combat plus large pour améliorer les conditions de travail des agents de la DGI. Bien que certaines revendications aient trouvé des réponses partielles, notamment en ce qui concerne l’assurance santé et retraite, le projet immobilier AKP, ainsi que la situation des retraités, les résultats restent en deçà des attentes.
La question des cambriolages alimente ainsi un sentiment d'insécurité général au sein des agents, qui se disent également frustrés par le manque d'implication directe de la Direction Générale des Impôts dans les négociations. Les discussions, pour l'instant menées par des intermédiaires, n’ont pas permis d’apaiser pleinement les tensions. La Codi-Dgi, en position de défense des droits des travailleurs, se montre prête à intensifier la pression pour obtenir des résultats concrets.
C’est dans ce contexte que la coordination syndicale a annoncé une tournée nationale qui s’étalera du 8 au 23 octobre 2024, une initiative visant à maintenir la mobilisation des agents. Cette tournée permettra aux responsables syndicaux de visiter les sites, particulièrement ceux situés dans les zones reculées, pour recueillir les doléances des travailleurs et leur exprimer la solidarité du mouvement.
L'issue de cette tournée pourrait être déterminante pour la suite du mouvement social. Si les autorités ne répondent pas aux attentes des agents, Léonard Djédjé Mel n’écarte pas l’éventualité d’une intensification des actions, notamment par une reprise de la grève. La Codi-Dgi reste ainsi en alerte, déterminée à poursuivre ses efforts jusqu’à ce que des mesures concrètes soient prises pour protéger à la fois les agents et les ressources de la nation.
La série de cambriolages en cours continue de poser une question cruciale : les sites fiscaux seront-ils enfin sécurisés durablement ? La réponse, pour le moment, reste incertaine.
Jean Chresus, Abidjan
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