Dans le prolongement de la célébration de la journée mondiale du cur, le Centre d’Information et de Communication Gouvernementale (CICG) a reçu, ce mardi 1er octobre 2024, dans le cadre de ses rencontres hebdomadaires dénommées « Tout Savoir Sur », le Professeur Jean-Baptiste Anzouan Kacou, Directeur médical et scientifique (DMS) de l’Institut de Cardiologie d’Abidjan, pour instruire les populations sur « la lutte contre les maladies cardiovasculaires ».

Se prononçant sur les attitudes à éviter pour ne pas s’exposer aux maladies cardiovasculaires, le Professeur Jean-Baptiste Anzouan Kacou, a mis le doigt sur un plat très prisé par les Ivoiriens qui, selon lui, doit être déconseillé. Il s’agit du Garba, ce mets composé d’attiéké très souvent abondamment arrosé avec de l’huile végétale et de poisson thon frit. « Le Garba est clairement le type de nourriture qu’il faut déconseiller en consommation d’une aussi grande quantité. Le manger par exemple trois fois par jour, n’est pas du tout souhaitable. Quand vous prenez le Garba, avec la quantité de sel qu’il y a à l’intérieur du poisson thon et l’habitude que nous avons de rajouter du sel ou de cube d’assaisonnement dans l’attiéké, tout cela arrosé d’huile. Franchement, il faut éviter cela », a-t-il fortement déconseillé.

Outre le Garba, il a également déconseillé la consommation régulière des fast-foods. « C’est aussi un type de repas qui n’est pas conseillé, parce qu’il est riche en graisse saturée et en sucre. C’est textuellement le type de nourriture qu’il faut éviter. On ne va pas citer des pays comme les Etats-Unis qui ont l’expérience et où le taux d’obésité et de maladies cardiovasculaires explosent », a-t-il renchéri.

Poursuivant, l’invité du CICG a indiqué que les maladies cardiovasculaires touchent tout le monde, c'est-à-dire du nouveau-né aux vieillards. Cependant, en tenant compte de l’ensemble des maladies liées aux facteurs de risque, c’est surtout l’adulte-jeune dont l’âge est compris entre 40 et 50 ans qui est le plus exposé. « C’est d’ailleurs pour cela que l’on conseille à partir de 40 ans chez l’homme et 50 ans chez la femme, de faire des dépistages. Ce sont des âges vulnérables à partir desquels les maladies cardiovasculaires surviennent », a-t-il expliqué. 

Le médecin cardiologue a par ailleurs, fait savoir que pour prévenir les maladies cardiovasculaires, il faut avoir une hygiène de vie saine, faire des activités physiques estimées entre 2,5 et 5 heures d’activités physiques par semaine, faire attention à son poids, modérer la consommation de sel, du sucre, d’alcool, éviter de fumer, éviter la consommation de graisse, d’une façon générale préférer le poisson à la viande.

Il a aussi insisté sur l’importance de contrôler régulièrement sa pression artérielle, car elle est mortelle et handicapante.  

Le Professeur Jean-Baptiste Anzouan Kacou n’a pas manqué l’occasion de s’appesantir sur l’Institut de Cardiologie d’Abidjan et les activités qu’elle exerce de façon concrète.  

« L'Institut de Cardiologie d'Abidjan est le seul établissement public entièrement dédié à la prise en charge des affections cardiovasculaires et thoraciques en Côte dIvoire allant du diagnostic au traitement. Situé au niveau tertiaire de la pyramide sanitaire nationale, il intervient également dans les domaines de l'enseignement, de la recherche et de la prévention », a-t-il présenté.

Cet Institut selon le conférencier, a été inauguré, le 24 novembre 1976, par le Président de la République, le Président Felix-Houphouët Boigny.

« La première intervention à cur ouvert sous circulation extra-corporelle, sy est déroulée le 13 mars 1978. Il s'agissait dune patiente de 26 ans, opérée alors par les Professeurs Dominique Metras, Kouamé Ouattara et André Ouezzin Coulibaly. Notre institut déploie depuis donc 48 ans, ses activités couvrant tous les domaines de la médecine et de la chirurgie cardio-vasculaire et thoracique », a-t-il informé.

A en croire le conférencier, l’Institut de cardiologie d’Abidjan, est « un Hôpital à vocation cardio-vasculaire et nos missions sont les suivantes : la première est d'assurer des soins d'urgence, des examens de diagnostic, des consultations et traitements, ainsi que l'hospitalisation des malades cardio-vasculaires ».

LICA, précise-t-il, a réalisé de ce point de vue a réalisé en 2023, 25 000 consultations, 7 800 admissions aux urgences, 3 500 hospitalisations toutes pathologies confondues. Cinq cents patients ont bénéficié de chirurgie cardio-vasculaire et 250 interventions de chirurgie thoracique.

L’ICA participe aussi aux actions d'éducation sanitaire et de médecine préventive. « Nous menons des campagnes de dépistage, de sensibilisation et d'information concernant les principaux facteurs de risque cardio-vasculaire. Nous participons en outre, à l'enseignement universitaire médical, pharmaceutique et odontologique, à la formation paramédicale et à la recherche. En effet, outre la formation pré-doctorale, notre Institut participe activement à la formation de cardiologues de Côte dIvoire et ceux venant d'autres pays d'Afrique, de l'espace CEDEAO ou hors CEDEAO », a-t-il indiqué.

Travaillent dans cet Institut, 556 agents au quotidien pour apporter le meilleur de la santé cardio-vasculaire aux patients. Au sein de ce personnel, l’on compte 95 médecins, chirurgiens, biologistes et pharmaciens. 111 infirmiers, et 52 personnels médico-techniques apportent leur appui au fonctionnement de l’ICA.

Wassimagnon