Côte d'Ivoire : Fixation du prix du kg de Café/Cacao, le PDCI dénonce la politique cacaoyère du gouvernement, pour Bredoumy, le gouvernement a failli à ses engagements
Dans un contexte de prix internationaux du cacao élevés, l'annonce ce lundi 30 septembre 2024 des prix bord champ pour la campagne agricole 2024-2025 a provoqué une vive réaction de la part du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA).
Le gouvernement ivoirien a fixé les prix à 1800 francs CFA par kilogramme de cacao et à 1500 francs CFA pour le café. Si ces montants semblent a priori respectables, le principal parti d’opposition estime que ces prix sont largement en deçà des attentes et des réalités du marché, suscitant ainsi la frustration des producteurs nationaux.
Selon le porte-parole du PDCI-RDA, Dr Soumaïla Kouassi Bredoumy, le gouvernement a failli à ses engagements, en particulier celui pris dans le cadre de la réforme de 2012. Cette réforme, portée par le Président de la République, stipulait que les producteurs devraient recevoir 60 % du prix CAF (Coût-Assurance-Fret) du cacao, quelle que soit l’évolution des conditions sur le marché. Pourtant, le prix fixé pour la nouvelle campagne agricole est bien en deçà de ce seuil, alors même que les cours internationaux du cacao connaissent une flambée sans précédent.
Sur les marchés internationaux, notamment à Londres et à New York, le cacao s'est négocié à un prix record, atteignant un pic de 7200 francs CFA par kilogramme en avril 2024, avec une moyenne avoisinant les 4700 francs CFA durant les derniers mois. Fort de ces chiffres, le PDCI-RDA estime qu'un prix bord champ de 2800 francs CFA par kilogramme aurait été juste et conforme aux promesses gouvernementales. Dr Bredoumy soutient même qu’avec une gestion optimisée du système de commercialisation et une réduction des prélèvements imposés par l’organe de régulation, le prix bord champ aurait pu s’élever à 3500 francs CFA, permettant ainsi aux producteurs de bénéficier pleinement de cette embellie du marché.
Mais ce n’est pas tout. Le PDCI-RDA pointe également du doigt le manque de transparence dans la gestion du secteur cacaoyer, notamment en ce qui concerne les ventes et le calcul du prix CAF. "Le système de commercialisation du cacao en Côte d’Ivoire est en total déphasage avec l’évolution des prix sur le marché mondial", a déclaré le porte-parole du parti. En plus de cela, les prix fixés ne sont souvent pas respectés par les acheteurs locaux, une situation qui pénalise davantage les producteurs, déjà fragilisés par des années de difficultés économiques.
Face à cette situation, le PDCI-RDA déplore la gestion inefficace du gouvernement, laquelle, selon eux, prive les producteurs de revenus conséquents qui auraient pu améliorer leur condition de vie. Le parti exprime également son inquiétude face à l'augmentation continue des coûts de fonctionnement de l'organe de régulation, ainsi que des recettes que l’État tire du secteur, alors que les populations rurales, principales actrices de cette filière, continuent de subir les conséquences de cette gestion.
Dans sa déclaration, le PDCI-RDA appelle le gouvernement à fournir des explications claires aux producteurs et à l'ensemble de la nation concernant ce qu'il qualifie de "contreperformance" dans la gestion de la commercialisation du cacao. Le parti exhorte également les producteurs à garder espoir et à faire confiance au PDCI-RDA, qu'il présente comme le défenseur historique des intérêts du monde paysan.
La campagne agricole 2024-2025, initialement perçue comme une opportunité en or pour les paysans ivoiriens, semble donc se transformer en une source de mécontentement et de frustration, notamment dans les rangs de ceux qui attendent depuis longtemps de bénéficier des fruits de leur dur labeur.
Jean Chresus, Abidjan
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Que propose L'ONCLE lointain de IB CACAO. Toujours entrain de se plaindre et accuser comme son NEVEU Traoré du Faso.
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