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Cameroun : Corruption endémique dans le secteur des transports, les premières sanctions de Ngallè Bibehe
 

Cameroun : Corruption endémique dans le secteur des transports, les premières sanctions de Ngallè Bibehe

 
 
 
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© Koaci.com - mardi 24 septembre 2024 - 05:25

Jean Ernest Masséna Ngallè Bibehe, ministre des Transports



Le Cameroun, tristement célèbre pour la corruption qui gangrène son administration, se retrouve une fois de plus sous les feux des projecteurs suite à un scandale dans le secteur des transports. Classé à plusieurs reprises parmi les pays les plus corrompus au monde, le Cameroun peine à se défaire de cette image peu flatteuse qui entache sa réputation sur la scène internationale.


Dans un communiqué publié récemment, le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibehe, a annoncé la suspension pour une durée de trois mois de Louis Armand Emmanuel Yogo, délégué départemental des Transports du Moungo, dans la région du Littoral. Cette décision fait suite à la diffusion d'une vidéo virale sur les réseaux sociaux, montrant un individu en tenue de la prévention routière se livrant à des actes flagrants de corruption et d'extorsion envers des usagers de la route.


Cette affaire n'est que la partie émergée de l'iceberg dans un pays où la corruption est profondément ancrée dans les mœurs administratives. Les conséquences de ces pratiques sont particulièrement dévastatrices dans le secteur des transports, où elles mettent directement en danger la vie des citoyens. En effet, la corruption permet à des véhicules non conformes aux normes de sécurité de circuler librement, augmentant considérablement le risque d'accidents mortels sur les routes camerounaises.


Le ministre Ngalle Bibehe a précisé que la suspension du délégué départemental résulte d'une enquête ayant révélé que l'individu impliqué, bien que n'ayant aucun lien juridique avec l'administration des Transports, avait été mobilisé en violation des règlements en vigueur. Cette situation révèle la facilité avec laquelle des personnes non habilitées peuvent s'immiscer dans les contrôles routiers, profitant de la culture de la corruption pour s'enrichir illégalement.


 

Malgré les multiples mises en garde formulées par le ministre Ngalle Bibehe à l'encontre du personnel concernant les pratiques contraires à l'éthique et à la déontologie professionnelles, cet incident a mis en évidence des manquements graves qui ternissent l'image de l'administration des Transports et compromettent les efforts en matière de sécurité routière.


Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de lutte contre la corruption au Cameroun. La Commission nationale anti-corruption (Conac) a identifié le secteur des transports comme étant particulièrement vulnérable à ce fléau. Les pratiques de corruption dans ce domaine ne se limitent pas aux contrôles routiers, mais s'étendent également à l'attribution des permis de conduire, à l'immatriculation des véhicules et même à l'octroi de contrats pour l'entretien des infrastructures routières.


Le ministre a rappelé aux usagers de la route que le respect des règles de conduite et de sécurité n'est pas négociable et ne doit en aucun cas faire l'objet de transactions. Il les a également encouragés à dénoncer toute pratique malveillante et contraire à la loi. Cependant, nombreux sont ceux qui doutent de l'efficacité de ces appels dans un pays où la corruption est si profondément enracinée que de nombreux citoyens la considèrent comme un mal nécessaire pour naviguer dans les méandres de l'administration.


Pour que le Cameroun puisse véritablement lutter contre ce fléau, des réformes profondes et structurelles seront nécessaires. Cela implique non seulement des sanctions plus sévères pour les contrevenants, mais aussi une refonte complète du système de gouvernance, une plus grande transparence dans les processus administratifs et un renforcement de l'indépendance des organes de contrôle.


En attendant, les Camerounais continuent de payer le prix fort de cette corruption endémique, non seulement en termes économiques, mais aussi, tragiquement, en vies humaines perdues sur des routes rendues dangereuses par l'impunité et la négligence.


 


-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com



 
 
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