Côte d'Ivoire : Taabo, le bureau du trésor pris d'assaut par des agents contractuels de la mairie, le préfet réagit
Les grévistes (.ph KOACI.)
Les agents contractuels de la mairie de Taabo qui n'ont pas reçu de salaire depuis plus de neuf mois, ont fait un sit-in ce vendredi 20 septembre 2024 devant le bureau du trésor de ladite localité comme constaté par KOACI sur place. L'on pouvait percevoir sur certaines pancartes que portaient ceux-ci, des slogans tels que "Madame la trésorière, c'est aussi la rentrée scolaire pour nos enfants. Payez nos salaires pour qu'on les scolarise". Ou encore "Madame la trésorière, mon propriétaire m'a vidé, moi et ma famille de la maison".
Cette situation qui a un temps soit peu perturbé la quiétude de la population, a amené le préfet du département André Martin Kacou Brou à calmer les esprits et à mener des consultations. En homme très aguerri en terme de médiation et de cohésion sociale, il s'est rendu à la mairie pour rencontrer les agents contractuels très surexcités qui s'y étaient repliés. Il les a attentivement écoutés, avant de prendre la parole, leur demandant de prendre leur mal en patience.
« Chers frères et sœurs, je voudrais d'abord vous dire que ce n'est seulement qu'hier nuit que j'ai été saisi de la situation par le maire Bernard Beugré Kouadio, et ce matin, j'entends que vous êtes devant le bureau du trésor pour réclamer votre salaire à la trésorière. Sachez que c'est avec la mairie que vous aviez signé votre contrat et non avec la trésorière. Et donc vous auriez dû régler votre problème avec votre hiérarchie qui vous a engagé avant de mener toutes autres démarches.
Ensuite, lorsque vous n'aviez pas trouvé de solution, alors vous venez me voir à la préfecture parce que la trésorière est sous ma responsabilité. Je suis vraiment surpris que vous me dites que vous n'êtes pas payés depuis plus de neuf mois et personne n'est passé me voir alors que mon bureau est ouvert à tous. Et d'ailleurs, il n'y a pas de clôture à la préfecture pour que vous puissiez dire qu'on vous a fermé les portes.
Bon, je vous ai bien écouté et je comprends également votre situation, mais comme je viens de prendre le dossier en main, permettez que j'aille pour la 4e session du conseil régional de l'Agneby-Tiassa qui se tient maintenant et on m'attend là-bas.
Avant qu'on ne se revoit cet après-midi, je voudrais vous demander de vous constituer en un petit groupe de trois personnes avec lequel je vais discuter de la situation. Je voudrais déjà vous rassurer que j'ai rencontré la trésorière pour m'enquérir de la situation avant de venir vous rencontrer. Ce soir, je rencontrerai l'équipe municipale également. Tout ceci pour que cette situation soit réglée le plus vite possible afin que chacun soit heureux de vivre dans notre belle ville paisible qu'est Taabo. Je vous prie entre temps, de reprendre le travail qui nous permettra de trouver une solution dans la calme...» a-t-il indiqué.
Après ce message franc et clair de la première autorité préfectorale, les grévistes l'ont longtemps ovationné avant de le raccompagner à son véhicule de service. Ce qui a ramené la paix à Taabo afin que la vie reprenne son cours normal. Depuis le 07 mai 2024, date de la prise de service d'André Martin Kacou Brou comme préfet du département de cette localité voisine aux départements de Toumodi et Divo, il ne cesse de prôner la cohésion sociale et l'engouement au travail qui rend autonome pour être à l'abri de tous vices.
T..K.Emile
tkemile@koaci.com
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Eh oui, M. Le préfet ! Nous sommes également surpris qu'au pays du "bilan inattaquable", des millle et un ponts pour notre bonheur inouï, des "ivoiriens sont tous heureux", du taux de chômage à 2,6%, de la croissance économique insolente, du pib/hbt de plus de 2500$, du taux de pauvreté a 35%, des crédits qui tombent chaque semaine dans les caisses de l'Etat...que des contractuels n'aient pas perçu leur salaire depuis 9 mois. La seule satisfaction pour ces pauvres contractuels, c'est votre capacité d'écoute et de médiation. Bravo! Loin de la brutalité de votre N+1 face à la marche de seulement 10 marcheurs contre la vie chère.
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