Mairie de Tiémélékro (Ph KOACI)

Depuis le 5 août 2024, la mairie de tiémélékro est plongée dans une crise qui oppose la maire, Dr Kouadio Samira, et cinq fonctionnaires d’état en poste dans cette administration. 

Ces derniers, dénonçant un environnement de travail délétère, ont officiellement demandé leur mutation au ministre de l’intérieur et de la sécurité via la direction générale de la décentralisation et du développement local (DGDDL). 

Les services concernés par cette demande sont ceux du secrétariat général, des services administratifs, financiers, techniques, ainsi que le service socio-culturel.

Les fonctionnaires, motivés par le désir de préserver leur intégrité professionnelle, ont mis en avant un climat qu'ils jugent malsain au sein de la mairie. Selon eux, cette situation ne leur permet plus de collaborer avec la maire et ils souhaitent donc être affectés à d’autres postes. 

Le secrétaire général de la mairie, Attri Tchotch, a confirmé que le préfet de M’batto avait été saisi du dossier et avait fait remonter ses conclusions aux autorités compétentes. Cependant, il a tenu à préciser qu’aucune démission n’a été formulée, contrairement à ce que certaines informations avaient pu laisser entendre. Il s’agit bien d’une demande de mutation pour des raisons professionnelles, a-t-il insisté.

Parallèlement à cette situation, un groupe de 17 conseillers municipaux, sur les 32 que compte la circonscription de Tiémélékro, s’est réuni le 4 septembre 2024 pour apporter son soutien à la maire, Dr Kouadio Samira. Cependant, cette démarche a été critiquée par les fonctionnaires en question, qui y voient une tentative de politisation d’un problème qu’ils estiment purement administratif.

 "Ce n’est pas une affaire politique, mais certains conseillers proches du maire cherchent à en faire un débat de ce genre", a déclaré Attri Tchotch. Il a ajouté que cette réunion de soutien n’avait pas de véritable fondement puisque les conseillers présents ne connaissaient pas réellement les tenants et aboutissants du conflit.

D’autres conseillers, absents de cette réunion, ont également exprimé leur désaccord quant à la forme de la démarche. Pour eux, la priorité aurait dû être la convocation d’une réunion extraordinaire du conseil municipal afin d’aborder la situation de manière plus formelle. Ils estiment qu’il est important d’écouter les fonctionnaires concernés en séance plénière et d’examiner les raisons de leur demande de mutation avant de prendre position. 

De leur côté, les cinq fonctionnaires continuent de travailler en attendant que leurs autorités prennent une décision. 

Ils disent ne pas vouloir s’étendre sur les raisons précises qui ont motivé leur demande par respect de leur devoir de réserve en tant que fonctionnaires de l’État. Toutefois, ils se disent déterminés à obtenir satisfaction, évoquant un malaise profond dans leur collaboration avec la maire. La situation est d’autant plus tendue que certains d’entre eux affirment recevoir des menaces, ce qui les pousse à rester prudents dans leurs déclarations.

Alors que l’atmosphère reste tendue à la mairie de Tiémélékro, tous les regards sont tournés vers les autorités compétentes, qui doivent trancher sur ce dossier. 

Les fonctionnaires, ainsi que certains conseillers, espèrent une issue rapide pour mettre fin à cette crise qui paralyse en partie les activités de l’administration locale.

Jean Chresus, Abidjan