Côte d'Ivoire : Égalité des genres, le pays en tête de l'Afrique, Beugré Mambé rappelle les réformes engagées et la volonté du gouvernement de positionner le pays comme un modèle
Hier vendredi 13 septembre 2024, au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, la Côte d'Ivoire a été reconnue leader incontesté du continent africain en matière d'égalité des genres.
Ce statut de champion a été officialisé par la publication du Rapport 2023 de l'Indice des Institutions Sociales et de l'Égalité des Genres (SIGI), émanant de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE). Avec un score impressionnant de 17,3 sur 100, la Côte d'Ivoire s'est hissée au sommet du classement africain, dépassant des pays tels que le Rwanda, le Mozambique et l'Afrique du Sud, qui étaient auparavant perçus comme les références continentales en termes de promotion de l’égalité hommes-femmes.
Ce succès n’est pas une simple coïncidence. Il résulte de plus d'une décennie d'engagement fort de la part du gouvernement ivoirien, qui a multiplié les réformes dans le but d’améliorer le cadre juridique et institutionnel en faveur des droits des femmes. La société civile, également très active, a joué un rôle déterminant dans la réalisation de cet objectif. La cérémonie de célébration de cette distinction, présidée par le Premier ministre Robert Beugré Mambé, a rassemblé plusieurs membres clés du gouvernement, notamment Nasseneba Touré, Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant. Ce fut l’occasion pour les autorités ivoiriennes de saluer le chemin parcouru et de renouveler leur engagement à poursuivre les efforts pour une société plus juste.
La position de leader de la Côte d'Ivoire dans ce domaine repose sur une série de réformes législatives et institutionnelles ambitieuses. Depuis plusieurs années, le pays a mis en œuvre des mesures destinées à garantir une plus grande égalité entre les sexes. Parmi les réformes marquantes, on peut évoquer la loi de 2019 sur les successions, qui assure une égalité de traitement dans les héritages, permettant ainsi aux femmes d’accéder aux biens de leurs familles sur un pied d’égalité avec les hommes. Cette avancée, qui semblait autrefois difficile à atteindre dans un pays ancré dans des traditions patriarcales, a permis de redéfinir le cadre des droits des femmes en Côte d'Ivoire.
Parallèlement, la loi sur le mariage, adoptée également en 2019, consacre l'égalité des époux dans les relations matrimoniales. Elle représente un autre jalon important dans l'amélioration de la situation des femmes dans le pays. Le gouvernement a aussi pris des mesures pour promouvoir la participation des femmes dans la sphère politique, avec la loi de 2019 favorisant leur représentation dans les assemblées élues. Ces initiatives ont progressivement modifié le paysage politique ivoirien, encourageant une plus grande diversité dans les instances décisionnelles. En outre, la révision du Code pénal en 2021 a renforcé la protection des femmes contre toutes formes de violence, illustrant la volonté de l’État de combattre les discriminations de manière globale.
Ces réformes ont été portées non seulement par le gouvernement, mais aussi par une société civile engagée, qui a accompagné les autorités dans leur lutte pour l'égalité des genres. Lors de la cérémonie de présentation du rapport SIGI, Ragnheidur Arnadottir, directrice du Centre de développement de l'OCDE, a salué la détermination de la Côte d'Ivoire à promouvoir une égalité réelle entre les sexes, qualifiant les efforts entrepris de "visionnaires". Elle a souligné que cette distinction ne concerne pas uniquement des réformes législatives, mais traduit une transformation plus profonde de la société ivoirienne, où les droits des femmes sont désormais pris en compte de manière systématique dans l'élaboration des politiques publiques.
Bathylle Missika, une autre figure de l’OCDE, a mis en lumière l’importance de la reconnaissance internationale pour un pays africain dans un rapport aussi influent que le SIGI. Selon elle, la Côte d'Ivoire ne s’est pas contentée de suivre des directives, mais a véritablement créé un modèle unique en matière de promotion des droits des femmes, inspirant ainsi d’autres nations africaines à s’engager dans cette voie.
Euphrasie Kouassi Yao, conseillère spéciale du Premier ministre et présidente du Groupe Technique Consultatif du rapport SIGI pour la Côte d'Ivoire, a rappelé que les avancées obtenues sont le fruit d'une collaboration étroite entre l'État et les organisations de la société civile. Ce partenariat a permis d’identifier les besoins spécifiques des femmes et de concevoir des solutions adaptées pour répondre à ces défis. Pour elle, il ne s'agit pas seulement de réduire les discriminations existantes, mais d'adopter une approche proactive en matière de droits des femmes, pour garantir à ces dernières un accès égal à toutes les opportunités économiques et sociales.
Le Premier ministre Robert Beugré Mambé, visiblement ému, a pris la parole pour exprimer la fierté de tout le pays devant cette reconnaissance internationale. Selon lui, le score obtenu par la Côte d'Ivoire (17,3) reflète non seulement les réformes engagées, mais aussi la volonté du gouvernement de positionner le pays comme un modèle à suivre en matière d’égalité des genres. Il a également rappelé que la lutte pour l'égalité ne s'arrête pas là et que des efforts supplémentaires seront nécessaires pour que chaque femme ivoirienne, quelle que soit sa condition, puisse jouir pleinement de ses droits.
Nasseneba Touré, ministre en charge de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a pour sa part insisté sur la dimension historique de cette progression. Elle a souligné que depuis 2011, sous la présidence d’Alassane Ouattara, la Côte d'Ivoire s’est engagée dans un processus de transformation sociétale qui place l'égalité des genres au cœur de ses préoccupations. Cette vision, axée sur le long terme, ne se limite pas aux réformes législatives, mais inclut également des programmes de développement visant à améliorer l’autonomie économique des femmes.
Cependant, malgré les progrès réalisés, les autorités ivoiriennes sont conscientes des défis qui restent à relever. Le rapport SIGI est un signal positif, mais il montre aussi que le travail n'est pas terminé. Le gouvernement s’engage donc à renforcer la mise en œuvre des lois existantes, en veillant à ce que celles-ci soient appliquées de manière stricte et à promouvoir l'inclusion économique des femmes, notamment dans les secteurs clés de l'économie.
Ainsi, la Côte d’Ivoire continue de tracer son chemin vers une société plus juste et équitable, où les droits des femmes sont pleinement reconnus et protégés. Ce succès est une victoire collective, fruit des efforts conjoints entre le gouvernement et la société civile, et un pas de plus vers un avenir où l'égalité des genres ne sera plus seulement un idéal, mais une réalité tangible.
Jean Chresus, Abidjan
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