Un pont effondré, la ville de Yagoua divisée (Ph)

Le bilan humain et matériel des inondations à l'Extrême-nord du Cameroun s’alourdit.

Des pluies diluviennes s'abattent depuis plusieurs semaines sur la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, provoquant des inondations catastrophiques. Le bilan humain et matériel ne cesse de s'alourdir, plongeant la population locale dans une situation de crise humanitaire sans précédent.

Un pont effondré, une ville divisée

Ce jeudi matin, l'unique pont reliant les deux côtés de Yagoua, chef-lieu du département du Mayo-Danay, s'est effondré. Cet incident dramatique illustre l'ampleur des dégâts causés par ces intempéries et isole désormais une partie de la ville, compliquant davantage les opérations de secours et l'acheminement de l'aide humanitaire.

Les autorités locales font état d'au moins 15 morts et 200 000 sinistrés dans le département du Mayo-Danay. Ces chiffres alarmants ne reflètent qu'une partie de la réalité, car d'autres départements de la région sont également touchés, notamment le Diamaré, le Logone et Chari, le Mayo-Tsanaga et le Mayo-Sava.

Des dégâts matériels considérables

L'ampleur des dégâts matériels est colossale :

- Plus de 103 000 hectares de plantations dévastés ; 44 700 maisons détruites et environ 50 000 ménages affectés.

De nombreuses familles ont perdu leurs biens, leurs réserves de nourriture et leurs ustensiles. Certaines ont dû trouver refuge dans des salles de classe, faute d'autres options.

La situation est particulièrement préoccupante à quelques jours de la rentrée scolaire. De nombreux enfants sinistrés ne pourront pas reprendre le chemin de l'école en raison de la montée des eaux et de la destruction des infrastructures.

Les organisations humanitaires s'inquiètent d'un risque croissant d'épidémies, d'autant plus que l'accès à certaines zones reculées reste difficile, entravant l'acheminement de l'aide et des soins nécessaires.

Un appel à l'aide lancé au gouvernement

Face à cette situation dramatique, les habitants de la région se mobilisent sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, pour lancer un appel à l'aide au chef de l'État. Ils demandent une intervention rapide et efficace pour venir en aide aux populations sinistrées et reconstruire les infrastructures endommagées.

La gestion de cette crise représente un défi majeur pour les autorités camerounaises, qui doivent agir rapidement pour éviter une aggravation de la situation humanitaire dans cette région déjà fragilisée.

Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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