Côte d'Ivoire : Rentrée-scolaire 2024-2025, Alfred Akesset SG du SYCAES, plaide auprès du Ministère pour la mise à disposition des fonds dans les délais appropriés
Alfred Akesset, SG du SYCAES (Ph KOACI)
La rentrée Scolaire 2024-2025 est prévue pour le lundi 09 septembre 2024 sur le territoire national. A quelques jours de l’ouverture des classes, Alfred Akesset, Secrétaire Général syndicat des cadres de l’Administration de l’Enseignement Secondaire de Côte d’Ivoire (SYCAES), a accordé une interview à notre rédaction.
Notons que, le SYCAES comprend les Adjoints aux Chefs d’Etablissement, les Chefs d’Etablissement et les Secrétaires Généraux des DRENA (Directions Régionales de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation).
Dans cet entretien, le syndicaliste expose les préoccupations de leur corporation dont la plus grande priorité est l’amélioration de la qualité des services administratifs dans l'enseignement secondaire public.
Ci-dessous l’intégralité de l’Interview...
KOACI.COM : Bonjour M. Alfred Akesset, pouvez-vous présenter brièvement le SYCAES ?
Alfred Akesset : Je vous remercie pour cette opportunité que vous m’offrez de présenter le SYCAES. Notre syndicat, créé en novembre 2017, regroupe les cadres de l'administration de l'enseignement secondaire général public en Côte d'Ivoire, notamment les Adjoints aux Chefs d'Établissement, les Chefs d'Établissement, et les Secrétaires Généraux des Directions Régionales de l'Éducation Nationale et de l'Alphabétisation (DRENA). À terme, nous espérons intégrer les Directeurs Régionaux de l'Éducation Nationale.
KOACI.COM : Que vise réellement le SYCAES et quelles sont vos principales préoccupations ?
AK : Notre objectif principal est d'améliorer la qualité des services administratifs dans l'enseignement secondaire public. Cela se traduit par trois axes majeurs : Il s’agit de l’amélioration des conditions de travail des cadres de l'administration de l'enseignement (CAES), de l’avènement d'une école de qualité en Côte d'Ivoire et de la défense des intérêts professionnels et sociaux des CAES. Quant à nos préoccupations, elles sont relatives notamment à celles qui concernent les ressources financières pour le bon fonctionnement des établissements, et nous espérions des réponses concrètes lors de la réunion de rentrée à Anyama le lundi 02 septembre 2024.
KOACI.COM : Voulez-vous partager d’autres préoccupations que vous avez à la veille de la rentrée scolaire 2024-2025 ?
AK : En effet, nous avons plusieurs préoccupations majeures qui peuvent être regroupées en deux catégories.
La première concerne le fonctionnement des établissements sous notre responsabilité, en particulier les financements. Ceux-ci proviennent de trois principales sources : le budget de fonctionnement de l'État (BFE), la subvention du COGES, et les quotas des inscriptions en ligne. Malheureusement, la mise à disposition de ces fonds est souvent problématique. Par exemple, certains établissements n'ont toujours pas reçu la subvention COGES de l'année scolaire 2022-2023, et il n'y a eu aucune information concernant celle de 2023-2024. Or cette subvention, souvent le triple voire le quadruple du BFE, représente l’essentiel du financement.
Les quotas des inscriptions en ligne ne sont généralement disponibles qu'en avril, ce qui perturbe les activités scolaires. Les budgets de fonctionnement alloués par l'État soumis aux procédures de gestion du budget de l’État sont également souvent retardés, ce qui complique davantage la gestion, en particulier dans les établissements en zones rurales. Ces retards mettent en difficulté les chefs d'établissement qui espéraient des solutions.
La seconde catégorie de préoccupations concerne les conditions de vie des CAES. Bien que certaines de ces questions soient discutées dans le cadre des négociations sectorielles avec l’intersyndicale du MENA, la suspension prolongée des indemnités de fonction des Secrétaires Généraux de DRENA est une source d'inquiétude majeure. Ces professionnels, souvent éloignés de leurs familles, subissent une réduction de salaire qui est d'autant plus injuste qu'elle est inattendue. Nous espérions aussi une réponse.
KOACI.COM : Estimez-vous que vos différentes préoccupations sont prises en compte par votre tutelle ?
AK : Nous ne sommes pas suffisamment écoutés. Cependant, il est important pour nous de rester persévérants et patients. Nous continuerons à porter ces préoccupations par le dialogue, le temps étant notre allié et la persuasion notre arme.
KOACI.COM : A la veille de cette rentrée scolaire 2024, quel bilan faites-vous de la marche de l’école ivoirienne ces dernières années ?
AK : Il est indéniable que des progrès ont été réalisés au cours des dernières années, notamment dans la gouvernance. Cependant, il reste beaucoup à faire. Sur le plan pédagogique, les réformes initiées par Madame la Ministre, telles que l’institution de la dictée et les ajustements des coefficients, sont positives. Toutefois, les CAES, qui sont les gestionnaires de ces réformes, se sentent souvent négligés. Bien que l’école ivoirienne dans son ensemble semble progresser, les CAES, eux, font face à de nombreuses difficultés, notamment des conditions de travail précaires et un taux inquiétant de décès parmi leurs membres. Cela souligne l’importance de prendre en compte la santé et le bien-être de ceux qui, au quotidien, œuvrent pour la réussite de l’école.
KOACI.COM : Un appel à lancer au Ministère de l’Éducation nationale de l’Alphabétisation et à vos membres ?
AK : Je lance l’appel d’abord à notre tutelle. Il est crucial que les fonds soient mis à disposition dans les délais appropriés afin que nous puissions accomplir notre mission dans de bonnes conditions.
Je m’adresse maintenant aux membres du SYCAES pour leur dire que malgré les difficultés, je les exhorte à rester dignes et à respecter les directives hiérarchiques. Faites confiance au SYCAES pour la défense de vos intérêts. À tous, je souhaite une excellente année scolaire.
Interview réalisée à Abidjan par Donatien Kautcha, Abidjan
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