Côte d'Ivoire : Guy Marius Sagna, député sénégalais pousse un coup de gueule contre la CEDEAO: " Qu'elle n'ait pas une attitude de copain et de coquin"
Le Parlement de la CEDEAO était à Abidjan du 12 au 16 août 2024 en réunion délocalisée pour examiner le "rôle du Parlement de la CEDEAO dans l'élaboration et le suivi du budget de la Communauté ». 50 membres de la Commission mixte Administration, Finance et Budget/Comptes publics / Politique Macroéconomique et Recherche Économique du Parlement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont pris part à cette rencontre.
Au terme de cette session, Guy Marius Sagna, Député du Sénégal et du parlement de la CEDEAO s'est entretenu avec la presse. Il a affirmé que le parlement de la CEDEAO n'est pas respecté par ce que ses membres sont nommés par les Présidents des pays membres de l'organisation sous-régionale et leur sont redevables.
« Si on veut que ce parlement soit respectable et respectée, il faudrait que nos populations élisent directement ses députés. Peut-être que quand on fera cela, les députés seront moins reconnaissants aux présidents africains. Si nous voulons qu’il y ait réellement une CEDEAO des peuples, ça doit aussi commencer par l’élection des députés CEDEAO par les peuples. Le parlement de la CEDEAO doit balayer à sa porte avant de balayer à la porte de l’exécutif », a déclaré, le Député sénégalais.
Au cours de cette réunion délocalisée, les cinquante participants ont discuté de la sous-région, des questions de la CEDEAO, de la situation des pays, des différents enjeux et des différents défis.
«Le peuple africain aspire à une CEDEAO qui dise la vérité aux chefs d’Etats, que la CEDEAO n’ait pas une attitude de copain et de coquin. Quand un chef d’Etat viole la Constitution, quand un chef d’Etat viole les droits de sa population qui l’a élu, que ce chef d’Etat qu’on lui dise la vérité, parce qu’encore une fois je le répète, il y a tous les jours dans notre CEDEAO des coups d’états économiques, des coups d’états politiques, des coups d’états constitutionnels. Les coups d’états militaires ne sont pas seulement les plus dangereux et les plus graves. On a vu un coup d’état où il y a eu zéro mort par contre, on a vu des coups d’états constitutionnels à travers des tripatouillages de la Constitution, des 3e mandant aussi illégaux qu’illégitimes où il y a eu 50 morts, 10 morts, 30 morts, 40 morts. Je pense que la CEDEAO doit mettre au même titre les coups d’états militaires que les coups d’états constitutionnels, utilisés par certains présidents pour s’éterniser au pouvoir », a-t-il déploré.
Selon lui, si le parlement de la CEDEAO veut rendre service aux peuples, s’il veut réconcilier le peuple d’Afrique de l’Ouest avec la CEDEAO, il faudra dire la vérité, il faudra refuser certaines choses.
«Il ne faut pas hésiter à critiquer même si c’est dans la courtoisie. Soyons courtois, polis. Quand un chef d’Etat veut s’éterniser au pouvoir par des méthodes aussi illégales qu’illégitimes, il faut dire non ! Si on ne le dit pas et que s’est fait au Sénégal, il va y avoir le feu, si c’est fait au Bénin, il va y avoir le feu. Nous devons nous dire la vérité sous l’arbre à palabre parce que c’est seulement dans la vérité que nous allons bâtir une nouvelle Afrique de l’Ouest », a mentionné, Guy Marius Sagna.
A la veille de la célébration du cinquantenaire de la CEDEAO, le Député du Sénégal appelle à une réforme de la CEDEAO.
«Il y a des réformes importantes à faire, car comme je le dis, l’année prochaine, la CEDEAO aura 50 ans et, il y a trois pays membres qui disent ne plus être membres. Il faudrait l’analyser froidement, lucidement pourquoi il en est ainsi et voir les changements qu’il faut apporter, voir les transformations qu’il faut apporter. nous sommes fatigués », a conclu, le parlementaire.
Wassimagnon
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Nous sommes tous d'accord qu'au niveau de la CEDEAO il y a des réformes à faire. Nous sommes aussi désormais tous d'accord que les critiques doivent se faire dans le respect et dans la courtoisie suivi de propositions concrètes. Il faudra aussi tenir compte des réalités de chaque pays. C'est vrai que le fait que nous soyons dans une communauté certaines choses doivent être harmonisées. Cependant les rivalités inter-Etats demeurent une réalité. Du coup il y a lieu au niveau de chaque pays d'être vigilant.
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