Afrique : Forum DUA au Ghana, des leaders politiques diagnostiquent les entorses à la démocratie pour des solutions
Me Apevon du Togo, un membre de DUA, remettant un présent à Akufo-Addo (ph)
Plusieurs acteurs politiques et représentants de la société civile africains se sont réunis à Accra, au Ghana, du 06 au 10 août 2024 dans le cadre du Forum 2024 de l’Union Démocrate d’Afrique (DUA) qui s’est penché sur des approches de renforcement des institutions démocratiques en vue d’une stabilité politique en Afrique.
Le Forum 2024, a été organisé en partenariat avec la Konrad-Adenauer-Stiftung, et a réuni tous les partis politiques africains d’obédience idéologique du Centre Droit et branche de l’Union Démocrate Internationale (IDU).
La rencontre a réuni plusieurs partis politiques africains comme les Forces Démocratiques pour la République (FDR) du Togo, le Nouveau Parti Patriotique (NPP) du Ghana, le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire-Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) de la Côte d’Ivoire, l’Inkhata Freedom Party d’Afrique du Sud… et le Parti de l’Unité (UP) du Libéria.
Essence de la démocratie
Dans son intervention, la Co-présidente de DUA, Mme Louisa Atta-Agueymang, a rappelé les éléments fondamentaux de la démocratie que sont entre autres l’alternance au pouvoir, l’indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, l’égalité des citoyens devant la loi, la bonne gouvernance et la reddition des comptes des gouvernants vis-à-vis des peuples qui sont les véritables détenteurs de la souveraineté.
Mme Atta-Agueymang a souligné que ce sont tous ces éléments qui font de la démocratie le meilleur de tous les systèmes politiques que l’humanité a connus jusqu’ici et a relevé que la démocratie est le système qui favorise le mieux la participation de tous les citoyens au développement d’un pays, créant ainsi les conditions propices au règne de la paix.
Clin d’œil sur le Togo
Sur les derniers développements au Togo, la Co-présidente de DUA a déploré les failles constitutionnelles. Sur ce point, elle a déclaré que « Le 19 avril, les députés de l’Assemblée nationale du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), ont adopté un amendement à la Constitution par un vote de 87 voix contre 0, qui supprime le droit des citoyens de voter directement pour le président de la République ».
Elle a poursuivi que « La Constitution approuvée établit également un nouveau poste exécutif puissant de président du Conseil des ministres, élu par l’Assemblée nationale. Ce changement supprime la stipulation d’une limite de deux mandats présidentiels de cinq ans, une disposition clé de la Constitution de 2019 adoptée après de vastes manifestations populaires. Ces développements au Togo mettent en évidence la fragilité des institutions démocratiques et la lutte continue pour la stabilité politique dans certaines parties de notre continent. Il ne s’agit pas d’un incident isolé ».
Pour tout, elle a souligné que le changement anticonstitutionnel au Togo doit interpeller tous les démocrates de par le monde afin d’aider le peuple togolais dans sa quête légitime de démocratie et de l’Etat de droit.
Coups d’État militaires en Afrique
Pour ce qui concerne le continent, Mme Atta-Agyemang a estimé que la tendance croissante à renverser les gouvernements démocratiquement élus en Afrique subsaharienne ne doit pas être tolérée. Elle a qualifié d’intolérable la résurgence des coups d’État militaires, en particulier en Afrique de l’Ouest et a appelé à des efforts concertés pour y mettre un terme.
Comme faits, elle a déclaré que « Depuis août 2020, par exemple, le pouvoir a changé de mains de manière inconstitutionnelle six fois dans cinq pays : le Burkina Faso, le Soudan, la Guinée, le Tchad et le Mali. Deux autres pays africains ont vu des tentatives de coup d’État déjouées au cours de cette période, le Niger en mars 2021 et la Guinée-Bissau en janvier 2022, ce dernier ayant conduit la CEDEAO) à déployer une force dans le pays ».
En vue de remédier à ces situations, la Co-présidente de DUA a souligné l’importance de renforcer les institutions démocratiques à travers le continent, afin de les rendre plus résilientes face aux menaces autoritaires et a rappelé que la mission de DUA est de « promouvoir la gouvernance démocratique, défendre l’État de droit et encourager la stabilité politique sur tout le continent ».
Rencontre avec Akufo-Addo
Les délégués de l'Union Démocrate d'Afrique (DUA) ont rencontré le Président du Ghana, Nana Akufo-Addo, à la Jubilee House à Accra. La délégation de DUA a exprimé sa profonde gratitude au Président Akufo-Addo pour la promotion des valeurs et des principes de la démocratie à travers le continent.
De son côté, le Président Akufo-Addo a encouragé les dirigeants politiques à rester fermes dans leur engagement à faire progresser la démocratie et ses principes associés, soulignant l'importance de poursuivre la lutte pour la gouvernance démocratique.
Précisons que l'Union Démocratique d'Afrique (UDA) est une alliance de partis politiques de centre-droit en Afrique. Elle a été fondée en 1997 au Sénégal et est affiliée à l'Union Démocratique Internationale (IDU) et vise à rassembler des partis ayant des objectifs et des buts politiques tels que la protection de la démocratie et des libertés individuelles, dans toute l'Afrique.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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