La SNH au cœur de l’affaire Glencore au Cameroun (Ph)

La Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), du Cameroun vient d’exprimer sa satisfaction quant aux progrès réalisés dans l'affaire de corruption impliquant la société Glencore. Cette affaire, qui a terni l'image de la SNH, semble enfin prendre un tournant décisif avec l'annonce de poursuites judiciaires concrètes.

Selon Adolphe Moudiki, Administrateur Directeur Général (ADG) de la SNH, les responsables et employés de Glencore impliqués dans les actes de corruption au détriment de la société camerounaise comparaîtront devant le tribunal de Westminster à Londres le 10 septembre 2024. Cette nouvelle marque une étape importante dans la quête de vérité et de justice dans cette affaire complexe.

La SNH, qui a déposé une plainte auprès du Tribunal Criminel Spécial (TCS) de Yaoundé en novembre 2023 pour identifier les complices camerounais, espère que les procédures à Londres accéléreront l'enquête nationale. L'ADG a rappelé l'engagement de longue date de la SNH envers l'éthique et la transparence, promettant de tenir l'opinion publique informée des développements futurs.

L'affaire Glencore a pris une ampleur internationale, impliquant des arrangements financiers considérables. Le trader suisse a reconnu sa culpabilité en mai 2022 et accepté de payer des amendes totalisant plus de 1,7 milliard de dollars à divers gouvernements, dont les États-Unis, le Brésil et le Royaume-Uni. Des pénalités supplémentaires ont été versées en Suisse et en République démocratique du Congo.

Au Cameroun, l'affaire a suscité un vif intérêt médiatique. La Commission nationale anti-corruption suit l'affaire de près, tandis que la SNH avait initialement déclaré ne pas se reconnaître dans les allégations, allant jusqu'à solliciter des éclaircissements auprès des autorités américaines et britanniques.

Glencore a admis avoir utilisé environ 21 millions de dollars entre 2006 et 2014 pour corrompre des officiels camerounais dans le cadre de transactions pétrolières impliquant la SNH et la SONARA, réalisant un gain illicite de 67 millions de dollars.

La relance de l'affaire par le chef de l'État camerounais en juin dernier, autorisant la saisine du juge britannique, démontre la volonté politique de faire toute la lumière sur cette affaire. Bien que les détails de cette démarche restent confidentiels, elle témoigne de l'importance accordée à la résolution de ce scandale qui a ébranlé le secteur pétrolier camerounais.

Alors que l'affaire progresse sur le plan judiciaire, la SNH s'efforce de restaurer sa réputation et de réaffirmer son engagement envers une gestion transparente et éthique des ressources pétrolières du Cameroun. L'issue de ces procédures judiciaires sera déterminante non seulement pour la SNH, mais aussi pour l'ensemble du secteur des hydrocarbures au Cameroun et la lutte contre la corruption dans les transactions internationales.

Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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