Une foule de badauds sur le pont De Gaulle (Ph KOACI)

Le mardi 30 juillet 2024, aux alentours de 18h35, une scène dramatique s’est déroulée sur le pont De Gaulle, entre le Rotary Club et le quartier de Treichville. Une femme de teint clair, pesant environ 80 kg, s'est délibérément jetée dans la lagune sous les regards horrifiés d’une foule de badauds.

L’incident, qui s’est produit en pleine heure de pointe, a attiré l’attention de nombreux automobilistes et piétons. Ces derniers, impuissants, ont assisté à la scène sans pouvoir intervenir à temps pour sauver la malheureuse. Les secours, alertés rapidement, sont arrivés sur les lieux pour tenter de retrouver et sauver la victime. Cependant, à l’heure où nous écrivons ces lignes, les recherches n’ont pas encore permis de la retrouver.

Cette tragédie met en lumière un problème de société de plus en plus préoccupant en Côte d’Ivoire : le taux alarmant de suicides. Selon une étude menée par la médecine légale du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Treichville, la Côte d'Ivoire enregistre le troisième taux de suicide le plus élevé du continent africain. Cette statistique inquiétante pousse à une réflexion profonde sur les facteurs sous-jacents qui pourraient expliquer cette hausse dramatique.

Les experts s’accordent à dire que plusieurs facteurs peuvent contribuer à ce phénomène, notamment les pressions économiques, le stress lié à la vie urbaine, les problèmes de santé mentale souvent stigmatisés et mal pris en charge, ainsi que les crises familiales et sociales. Dans de nombreux cas, les personnes en détresse n’ont pas accès aux ressources nécessaires pour obtenir de l’aide, ou hésitent à demander de l’aide en raison de la stigmatisation associée aux problèmes de santé mentale.

Les badauds qui ont assisté à la scène sont en proie à un mélange de tristesse et d’impuissance, tandis que les recherches pour retrouver la femme disparue se poursuivent.

Jean Chresus, Abidjan