Côte d'Ivoire : Grève maintenue par la Codi-Dgi malgré la levée de la Fesy-Dgi, un appel à un arrêt général de travail
Les responsables de la Codi-Dgi ce lundi au Fisc de Yopougon (Ph KOACI)
La Direction Générale des Impôts (DGI) de Côte d'Ivoire est secouée par une crise. Alors que la Fédération des Syndicats de la Direction Générale des Impôts (Fesy-Dgi) a annoncé ce jour la levée de son mot d'ordre de grève, la Coordination Dignité de la Direction Générale des Agents des Impôts (Codi-Dgi) a fermement décidé de maintenir le mouvement.
Ce désaccord illustre les profondes divisions au sein des syndicats des agents des impôts, exacerbées par des préoccupations majeures concernant leur santé et leur retraite.
La Codi-Dgi, qui regroupe plusieurs syndicats dont l'Alliance nouvelle des agents de la direction générale des Impôts (Ana-Dgi), le Syndicat des Agents des Impôts (SAGI) et l'Association Syndicale des Agents de la DGI (Asa-dgi), qui s'est réuni ce lundi 29 juillet 2024 à Yopougon, a jugé la situation d'une extrême urgence, considérant que la santé des agents des impôts est gravement menacée. Antoine Konan Kouassi, secrétaire général du Sagi, a rappelé que lors de l'assemblée générale du 22 juillet, il avait été décidé d'entrer en grève. Les secrétaires généraux avaient demandé une semaine de délai pour tenter de négocier une solution, mais une semaine plus tard, les négociations n'ont abouti à aucun résultat concret.
L'un des principaux griefs des agents est la disparition des cotisations de l'assurance santé, rendant inaccessibles les soins médicaux auxquels ils devraient avoir droit. "On travaille pour avoir une bonne santé, mais les cliniques et les pharmacies refusent nos bons", a déploré Konan Kouassi. Il a souligné que les agents exigent un nouveau protocole signé par le ministre de tutelle et que le mot d'ordre de grève, décidé lors de l'assemblée générale souveraine du 22 juillet, est maintenu.
Michaël Dougrou, secrétaire général de l'Ana-Dgi, a insisté sur le caractère inviolable des décisions de l'assemblée générale, affirmant que seule cette dernière peut lever le mot d'ordre de grève. Il a également dénoncé les dettes de la Mutuelle d'Assurance des Agents des Impôts (Madgi), qui doit 1,4 milliard de francs CFA à leur prestataire de retraite. Selon lui, les questions ayant conduit à la levée de la grève par la Fesy-Dgi sont secondaires par rapport aux préoccupations vitales des agents.
Léonard Djédjémel Akpa, secrétaire général de l'Asa-dgi et président de la Codi-Dgi, a exprimé son indignation face à la situation. "Les agents cotisent et paient leur assurance santé, mais quand ils se rendent dans les centres de santé, ils sont refoulés. Nous nous demandons où va cet argent", a-t-il déclaré, ajoutant que plus de 37 milliards de francs CFA destinés à la santé des agents n'ont pas été retrouvés. Il a appelé à une grève totale les 31 juillet, 1er et 2 août 2024 si les fonds ne sont pas remboursés intégralement.
Les agents des impôts sont profondément mécontents et se sentent abandonnés par les autorités. "Nous sommes là pour travailler pour les agents et non pour le patronat", a souligné Antoine Konan Kouassi.
"Il est temps pour tous les travailleurs des impôts de prendre leurs responsabilités", a-t-il ajouté.
La Codi-Dgi a averti que si les autorités ne prennent pas leurs responsabilités, une paralysie totale des services des impôts est à craindre.
Le Premier ministre Robert Beugré Mambé et tout son gouvernement sont également interpellés. La question de la santé des agents des impôts est au cœur des revendications.
"Pourquoi lever un mot d'ordre de grève si cette question n'est pas encore réglée ?", s'interroge Michaël Dougrou. La Codi-Dgi a signé un nouveau préavis de grève, affirmant qu'ils ne se sentent pas concernés par la levée de l'ancien mot d'ordre par la Fesy-Dgi. Ils insistent sur le fait que la question de la santé des agents des impôts ne doit pas être négligée.
Selon les responsables de la Codi-Dgi, plus de 5 000 agents sont appelés à observer un arrêt de travail total de trois jours à partir du 31 juillet 2024. Aux termes de cette période, une assemblée générale sera convoquée pour évaluer la situation et déterminer les actions futures si leurs revendications ne sont pas satisfaites. La Codi-Dgi reste déterminée à défendre les droits de ses membres jusqu'à ce que des solutions concrètes et satisfaisantes soient trouvées.
Jean Chresus, Abidjan
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire