Côte d'Ivoire : Projet BEAR III, l'UNESCO et la Corée vont renforcer le talent de 100 formateurs et 500 apprenants du milieu de la mode et de la beauté pour un coût de 10 millions de dollars
Bonne nouvelle pour les acteurs du secteur de la mode et de la beauté en Côte d'Ivoire. La troisième phase du projet BEAR (Better Education for Africa's Rise), dont le pays est bénéficiaire sur la période 2023-2027, a été officiellement lancée, ce jeudi 25 juillet 2024 à Abidjan, marquant le début des activités de sa mise en œuvre.
C’était en présence du ministre de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (ETFP) N’Guessan Koffi et des partenaires du projet, à savoir la République de Corée et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Le ministre N’Guessan Koffi a expliqué que le projet ciblera spécifiquement le secteur de la mode et de la beauté. Ce choix, selon lui, a été motivé par plusieurs facteurs clés mis en lumière, lors de la mission de cadrage réalisée dans le pays.
« Ce secteur présente un grand potentiel pour l'emploi, l'inclusion sociale et l'égalité des sexes. Il se distingue par sa capacité à générer des opportunités sans nécessiter d'investissements importants. De plus, contrairement à d'autres secteurs, celui de la mode et de la beauté n'avait pas encore bénéficié d'un soutien significatif de la part d'autres organismes de financement, malgré une forte demande du marché. Cette décision a également été appuyée par le constat que la mode, incluant la confection de vêtements et d'accessoires, ainsi que la beauté, couvrant la coiffure, l'esthétique et le bien-être, représentent des domaines en pleine croissance, avec un potentiel élevé de création d'emplois », a-t-il indiqué.
N’Guessan Koffi a précisé en outre, que « ces secteurs sont d'autant plus pertinents dans un contexte économique où, avec un climat d'investissement favorable, la Côte d'Ivoire cherche à diversifier son économie et à promouvoir des secteurs capables de contribuer à sa croissance durable et à l'amélioration de l'employabilité de sa jeunesse. »
Aussi, au dire du ministre, le projet BEAR III pourra appuyer les efforts de son département ministériel « de modernisation des structures de formation, pour un enseignement de qualité conforme aux normes internationales ». Il traduit par ailleurs, son ambition de « promouvoir l'employabilité des jeunes, d’encourager l'entrepreneuriat et d’assurer l'adéquation avec les innovations technologiques et les attentes du marché du travail. »
Chef de bureau et représentant du Bureau de l'UNESCO, Mame Omar Diop a souligné que ce projet témoigne de l’engagement de son institution pour la cause de l'éducation.
« Nous le savons tous, la population ivoirienne est majoritairement jeune et cela pose un défi majeur en lien avec l'employabilité. L'UNESCO, soucieuse d'y apporter des réponses, s'est fermement engagée à doter tous les jeunes de compétences requises pour l'emploi et aussi pour l'apprentissage tout au long de la vie », a-t-il souligné, rappelant que l'objectif global du projet BEAR III est de donner aux jeunes des pays africains bénéficiaires, une meilleure chance d'accéder à l'emploi décent et de générer de l'auto-emploi.
« Nous cherchons à valoriser des talents et à encourager l'innovation et la créativité chez les jeunes. Dans cette optique, cinq centres pilotes seront sélectionnés dans le district d'Abidjan, Agboville, Bouaké et Duékoué. Cela permettra de toucher 100 formateurs et d'impacter directement 500 apprenants. », a ajouté Mame Omar Diop, qualifiant cette initiative de prometteuse.
Partenaire financier du projet, l’ambassadeur de la Corée, Sem Kim Saeng, a indiqué que 10 millions de dollars ont été dégagés par la Corée pour la réalisation de cette troisième phase.
En plus de cet apport, la Corée envisage, selon lui, de s’impliquer « dans le choix des formateurs et des étudiants pour ce projet, en collaboration avec le ministère.»
À noter que l'objectif principal du projet BEAR III est d’accroître les compétences et l'employabilité des jeunes en Afrique. Après deux phases réussies dans la communauté d'Afrique du Sud et en Afrique de l'Est, la troisième phase du projet couvre quatre pays d'Afrique de l'Ouest : la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Nigeria et la Sierra Leone.
Le projet BEAR III vise plus spécifiquement à améliorer les systèmes nationaux d'EFTP en se concentrant sur trois domaines d'action clés : accroître la pertinence de l'EFTP au regard des besoins de l'économie et du marché du travail ; améliorer la qualité des programmes et des institutions d'EFTP ; améliorer la perception de l'EFTP parmi les jeunes, les entreprises et la société.
Le projet contribue aux efforts mondiaux portant sur la mise en œuvre de l'Agenda Éducation 2030, et notamment aux Objectifs de développement durable (ODD) 4 et 8 qui visent respectivement à « assurer l'accès à tous et toutes à une éducation équitable, gratuite et de qualité tout au long de la vie, » et « promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous », aligné avec la Déclaration du Secrétaire Général des Nations Unies pour la transformation de l'éducation.
Il contribue également à la mise en œuvre de la stratégie de l'UNESCO en matière d'éducation. La Stratégie de l'UNESCO pour l'EFTP 2022-2029, dont la visée est de « Transformer l'EFTP pour des transitions réussies et justes », et ses trois piliers visant à : développer les compétences des individus pour l'apprentissage, le travail et la vie ; développer les compétences pour des économies inclusives et durables dans la perspective des transitions numériques et vertes ; développer les compétences pour l'avènement de sociétés inclusives et pacifiques.
Wassimagnon
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