Adolphe Moudiki (Ph)

Un nouveau chapitre s'ouvre à la Société Nationale des Hydrocarbures du Cameroun (Snh), société névralgique de l’industrie pétrolière.

Après plus de trois décennies à la tête de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), Adolphe Moudiki, 86 ans, s'apprête à quitter ses fonctions. Un conseil d'administration extraordinaire, prévu ce mercredi 24 juillet à la présidence de la République, devrait marquer la fin de son mandat en tant qu'administrateur directeur général (ADG).

Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Moudiki et Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence et président du conseil d'administration de la SNH. Les relations entre les deux hommes se sont détériorées ces derniers mois, culminant avec une tentative infructueuse de destitution de Moudiki le 17 juillet dernier.

La santé fragile de Moudiki a également joué un rôle dans cette situation. Absent de son bureau depuis plusieurs mois, il avait délégué certaines de ses fonctions à Igor Emmanuel Soya Bissaya, son conseiller numéro deux, pour une période initiale de trois mois qui a depuis expiré.

Le président Paul Biya, qui doit se rendre à Paris le 24 juillet pour assister à l'ouverture des Jeux olympiques, aurait finalement tranché en faveur du départ de Moudiki, selon Jeune Afrique. Ce dernier se trouve actuellement en mission officielle à Paris, où il effectue également un bilan de santé.

La SNH, créée en 1980, occupe une place centrale dans le secteur pétrolier camerounais. Elle détient des participations dans plusieurs entreprises clés, notamment Tradex, Hydrac, Cotco, Chanas assurance et Perenco Cameroon. Le changement de direction à la tête de la SNH pourrait donc avoir des répercussions importantes sur la gestion des ressources pétrolières du pays.

Qui sera le successeur de Moudiki ?

Alors que le conseil d'administration extraordinaire se tient aujourd'hui, l'attention se porte sur le choix du successeur de Moudiki et sur les implications de ce changement pour l'avenir de la SNH et du secteur pétrolier camerounais. Le silence du président Biya sur cette affaire laisse planer une certaine incertitude quant à l'issue de cette transition.

Cette réunion marque non seulement la fin d'une ère pour la SNH, mais aussi potentiellement le début d'une nouvelle dynamique dans la gestion des hydrocarbures au Cameroun. Les observateurs attendent avec impatience les décisions qui seront prises et leurs répercussions sur l'industrie pétrolière nationale.

Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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