Côte d'Ivoire : Les syndicats des impôts annoncent une grève de 72 heures après une assemblée générale houleuse
Les syndicats en AGE à Yopougon (Ph KOACI)
Les tensions ont atteint un point culminant au sein de la Direction générale des Impôts (DGI), où les syndicats ont décidé d'entamer une grève de trois jours après une assemblée générale extraordinaire particulièrement houleuse.
Les fédérations des syndicats, incluant la Fesy DGI, l'ANADGI, le COGI DGI et le SAGI, ont unanimement voté en faveur de cette action, qui se déroulera les 31 juillet, 1er et 2 août 2024, décalant ainsi la grève initialement prévue.
Les discussions entre les syndicats et la hiérarchie de la DGI ont été jugées infructueuses, ne permettant pas de répondre aux revendications pressantes des travailleurs.
La grève devait initialement avoir lieu les 24, 25 et 26 juillet 2024, selon le préavis déposé après l'assemblée générale du 19 juin 2024. Cependant, lors de l'AGE du 22 juillet 2024, tenue sur le site fiscal de Yopougon, les syndicats ont décidé de repousser l'échéance d'une semaine pour accorder une ultime chance aux négociations.
La mobilisation massive des militants lors de cette AGE du lundi 22 juillet 2024 à Yopougon reflète le profond mécontentement et la détermination des employés de la DGI à obtenir satisfaction sur plusieurs points de revendication.
Parmi ces revendications figurent l'allocation budgétaire pour garantir l'autonomie financière de la DGI, la mise en place d'un plan de carrière structuré, le paiement ponctuel des primes trimestrielles, des bonus de performance, ainsi que des nominations claires et équitables des chefs de service, sous-directeurs et directeurs régionaux.
Les leaders syndicaux, bien que confrontés à une base militante prête à entrer en grève immédiatement, ont réussi à convaincre les membres de donner une dernière chance à la hiérarchie. Les discussions avec les autorités avaient pour objectif de trouver une solution viable et durable aux problèmes soulevés, mais l'absence de progrès tangibles a finalement conduit à la décision de maintenir la grève, tout en la reportant légèrement.
La résolution finale, adoptée après des débats intenses et lue devant les journalistes et les syndiqués présents, résume les frustrations et les attentes des travailleurs. Elle met en évidence les nombreux obstacles rencontrés lors des négociations, notamment l'absence de documents concrets résultant des discussions, et le manque de transparence concernant les avancements de carrière, malgré les assurances données par le Directeur général, Ouattara Sié Abou.
Voici le contenu intégral de la résolution :
« Considérant les résolutions de l’Assemblée générale extraordinaire ayant mandaté la Fesy-DGI, l'ANADGI, la COGI DGI et le SAGI à l’effet de trouver une solution aux questions telles que le remboursement des arriérés des cotisations prélevées à la source et non reversées à la MADGI et la mise en place de nouveaux organes émanant des agents ;
Considérant que les conclusions des négociations n’ont abouti à aucun document ;
Considérant que la question du profil de carrière, notamment les avancements, n’a fait l’objet d’aucune publication malgré la bonne foi exprimée par le Directeur général Ouattara Abou Sié ;
Considérant la souveraineté de l’Assemblée générale extraordinaire qui conditionne toute suspension de la grève à une déclaration du Directeur général Ouattara Sié Abou à tout le moins à une mesure rassurante sur la mise en œuvre du profil de carrière ;
La Fesy DGI, la CODI DGI, l'ANADGI et le SAGI décident d’observer trois jours de grève à compter du mercredi 31 juillet, du jeudi 1er août et du vendredi 2 août 2024. »
Les syndicats espèrent que cette action de grève forcera la hiérarchie à répondre de manière adéquate aux revendications des travailleurs et à prendre des mesures concrètes pour améliorer leurs conditions de travail. Le Directeur général Ouattara Sié Abou est fermement attendu pour apporter des réponses claires et des actions décisives afin de prévenir une escalade des tensions.
Les employés de la DGI, soutenus par leurs syndicats, sont prêts à se mobiliser massivement pour faire entendre leurs voix et obtenir les réformes nécessaires. La grève annoncée pourrait perturber significativement le fonctionnement de l’administration fiscale, mettant ainsi une pression supplémentaire sur les autorités pour trouver rapidement une solution.
Jean Chresus, Abidjan
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