Au tribunal militaire d'Abidjan

Le Tribunal Militaire d’Abidjan a rendu un verdict dans une affaire impliquant le Capitaine de police B.N., accusé d'extorsion de fonds et de violation de consignes.

Une décision marque qui a été prononcée et qui vise à lutter contre la corruption au sein des forces de l'ordre en Côte d'Ivoire, un fléau qui érode la confiance du public envers les institutions chargées de leur sécurité.

Tout commence le 7 novembre 2023, lorsque le Capitaine B.N. se voit confier une enquête portant sur un téléphone volé. Dans le cadre de cette enquête, il place en garde à vue un certain K.N., suspecté dans cette affaire. Cependant, ce qui devait être une procédure normale a rapidement pris une tournure inquiétante lorsque le Capitaine a exploité sa position pour extorquer de l'argent à la famille du suspect. Les parents de K.N., souhaitant voir leur fils libéré, entrent en négociations avec le plaignant de l'affaire. Le Capitaine B.N., utilisant cette opportunité à son avantage, exige alors la somme d'un million de francs CFA pour garantir la libération du suspect et le retrait de la plainte.

Sur ce montant, 900 000 francs devaient être versés au plaignant et 100 000 francs revenaient directement au Capitaine B.N., en violation flagrante des articles 474 et 559 du code pénal ivoirien. Ces articles interdisent formellement tout acte d’extorsion de fonds et stipulent les conditions strictes encadrant les procédures de garde à vue et de libération de suspects. Malgré la gravité de ces infractions, le Capitaine B.N. a poursuivi ses agissements en toute impunité, jusqu’à ce que les autorités militaires prennent connaissance des faits et décident de lancer une enquête interne.

Le procès qui s'en est suivi au Tribunal Militaire d’Abidjan a révélé l’étendue des pratiques illégales du Capitaine B.N. Les preuves présentées par l'accusation ont mis en lumière une série de manœuvres frauduleuses orchestrées par l'officier pour soutirer de l'argent en échange de la liberté de K.N. Le tribunal, après avoir examiné tous les éléments à charge, a reconnu le Capitaine coupable des faits d’extorsion de fonds et de violation de consignes.

La sentence prononcée par le Tribunal Militaire a été sévère : cinq ans d'emprisonnement ferme assortis d'une amende de 300 000 francs CFA. Cette condamnation illustre la détermination des autorités judiciaires à combattre la corruption au sein de la police nationale et à restaurer la confiance des citoyens dans le système judiciaire et les forces de l'ordre. Le cas du Capitaine B.N. est désormais un exemple des conséquences auxquelles s'exposent les agents publics qui abusent de leur pouvoir pour des gains personnels.

En conclusion, cette condamnation du Capitaine B.N. par le Tribunal Militaire d’Abidjan est un signal fort donné pour la lutte contre la corruption au sein de la police nationale ivoirienne.

Jean Chresus, Abidjan