Des participants au meeting des OSC à Akassimé (ph)

Des Organisations de la Société Civile (OSC), des universitaires et des partis politiques classiques de l'opposition se préoccupent de la situation socio-politique au Togo et s’efforcent de fédérer leurs initiatives pour que les populations s’imprègnent du concept de l'engagement citoyen pour le respect des normes démocratiques, la promotion de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.

Dans cette perspective, on note des initiatives de sensibilisation des OSC et des partis et d'un front de l’opposition togolaise. Ces initiatives ont été motivées et relancées après l’adoption de la nouvelle Constitution pour la 5e République et qui fait passer le pays sous un régime parlementaire.

En vue de situer l’option sur l’adoption de la nouvelle Constitution, le front citoyen « Touche pas à ma constitution » a tenu une conférence de presse le mercredi 03 juillet 2024 à Lomé et a relevé les conséquences du changement constitutionnel sur la vie des populations.

Selon le porte-parole du Front citoyen, Nathanaël Olympio, les conséquences de ce changement sont d’une part le fait que les togolais ne vont plus élire un nouveau Président de la République et d’autre part celui qui dirige le pays n’est plus un élu. En vue de décanter la situation, Olympio a appelé tous les togolais à la résistance et que chacun « comprenne qu’il ne faut plus s’inscrire dans ce qu’on veut nous imposer ».

Cette conférence a été un cadre de discussion et d’échange sur le bienfondé d’un contrat social. Le but visé est de démystifier les concepts liés à la thématique de la Constitution afin de permettre une meilleure compréhension des bases de la démocratie par la population.

Meeting des OSC

Avant le front citoyen « Touche pas à ma constitution », c’était les OSC qui ont organisé un meeting le dimanche 30 juin 2024 à Lomé. Ce meeting d’initiative citoyenne qui est un modeste début a rassemblé plusieurs formations de l’opposition dont les FDR, la DMP, l’ANC, l’ADDI et Santé du peuple.

Sur la question de la Constitution, le premier porte-parole du Front Citoyen Togo Débout (FCTD), David Dosseh, a expliqué que le basculement au nouveau régime est une manière pour le parti au pouvoir d’esquiver la question de la limitation de mandat.

Ce meeting s’inscrit dans le cadre des mobilisations contre la mal gouvernance et surtout des actions contre la nouvelle Constitution adopté le 19 avril 2024 et qui instaure un régime parlementaire au Togo.

Quoique la participation des populations à ce meeting soit jugée inférieure par rapport aux grandes mobilisations de l’opposition, sa tenue est un évènement déclencheur et inaugure le concept du mini-meeting itinérant.

Selon une voix dans les OSC, « Chaque togolais conscient qu’il est victime de la gestion désastreuse est prié de devenir ambassadeur partout où il est ou il va, pour l’éveil de conscience pour la libération du Togo ».

Un nouveau contrat citoyen

Dans le cadre de l’appropriation des initiatives socio-politiques dans le pays, un Cadre de réflexion pour un nouveau contrat citoyen a été récemment créé par des universitaires et des acteurs de la société civile. Ce cadre, qui vise à redonner l’espoir aux togolais, entend relever le pays d’une situation de faillite totale avec une crise politique, sociale et économique qui s’éternise.

Pour les initiateurs de ce nouveau concept, dont Prof Michel Goeh-Akue, la crise que vit le Togo est le résultat de l’échec collectif et individuel de tous les citoyens. Loin de culpabiliser qui que ce soit, les universitaires et acteurs de la société civile croient fermement que tout le monde est coupable de la situation actuelle du Togo.

Défis à relever 

Afin de relever les nombreux défis sur le tapis, le nouveau cadre citoyen se donne 10 objectifs entre autres apaiser le climat socio-politique; séparer les pouvoirs pour une démocratie consolidée et réformer les institutions de la République; protéger les droits de l’Homme et du citoyen.

Les autres objectifs du Cadre sont promouvoir la bonne gouvernance, combattre la corruption et le détournement des deniers publics, organiser des élections libres, démocratiques et transparentes pour garantir la vérité des urnes et l’alternance au pouvoir; améliorer l’état du système de santé; mettre en place les mécanismes pour un décollage économique du Togo et enfin positionner géo-stratégiquement le Togo en Afrique.

Pour faire aboutir la nouvelle dynamique, les initiateurs du nouveau contrat social ont prié les « forces vives à taire leurs divergences et à se mettre ensemble pour participer et contribuer au succès de la lutte contre ce nouveau coup de force » et à la contribution citoyenne pour un avenir harmonieux et démocratique au Togo.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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