Beugré Mambé

Cela fait plus de quarante années que les États membres de la CICA-RE décidaient de créer un organe d’intégration de l’industrie de l’assurance et de la réassurance, avec pour principal objectif, de promouvoir le développement des activités nationales d'assurance et de réassurance dans les pays membres.

Cette initiative avait également pour but de favoriser la croissance des capacités de souscription et de rétention nationales, régionales et sous-régionales et de contribuer au développement économique de l'Afrique, à travers la CICA-RE.

Ce Jeudi 4 juillet 2024, la CICA-RE a célébré son 40ᵉ anniversaire de mise en service au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée au Palais des Congrès du Sofitel Hôtel Ivoire en présence du Premier ministre, chef du Gouvernement, Robert Beugré Mambé qui avait à ses côtés, Adama Coulibaly, ministre des Finances et du Budget et les responsables de CICA-RE dont le Directeur général, Karim Diarrassouba.

Les performances réalisées par la Compagnie Commune de Réassurance, depuis quelques décennies, sont notables. En prenant la parole, Robert Beugré Mambé, a rappelé que le Président Alassane Ouattara est très attaché à la solidarité entre pays africains et est défenseur de l’intégration africaine. Selon lui, il soutient pleinement les institutions qui œuvrent à l’unité et à l’émergence de notre société.

« Aujourd’hui, nous célébrons un modèle réussi d’intégration. (…) on se réjouit de voir que la gestion est bien tenue. (…) En observant les performances de la CICA-RE après la période post-COVID, nous avons bon espoir qu’elle continuera de jouer un rôle crucial dans le développement de nos pays », s'est réjoui, le Premier ministre.

Il a néanmoins indiqué qu’au nombre des défis à relever, il y a le taux de présence de la notion d’assurance dans le tissu social africain et a suggéré aux assureurs de lorgner vers l’assurance logement, car, il y a une kyrielle de possibilités.

Beugré Mambé a également demandé aux assureurs de tenir compte des bouleversements et des turbulences qui mettent à mal les calculs de prévision dans certaines de nos sociétés en faisant cette recommandation. « Il importe de développer la connaissance des statistiques les plus fondamentales de nos sociétés et de nos économies ».

Adama Coulibaly, ministre des Finances et du Budget, a indiqué que « les résultats de la CICA-RE nous donnent à suffisance des raisons d’affirmer que les pères fondateurs avaient vu juste », rassurant, le Conseil d'Administration et la Direction générale que, la Côte d’Ivoire, premier marché de l’espace CIMA, entend continuer à mettre à la disposition de la Compagnie, les commodités nécessaires à son développement. À cet effet, elle fournira les efforts nécessaires, en vue d’apporter l’appui que la CICA-RE est en droit d’attendre d’elle, pour poursuivre sa croissance harmonieuse.

« CICA-RE, 40 ans au service du développement de la zone CIMA : bilan et perspectives », tel est le thème retenu pour cette célébration. A la lumière de ce thème évocateur, Adama Coulibaly se dit satisfait du bilan élogieux de la compagnie. 

« Aujourd’hui, le label CICA-RE est reconnu et accepté au-delà de son marché domestique. C’est le lieu de saluer le travail abattu par les pionniers, les Administrateurs, les membres de la Direction générale et tout le personnel de la CICA-RE », a-t-il ajouté.

Dans un environnement concurrentiel et de plus en plus exigeant, le ministre des Finances et du Budget estime que la compagnie doit faire face à des défis et contraintes au nombre desquels la limitation des capacités de souscription comme relevé dans le film institutionnel.

« Pour permettre à l’Assemblée Générale des États Membres d’aviser, il importe que le Conseil d’Administration détermine les besoins en capital que requièrent les ambitions de croissance de la compagnie et explore corrélativement les options de couverture y afférentes », a insisté, M. Coulibaly.

« S’agissant des contraintes réglementaires à la souscription ou aux transferts des primes, les réflexions en cours dans le cadre d’une Zone de Libre-échange continentale africaine permettront, sans doute, d’y apporter une réponse globale », a conclu, le ministre.

En attendant, la prise en compte de ces contraintes dans la stratégie de la Compagnie permettra de minimiser les impacts potentiels. 

D’un capital social de 600 millions de FCFA à la création, la CICA-RE dispose depuis l’exercice 2022 d’un capital social de 60 milliards de FCFA entièrement libérés avec l’entrée dans l’actionnariat des institutionnels de renom, d’un chiffre d’affaires de 696 millions de FCFA au démarrage en 1984, la Compagnie a franchi le cap de 100 milliards de FCFA en 2022 pour se situer en 2023 à un niveau de chiffre d’affaires de 118 milliards de FCFA.

Selon Karim Diarrassouba, Directeur général de la CICA-RE, ce chiffre d’affaires est réalisé à la fois dans la zone CIMA et la zone Hors CIMA respectivement avec une part de 50 %.

« Le résultat net de l’exercice a connu une croissance exceptionnelle ces dernières années en franchissant la barre de 10 milliards de FCFA à la clôture de l’exercice 2023. Les dividendes sont régulièrement distribués depuis plusieurs exercices et devraient se situer à 3 milliards 600 millions de FCFA selon les chiffres arrêtés par le Conseil d’Administration et qui seront soumis à l’approbation de l’Assemblée Générale Ordinaire des Actionnaires dès demain. Les fonds propres ont été multipliés par quatre (04) sur la période 2011 à 2023, passant de 26 milliards de FCFA à 104 milliards de FCFA en 2023, confirmant ainsi que la solidité financière de la Compagnie s’est considérablement renforcée », a mentionné, le DG.

Comme indiqué par Karim Diarrassouba, cette évolution de la CICA-RE lui a valu le mérite d’obtenir auprès de l’Agence de notation AM BEST, la note de B+ en 2022 et confirmée pour la deuxième année consécutive. Il s’agit, en effet, de la première note d’un tel niveau octroyée à une compagnie locale de réassurance dans le secteur dans notre zone. De même, par l’Agence de notation Global Credit Rating (GCR), les notes AAA pour la zone CIMA et BB+ pour l’international. 

Les activités qui, au démarrage étaient réalisées depuis son Siège à Lomé, se sont décentralisées à ce jour dans quatre (04) centres de souscription, à savoir : le Bureau Régional Afrique Centrale installé à Douala, le Bureau Régional Afrique de l’Ouest à Abidjan, la Succursale de Tunis et le Bureau de Contact de Nairobi.

Malgré les résultats obtenus, en s'adressant, aux acteurs des différents marchés d’assurance et partenaires historiques de la CICA-RE, le DG a reconnu que plusieurs défis restent à relever, notamment, les besoins sans cesse croissants en capacités pour faire face aux sollicitations du marché, les risques nouveaux auxquels les marchés sont constamment confrontés, le dérèglement climatique qui se traduit par un accroissement aussi bien de la fréquence que de l’ampleur des évènements naturels, la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Selon lui, à ces défis permanents, s’ajoutent les crises engendrées par les tensions sur la finance internationale en lien avec la pandémie du COVID-19 et la guerre en Ukraine, avec leurs répercussions sur l’activité financière, la montée de la cybercriminalité dans tous les marchés, une inflation galopante faisant craindre un risque systémique de renchérissement des engagements techniques et d’érosion des primes, l’insécurité alimentaire.

Dans ce contexte marqué d’incertitudes de toutes sortes, il a annoncé que les priorités de la compagnie, dans les prochaines années, consisteront principalement à renforcer les actions en faveur du développement de l’assurance en zone CIMA, intensifier ses activités dans son marché domestique tout en poursuivant son expansion dans le reste de l’Afrique et au-delà, poursuivre l’amélioration de sa notation financière avec pour objectif ultime la notation A, mais déjà en ligne de mire la notation B++ dans les cinq proches années, poursuivre la mise en œuvre de sa politique environnementale et sociale, promouvoir le partenariat continental avec les Compagnies sœurs, renforcer son assistance technique multiforme aux cédantes et partenaires, consolider son cadre de gestion des risques.

Au regard de tout ce qui précède, il a invité tous les partenaires et acteurs des marchés, à renouveler leur confiance à la CICA-RE, dont la proximité, la disponibilité et l’expertise ne leur ont jamais fait et ne leur feront jamais défaut dans la gestion de leurs affaires. 

Aux dirigeants des groupes et compagnies d’assurances, le DG leur a réitéré, en outre, sa disponibilité à coopérer étroitement avec eux pour une meilleure répartition des risques et une rétention plus accrue de primes d’assurances et de réassurances sur le continent africain.

Aux partenaires historiques, il a réaffirmé l’engagement de la CICA-RE à œuvrer pour la consolidation des relations d’affaires avec davantage de réactivité dans le traitement des sollicitations de ses partenaires, notamment par la mise à disposition de meilleures couvertures, la continuité dans le paiement diligent des sinistres, l’assistance technique multiforme, la réalisation de partenariat technique et/ou capitalistique, un retour conséquent sur investissement par une politique accommodante de distribution de dividendes.

Karim Diarrassouba a rassuré les actionnaires, de sa volonté d’œuvrer au quotidien, afin de leur garantir une bonne rentabilité de leurs investissements par le paiement régulier de leurs dividendes.

Wassimagnon