Cameroun : Fébrilité du régime Biya face à l'inéluctable envie de changement
La première conférence semestrielle des gouverneurs des régions pour l'année 2024 s'est ouverte ce mercredi 3 juillet 2024 à Yaoundé, la capitale du Cameroun, et se clôturera le 4 juillet. Cette réunion, qui a pour thème « autorités administratives et maintien de l'ordre en période pré-électorale », sert d’évaluation de la situation sécuritaire du pays. Elle est présidée par Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (Minat, équivalent du ministère de l’intérieur). Étaient également présents Galax Etoga, le secrétaire d’Etat à la défense chargé de la gendarmerie, le représentant du délégué général à la sûreté nationale, ainsi que les responsables d’Elecam, l’organisme en charge du processus électoral. Et, quelques leaders de partis politiques proches de la mouvance présidentielle. Cette rencontre intervient dans un contexte marqué par la poursuite des inscriptions sur les listes électorales jusqu’au 31 août et l’intensification de l’activité politique.
Contexte politique bouillonnant
Au cours de la rencontre ouverte à l’hôtel de ville de Yaoundé, Paul Atanga Nji a souligné qu’il s’agit d’un moment de concertation nationale entre les patrons de régions et leur hiérarchie sur les sujets d’actualité politique. Dans un contexte où, certaines formations politiques multiplient les débats et les campagnes de sensibilisation pour encourager des inscriptions massives sur les listes électorales, ce qui témoigne d'une effervescence croissante.
Par ailleurs, le contexte actuel camerounais, est caractérisé par l’organisation des débats, des congrès au sein des formations politiques, lesquelles organisent également des campagnes de sensibilisation pour encourager des inscriptions massives sur les listes électorales.
« Préserver l’ordre public »
Si l’objectif déclaré de cette rencontre est de préserver l’ordre public. Les déclarations de Paul Atanga Nji révèlent une certaine fébrilité face à la montée des revendications pour le changement. Le ministre camerounais de l’Administration territoriale, a déploré le grand nombre d’accidents sur les routes entre Yaoundé, Douala et Bafoussam, appelées l'axe triangulaire de la mort, comme pour justifier la répression annoncée.
Face aux appels à la résistance populaire et à ce qu’il qualifie de « désordre », Paul tanga Nji, a affirmé que les autorités administratives seront obligées de sévir : « Force reviendra à la loi », a-t-il déclaré. Pour le Minat, le secteur des motos taxis est un nid de grande criminalité. Il en a profité pour désigner les conducteurs de motos comme un problème majeur, les accusant d’héberger des bandits de grands chemins, et a promis une répression accrue des actes d’incivisme et de désobéissance civile.
Maurice Kamto et les menaces voilées
En faisant allusion à Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) qui avait boycotté les élections municipales et législatives de 2020, Paul Atanga Nji a déclaré sans le nommer, « Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ». Selon Paul Atanga Nji, en boycottant le scrutin Maurice Kamto savait en quoi s’en tenir. Cette sortie, à seulement 15 mois de l'élection présidentielle de 2025, ressemble à une tentative de discréditer l'opposition tout en révélant une peur palpable du gouvernement actuel.
Le signe d’un changement inéluctable
Alors que le président Paul Biya, âgé de 92 ans en 2025, semble de plus en plus absent de la scène politique, une majorité de Camerounais exprime leur désir de changement et l’avènement d’un nouveau dirigeant. Les menaces d’Atanga Nji apparaissent ainsi comme une preuve évidente de la fébrilité d'un régime face à une inéluctable envie de changement. Ces menaces répétées de Paul Atanga Nji, visant à réprimer sévèrement les actes d’incivisme et de désobéissance civile, semblent être une preuve manifeste de la nervosité du régime face à la montée des aspirations au changement au sein de la population camerounaise.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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