Côte d'Ivoire : Préavis de grève à la DGI, des proches du DG crient au complot, des syndicats affichent leur détermination à aller jusqu'au bout
Comme annoncé lors de l’assemblée générale extraordinaire du 19 juin dernier à Yopougon, le préavis de grève des syndicats de la Direction générale des impôts a bel et bien été déposé sur le bureau du premier responsable de cette structure, pour ce qui concerne notamment l’Anadgi et l’Asa-Dgi qui l’ont fait depuis le 24 juin 2024.
Par ailleurs, des sources bien introduites au niveau de la DGI indiquent que depuis l’annonce de la grève décidée en assemblée générale (AG) par les sept syndicats de la Direction générale des Impôts (DGI), les lignes ont quelque peu bougé au plus haut niveau de la hiérarchie de cette régie financière. La pression des syndicats a produit des premiers effets, mais qui restent encore largement insuffisants selon les syndicalistes.
Par exemple, sur la dette d’environ 35 milliards de FCFA représentant les cotisations des agents pour l’assurance santé, 5 milliards de FCFA ont été virés sur le compte de la Mutuelle des agents de la Direction générale des Impôts (Madgi). En outre, les nominations tant réclamées aux postes de direction et de sous-direction ont commencé à être effectives.
Cependant, ces mesures prises au sommet de l’État pour répondre aux revendications des plateformes syndicales n’ont pas suffi à calmer l’ardeur des syndicats qui sont déterminés à mener la grève pour exiger la satisfaction de plusieurs de leurs points de revendication.
Cette rigidité affichée par ces syndicats a provoqué la colère de certains proches du Directeur général des Impôts, Ouattara Sié Abou. Ceux-ci crient au complot et dénoncent une décision de grève prise aux forceps. Pour ces soutiens du D.G, cette grève ne se justifie plus au moment où les revendications sont en voie d’être satisfaites. Par presse interposée, ils accusent ouvertement le Secrétaire général Téhé Jasmin du SYNAFISC d’être le bras armé de ce “complot” ourdi contre Ouattara Sié Abou, DG des impôts.
Pour les syndicats, il n’y a d’amalgame à faire sur cette décision de grève, dans la mesure où Ouattara Sié Abou, lui-même ancien syndicaliste et donc rompu aux procédures syndicales, sait pertinemment que les décisions prises en assemblée générale sont souveraines et s’imposent à tous y compris au Secrétaire général.
“ Il n’y a pas de complot contre la personne du DG des Impôts et aucun syndicat n’a demandé des excuses au DG, parce que nous allons en grève contrairement à ce qui se dit. Disons les vraies choses dans leurs vrais contextes. Au contraire ses relations avec les secrétaires généraux des syndicats de la direction générale sont au beau fixe. Le seul problème est que la vie des agents est en danger. 35,5 milliards de Fcfa de passif, 5 milliards avancés. C’est ça le problème. Aujourd’hui, on crie au complot en cherchant la petite bête ailleurs, au lieu de s’en prendre à eux-mêmes. Le Dg des Impôts lui-même est un ancien responsable syndical. Il sait que les assemblées générales sont souveraines. C’est donc l’assemblée générale qui a décidé et ses décisions sont souveraines et exécutoires. Nous respectons les décisions du peuple et nous disons démission du top management de la Madgi, démission de la direction générale. C’est ce qui a été dit et fait. Il n’y a pas autre chose que ça”, a contre-attaqué Djèdjemel Akpa, Secrétaire général de l'ASADGI.
Il a invité les autorités à trouver des solutions au problème central qui consiste à trouver les réponses aux revendications. Il s’agit entre autres, de la prise d’une décision pour instaurer les lettres d’avance, quatre (4) au total pour les quatre prochains trimestres. Ces lettres d’avance, dit-il, sont un début de solution à une revendication clé des syndicats, l’autonomie financière de la DGI qui ne devrait plus être dépendante du Trésor pour ses investissements propres. Cette mesure résoudrait, selon lui, plusieurs problèmes dont celui du déficit de la Mutuelle des agents et la réhabilitation ou de la construction de locaux pour l’administration des Impôts.
Le traitement de ces questions existentielles à la Dgi selon lui, est si précieux qu’il ne faudrait pas distraire le temps dans des problèmes secondaires ou dilatoires, en parlant de complot ou de présentation d’excuses. Convaincus de leur fait et avec le soutien des membres de leurs syndicats, l’Asa-Dgi de Djèdjemel Akpa et l’ANADGI, ont d’ailleurs mis à exécution leur menace en déposant un préavis de grève le 24 juin comme arrêté en AG.
La balle est désormais dans le camp de la direction générale et de la tutelle, le ministère des finances et du budget. Trouver une solution immédiate à la dette de la Madgi, qui s’élève aujourd’hui à environ 30 milliards fcfa, après l’avance des 5 milliards versés, instaurer les lettres d’avance, quatre (4) au total pour les quatre prochains trimestres pour aboutir à la ligne budgétaire de la DGI pour son autonomie financière, résoudre les blocages dans le profil de carrière, pourvoir aux postes de direction, régulariser le versement des primes trimestrielles et des primes de performance etc., tels sont, selon les syndicalistes, les vrais sujets auxquels il faut faire face. C’est la condition, selon Djèdjemel Akpa, pour réaliser les performances tant vantées dans la communication ambiante au niveau de la DGI.
Wassimagnon
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