Cameroun: Fuite d'ampleur des épreuves aux examens, le fléau résiste au temps
Des candidats dans une salle d'examens (ph)
La fraude aux examens, un phénomène malheureusement récurrent au Cameroun. Il continue de sévir et de résister au fil du temps. Les examens de l’année 2024 au Cameroun n’ont pas échappé à cette triste réalité, marquant une nouvelle étape dans une série d’incidents de fuite des épreuves connue sous le nom de « l’eau ». Malgré les assurances des pouvoirs publics qui ne parviennent pas à l’éradiquer. Les épreuves du baccalauréat se partageaient dans les groupes WhatsApp cette année 2024.
Déferlante
« L’eau a coulé et inondé les réseaux sociaux » – cette expression, désormais bien connue des Camerounais, reflète la rapidité avec laquelle les épreuves volées se propagent en ligne. Cette année, tous les réseaux sociaux camerounais ont été inondés d’histoires de fraude aux examens divers, affectant gravement l'intégrité des épreuves.
L’examen du probatoire a été particulièrement marqué par la fuite des épreuves. Par exemple, l'épreuve de mathématiques pour la série A était disponible depuis 5 h du matin dans plusieurs groupes WhatsApp, offrant un accès précoce et injuste à des centaines d'élèves. De plus, au baccalauréat d’enseignement général, les épreuves de langue pour la série A et d’informatique pour les séries C et D ont également fuité, compromettant la validité des résultats de ces examens cruciaux.
Phénomène Récurrent
Ce phénomène de fraude, qui sévit depuis des années, devient de plus en plus récurrent et sophistiqué, mettant en lumière les failles du système éducatif. La persistance de cette problématique soulève des questions cruciales sur les mesures de prévention et de sécurité mises en place par les autorités éducatives.
« La fraude aux examens peut avoir des répercussions sur la société. Cela va déteindre sur la qualité de l’enseignement et des apprenants, et même des résultats, sur le niveau global des étudiants, et le niveau sera moins relevé », affirme un expert en éducation. En effet, les conséquences de la fraude sont multiples et graves :
Dégradation de la Qualité de l’Enseignement. Les enseignants et les établissements scolaires perdent leur crédibilité, et l'ensemble du système éducatif est discrédité ; Perte de Valeur des Diplômes ; les diplômes obtenus dans de telles conditions perdent leur valeur, affectant les chances des diplômés sur le marché du travail et dans les études supérieures ; Inégalités Accrues : Les étudiants ayant accès aux épreuves volées bénéficient d’un avantage injuste, accentuant les inégalités entre les élèves.
À long terme, un système éducatif affaibli entraîne une baisse de la compétence générale de la main-d'œuvre, nuisant à la compétitivité économique du pays.
La lutte contre la fraude aux examens doit devenir une priorité nationale pour restaurer la confiance dans le système éducatif camerounais. Des mesures rigoureuses, incluant la surveillance renforcée et des sanctions sévères, doivent être mises en place pour prévenir de futures fuites. Seule une action concertée peut protéger l’intégrité des examens et assurer un avenir équitable et prospère pour tous les étudiants camerounais.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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