Togo : Sortie des FDR et ANC, l'opposition parlementaire réduite à 3 sièges sur les 113
Les élus Me Dodji Apevon et Jean Pierre Fabre qui ne siégeront pas (ph)
L’effectif des députés de l’opposition parlementaire à la nouvelle Assemblée nationale au Togo sera en moins que ce qui est attendu. Sur les 113 sièges que compte l’Assemblée nationale, l’opposition, qui avait au départ 5 sièges, ne sera représentée que par 3 députés contre 108 pour le parti Union pour la République (UNIR) au pouvoir.
Tour à tour, deux principales formations de l’opposition qui ont chacun 1 siège au terme des élections législatives ont décidé de se mettre en marge de la nouvelle législature pour plusieurs raisons.
Sortie des FDR et ANC
La nouvelle décision en date est celle du parti les Forces Démocratiques pour la République (FDR), que dirige Me Dodji Apevon, qui a officialisé son choix de ne pas siéger dans la nouvelle Assemblée nationale. Avant les FDR, le parti Alliance Nationale pour le Changement (ANC) que préside Jean Pierre Fabre a aussi décidé de ne pas rejoindre l’Assemblée nationale.
Sans regretter sa participation aux élections législatives et régionales du 29 avril dernier, le parti de Me Paul Dodji Apevon trouve que siéger à l’Assemblée nationale reviendrait à reconnaître la nouvelle Constitution contestée et rendre inefficace les actions contre ladite Constitution.
Les décisions des FDR et de l’ANC qui ont respectivement chacun 1 siège, soit au total 2 sièges, réduisent la visibilité numérique des députes de l’opposition qui passe de d5 5 à 3 sièges.
Les trois sièges restant pour l’opposition seront occupés une député du regroupement des partis la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) et deux élus du parti Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI). La nouvelle Assemblée est très largement dominée par le parti UNIR du Président Faure Gnassingbé qui a officiellement gagné 108 sièges sur 113.
Motivations
Dans une déclaration publique rendue le lundi 3 juin 2024 à Lomé, les FDR ont exprimé leur mécontentement face à ce qu'il qualifie de « grande mascarade électorale ».
En motivant son refus de siéger à l’’Assemblée nationale, le parti FDR dit refuser « de cautionner le grand bazar qui nous a été servi lors des élections législatives et régionales du 29 avril et la forfaiture de changement illégal de la Constitution. Le parti rejette catégoriquement les résultats de cette mascarade électorale orchestrée par le parti au pouvoir et maintient son combat contre la forfaiture du projet de monarchisation de notre pays et prend souverainement la décision de ne pas siéger ».
Le parti FDR a souligné que le système en place a profité de l'occasion pour « dévoiler sa cruelle et nauséabonde nudité caractérisée par des fraudes jusque-là inégalées ».
Tout en fustigeant les fraudes électorales et l'intimidation utilisée par le pouvoir en place pour obtenir un score « à la soviétique de 108 députés sur les 113 », les FDR ont critiqué des observateurs internationaux comme ceux de la CEDEAO, de l'UA et l'OIF, qui ont fait preuve de complaisance dans leur mission.
Cas des élus régionaux
Tout comme pour l’Assemblée nationale, les conseillers régionaux élus au nom des FDR ne seront pas représentés dans les conseils régionaux. Ainsi en ont décidé les responsables du parti politique.
Option extra parlementaire
Ayant décidé de ne pas siéger au parlement, le parti FDR invite toute l’opposition à se réinventer pour arrêter le rêve fou d’un retour à la période sombre du parti unique et à la monarchisation du Togo.
Cette formation politique de l’opposition demande à tous ceux qui sont déçus et tous ceux qui rejettent la nouvelle constitution de manifester leur indignation en se joignant à toutes les actions qui seront engagées.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
- Joindre la rédaction de koaci.com (+228) 98 95 28 38 ou koaci.ghana@gmail.com -
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire