Bassirou Faye

Comme voulu par le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, encore en prison dix jours avant son accession au pouvoir, une concertation nationale visant à réformer et moderniser la justice du pays s'est tenue dans la ville nouvelle de Diamniadio, près de Dakar.

Pendant six jours, des membres du gouvernement, d'anciens détenus, des magistrats et des membres de la société civile se sont réunis pour débattre de la réforme du secteur judiciaire.

 Les conclusions de ce dialogue national présentées au public ont recommandé mardi une dizaine de mesures phare pour réformer en profondeur la justice sénégalaise.

Parmi les recommandations figure la mise en place d’une Cour constitutionnelle plus autonome et ouverte à d’autres profils que des magistrats, au lieu d’un Conseil constitutionnel. Cette réforme permettrait que les juges qui composent cette cour ne soient plus exclusivement nommés par le président de la République.

Comme autres points, la révision du code pénal, du code de la famille, la limitation des pouvoirs du procureur, la construction de nouvelles prisons, la digitalisation du service de la justice.

"La justice sénégalaise est inadaptée à bien des égards, inopérante dans d'autres, trop répressive ou inefficace", ont reconnu, selon le rapporteur, la majorité des participants.

Rappelons que le président, son Premier ministre Ousmane Sonko et un certain nombre de cadres de leur parti ont été emprisonnés sous le régime de l'ex-chef de l'Etat Macky Sall et n'ont eu de cesse de dénoncer ces trois dernières années une instrumentalisation de la justice.

Ils avaient promis durant la campagne électorale de la réformer en profondeur.