Cameroun : Le conflit Fecafoot/Ministère des Sports ravivé, situation explosive avec des répercussions potentielles
Le rassemblement des Lions indomptables ce dimanche a révélé une situation des plus chaotiques, avec deux staffs présents pour accueillir les joueurs au Hilton Hôtel de Yaoundé. D’un côté, celui du ministère des Sports et de l’Éducation physique (Minsep) et de l’autre, celui de la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot). Ce conflit persistant entre ces deux institutions pourrait conduire à une suspension du Cameroun par la FIFA si la situation ne se stabilise pas rapidement.
Un conflit qui persiste
La guerre fait toujours rage entre le camp du Minsep, soutenu par Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence de la République, et celui de la Fecafoot, soutenu par le cabinet civil de la présidence, où se trouve Oswald Baboke, un proche de Samuel Eto’o. Ferdinand Ngoh Ngoh, déterminé à diriger le pays, se prévaut des « hautes instructions » d’un chef d’État de 91 ans visiblement affaibli par le poids de l’âge et de sa charge, et la Fecafoot, soutenue par Samuel Eto’o et son entourage, continuent de s’opposer.
Alors que l’on croyait le conflit apaisé, l'arrivée des joueurs ce dimanche à l'hôtel Hilton a été marquée par une confusion totale. Samuel Eto'o, président de la Fecafoot, avait pourtant validé Marc Brys comme sélectionneur et annoncé la mise en place d'un staff mixte. Cependant, cette décision a été contestée par Narcisse Mouelle Kombi, le ministre des Sports, qui a maintenu ses propres plans sans tenir compte de la Fecafoot. Le résultat a été une confrontation directe entre les deux équipes d'accueil ce dimanche soir.
Dans une vidéo, Benoît Angbwa, nommé coordonnateur général de l'équipe par Eto'o, s’est vu refuser la possibilité de payer les chambres. « Tout était géré depuis dix heures du matin », a-t-il déclaré.
Rôle crucial de la Fecafoot
La Fecafoot joue un rôle essentiel en tant que membre de la FIFA. C'est cette institution qui est chargée de l'administration du football au Cameroun, y compris la soumission des listes officielles des accompagnateurs des joueurs à la FIFA. La persistance d’un conflit ouvert avec le Ministère des Sports risque de créer un climat d'instabilité qui pourrait être lourd de conséquences. La FIFA étant opposée à l’ingérence du gouvernement dans les affaires du football, la Fecafoot se trouve au cœur de ce conflit, jouant un rôle crucial dans la gestion du football national.
Réunion d'urgence pour mobiliser les forces de l'ordre
Face à cette situation tendue, une réunion d'urgence s'est tenue dimanche soir pour mobiliser les forces de l'ordre contre le staff de la Fecafoot, avec à la manœuvre encore une fois Ferdinand Ngoh Ngoh, Paul Atanga Nji et des responsables de la gendarmerie nationale. Cette réunion souligne la gravité de la situation, et il est impératif que les décideurs trouvent rapidement un terrain d'entente pour le bien du football camerounais.
Surenchère de tensions
Benoît Angbwa, l'ancien joueur de Lille et coordonnateur de l'équipe selon Eto'o, s'est vu refuser la possibilité de payer les chambres d'hôtel. Mouellé Kombi, le ministre des Sports, avait déjà réservé tout un étage pour son propre staff, excluant ainsi les membres nommés par la Fédération. Cette confrontation a atteint son paroxysme lorsque chaque délégation tentait de s'approprier les joueurs dès leur arrivée à l'hôtel, créant une confusion supplémentaire et des tensions palpables.
Affaiblir Eto’o et le pousser à la démission
Cette ingérence de quelques membres du gouvernement témoigne d’une volonté d’affaiblir Samuel Eto’o et de le pousser à la démission, malgré sa popularité croissante auprès du public. La faiblesse de l’ancien joueur du FC Barcelone réside dans sa croyance qu’il serait facile de redonner toute sa grandeur au football camerounais dans un environnement corrompu où les fonctionnaires n’ont qu’une seule idée en tête : s’enrichir par tous les moyens. Eto’o avait décidé de couper les vivres à tous les fonctionnaires qui émargeaient à la Fecafoot et s’enrichissaient sur le dos des joueurs, mais il se retrouve aujourd’hui dos au mur.
Vers une solution ?
La question reste posée : qui dirigera l'entraînement lundi matin ? La Fecafoot, en tant qu'instance reconnue par la FIFA, a la responsabilité d'envoyer les noms des accompagnateurs officiels des Lions. Si le ministère voit ses choix écartés par la Fédération, cela pourrait mener à une impasse administrative. Sans une résolution rapide et claire de ce conflit, le Cameroun risque de subir des sanctions de la FIFA, notamment une suspension de toutes compétitions internationales. Une suspension par la FIFA serait désastreuse pour le Cameroun, et seule une coopération harmonieuse entre les deux institutions pourra éviter un tel scénario.
La situation actuelle entre la Fecafoot et le Ministère des Sports est préoccupante et pourrait marquer le début d'une crise profonde dans un régime en place depuis 1982. Le football, autrefois le dernier bastion et la source de fierté du Cameroun, est désormais au centre d’un spectacle sordide.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
Infos à la une
L'entraineur Marc Brys est un mercenaire dangereux du football. La solution est de chasser cet entraineur indélicat du Cameroun. Nulle part au monde, on ne voit pas un entraineur s'immiscer dans la politique. Ma seconde remarque est que le Caméroun n'est pas dirigé par Paul Biya. Finalement, je note que le Cameroun sera suspendu de la FIFA pour un an après la défaite programmée du 8 juin 2024 a Yaoundé.
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire