Côte d'Ivoire : Malgré la grève illimitée annoncée par les marchands de bétail d'Abidjan, Bacongo ferme «Nous ne nous laisserons pas détourner de notre mission»
Bacongo et les acteurs bétails (Ph KOACI)
Depuis le jeudi 30 mai 2024, l'Union Régionale des Sociétés Coopératives des Marchands de Bétail d'Abidjan (URSCMABA) a entamé un arrêt de travail illimité. Cette décision radicale est la réponse à un désaccord majeur avec la mesure prise par le ministre Gouverneur du District Autonome d'Abidjan, Cissé Ibrahima Bacongo, de déplacer l'abattoir de Port-Bouët vers un nouveau site.
La délocalisation annoncée n'est pas une surprise pour les acteurs de la filière bétail. Dès le lundi 18 mars 2024, lors d'une réunion avec ces derniers, le ministre Gouverneur avait exposé la nécessité de transférer le bétail sur le site de l'ancienne casse d'Adjamé. La décision est motivée par deux raisons principales : l’insalubrité et l’insécurité des sites actuels.
"Il faut améliorer les conditions dans lesquelles on travaille, le bétail est partout, ce n’est pas bon pour la santé," avait alors déclaré le ministre Gouverneur, à la satisfaction générale des participants.
En effet, les conditions d’hygiène sur les sites actuels posent de sérieux problèmes de santé publique, tant pour les animaux que pour les humains. De plus, l’actuel emplacement à Port-Bouët cause de grands embouteillages sur la voie internationale, créant des désagréments majeurs, notamment pour les voyageurs de l'aéroport Félix Houphouët Boigny.
Pour remédier à ces problèmes, le ministre Gouverneur avait annoncé l’aménagement de 15 hectares sur le nouveau site pour accueillir les camions de bétail en provenance des pays de l'hinterland.
Cependant, la mise en œuvre de cette mesure n’a pas fait l’unanimité. Malgré l'annonce faite deux mois à l'avance et les avantages exposés, certains acteurs de la filière ont choisi de s’y opposer fermement. La grève illimitée lancée par l’URSCMABA en est la preuve la plus évidente. Cette situation a été exacerbée par des actes de violence perpétrés par les grévistes, ce que le District Autonome d’Abidjan a vigoureusement condamné.
Dans un note publiée parvenue à KOACI hier vendredi 31 mai 2024, le District Autonome d'Abidjan se dit surpris et déçu de cette opposition, qu'il considère comme un sabotage des efforts déployés pour améliorer le cadre de vie des habitants d’Abidjan.
Selon cette note, cette délocalisation vise à éradiquer le désordre urbain et à fournir aux consommateurs de la viande de meilleure qualité à des prix raisonnables, en éliminant les intermédiaires véreux du circuit de distribution.
Malgré la grève et les tensions qu’elle engendre, le District Autonome d’Abidjan reste ferme sur sa décision. Les autorités ont réitéré leur engagement à aller jusqu'au bout avec les mesures de délocalisation. "Nous ne nous laisserons pas détourner de notre mission d'offrir aux Abidjanaises et aux Abidjanais un cadre de vie sain, sécurisé tout en assurant la fluidité routière," a déclaré le ministre Gouverneur.
Pour garantir la sécurité des travailleurs du secteur et des citoyens, des mesures supplémentaires ont été mises en place. Les autorités assurent que tout est mis en œuvre pour renforcer la sécurité et prévenir de nouveaux actes de violence.
En conclusion, la délocalisation de l'abattoir de Port-Bouët vers l’ancienne casse d’Adjamé est une mesure complexe mais nécessaire, visant à améliorer la salubrité, la sécurité, et la fluidité routière à Abidjan.
La grève des marchands de bétail révèle les tensions et résistances face aux changements, mais le District Autonome d’Abidjan semble résolu à mener à bien ce projet pour le bien-être général.
Jean Chresus, Abidjan
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