Côte d'Ivoire : Katinan «la Côte d'Ivoire reste un pays pauvre très endetté, malgré les tentatives du gouvernement de prouver le contraire »
Katinan au 25ᵉ numéro de la tribune du PPA-CI à Cocody (Ph KOACI)
Justin Koné Katinan, vice-président du Parti des Peuples Africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI), a animé le 25ᵉ numéro de la Tribune du PPA-CI hier jeudi 16 mai 2024 au siège de son parti à Cocody, comme sur place constaté par KOACI.
Au cours de cette rencontre avec la presse, il a affirmé que la Côte d'Ivoire continue de réclamer les avantages liés au statut de Pays Pauvre Très Endetté (PPTE), un programme auquel le pays est éligible depuis juin 2012.
Selon Katinan, malgré les dénégations du gouvernement, les données de la Banque Mondiale indiquent que la Côte d'Ivoire figure toujours parmi les 37 pays, dont 36 en Afrique subsaharienne, bénéficiant du programme PPTE.
Ce programme vise à réduire la dette des pays aux revenus faibles, confrontés à une dette insoutenable et vulnérables aux chocs économiques externes. Il comprend des instruments tels que la "Facilité africaine de soutien juridique", une organisation internationale basée à Abidjan qui aide les États africains éligibles à gérer les conflits avec les créanciers, notamment les fonds vautours.
Lors de la tribune, le natif d'Arikokaha a déclaré que "la Côte d'Ivoire reste un pays pauvre, très endetté, malgré les tentatives du gouvernement de prouver le contraire. Les données de la Banque mondiale sont claires à ce sujet." Katinan a ajouté : "Le programme PPTE est essentiel pour nous protéger des créanciers agressifs qui menacent de dépecer notre économie déjà fragile."
Le ministre de l'Économie et des Finances de Côte d'Ivoire a réfuté ces affirmations, déclarant que le pays n'est ni pauvre ni excessivement endetté. Selon lui, la dernière mission du FMI a classé la Côte d'Ivoire comme un pays à revenu intermédiaire avec un risque de dette modéré. Il a expliqué que le rapport de la Banque mondiale du 9 mai 2024 ne fait que répertorier les pays ayant bénéficié du programme PPTE, sans refléter leur situation économique actuelle.
Cependant, cette défense semble peiner à convaincre. "Le gouvernement confond le point d’achèvement du PPTE, qui marque l'annulation d'une partie de la dette, avec la réalité économique persistante," a répliqué Katinan.
"Bien que nous ayons atteint ce point, notre économie reste vulnérable aux mêmes risques qu'avant", a ajouté le collaborateur de Gbagbo.
Selon les données, le revenu national brut par habitant de la Côte d'Ivoire a peut-être augmenté, mais le pays demeure dans la catégorie des pays pauvres à revenu intermédiaire de tranches inférieures. Cette situation est exacerbée par une structure économique fragile, dépendante de la dette, et sensible aux chocs externes.
Le vice-président du PPA-CI a souligné les défis économiques auxquels le pays est confronté.
"Nos recettes fiscales s'élèvent à 6 121 milliards de FCFA, tandis que notre service de la dette atteint 5 141 milliards de FCFA. Cela signifie que 84 % de nos recettes fiscales sont dédiées au remboursement de la dette, laissant seulement 16 % pour le fonctionnement de l'État", a-t-il expliqué.
Un des principaux dangers pour les pays comme la Côte d'Ivoire est l'activité des fonds vautours. Ces fonds, majoritairement américains, achètent des créances décotées et exigent le remboursement intégral, mettant ainsi une pression insoutenable sur les économies des pays débiteurs.
"Les fonds vautours cherchent à tirer profit des pays en difficulté. C’est une menace réelle pour notre stabilité économique," a averti Katinan.
L'exemple de l'Argentine illustre la complexité de la restructuration de la dette souveraine. En 2014, la Cour suprême des États-Unis a ordonné à l'Argentine de révéler tous ses actifs aux États-Unis pour permettre aux fonds vautours de saisir ces actifs et récupérer leurs créances.
"C'est une situation que nous devons éviter à tout prix," a insisté Katinan qui précise que "la ratification de la 'Facilité' est un pas crucial pour protéger nos intérêts économiques."
Pour le PPA-CI, la réalité économique de la Côte d'Ivoire reste préoccupante malgré les assurances du gouvernement.
La ratification récente de la convention de création de la "Facilité africaine de soutien juridique" montre que le pays cherche activement à se protéger contre les risques d'insolvabilité et les attaques des fonds vautours.
"Nous devons accepter la réalité de notre situation pour pouvoir y remédier efficacement," a conclu Justin Koné Katinan qui ajoute que "le déni ne fera qu'aggraver notre vulnérabilité économique."
L'avenir de la Côte d'Ivoire dépendra de sa capacité à restructurer son économie de manière durable, tout en gérant prudemment sa dette et en se prémunissant contre les créanciers agressifs. Les débats actuels montrent l'importance de cette prise de conscience pour naviguer les défis économiques à venir.
Jean Chresus, Abidjan
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Merci a Mr Katinan, c est clair net et simple. de vrai apprentis sorciers a qui depuis 2018 on faisait savoir qu ils nous menaient droit dans le mur. Il y aura encore des plans d austerite comme sous les annees Gbagbo, la vie deviendra de plus en plus chere. Il faudra prendre des decisions courageuses et impopulaires mais ce ne sera pas a ceux qui nous ont plonge dans cette merde de le faire, c est a se demander quel type de politique economique leur a ete enseigne en Pennsylvania a moins que ce soit......
On peut être d'accord ou pas avec Koné Katina, ancien ministre du budget du pdt GBAGBO, mais une question doit tous nous interpeller en tant qu'ivoirien : doit-on atteindre 100% d'endettement pour tirer la sonnette d'alarme, d'autant plus que le dictateur est incapable de mobiliser les ressources internes (92% de notre économie est informelle) pour financer l'économie et rembourser la dette ? Merci à M. Katina d'attirer l'attention des ivoiriens et même de ces ado moutons qui, comme nous tous et nos petits-enfants, rembourseront cette dette. Toute décision prise hier ou aujourd'hui, a nécessairement des conséquences sur demain (effet repoort). C'est une évidence! Au-delà, c'est toute l'opposition ivoirienne qu'il faut féliciter. En effet, faire des critiques, de surcroît constructives, n'a jamais tué personne. Bien au contraire ! Pas cette opposition sauvage qu'on a connue il y a 14 ans avec le rdr qui n'aurait pas hésité à prendre les armes en lieu et place des idées. Merci à cette opposition civilisée! PPTE ou pas, une dette de quasiment 30 000 000 000, c'est trop pour une économie comme la nôtre. La CI n'set ni un pays émergent, encore moins un pays développé. Le dire, ce n'est pas injurier le phd en économie de sindou. Donc, attention à l'endettement frénétique du banquier, phd en économiedesindou !
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