Côte d'Ivoire : Didiévi, un enseignant sauvagement battu par des individus, mouvement de protestation devant la préfecture, les cours suspendus
Manifestation à Didiévi des enseignants (Ph KOACI)
Les enseignants sont en colère dans la localité de Didiévi, dans le centre de la Côte d'Ivoire.
Pour exprimer leur solidarité à un collègue bastonné des individus du village, les enseignants de l'Institut d'Enseignement Primaire (IEP) de Didiévi se sont mobilisés en masse pour protester contre l'agression brutale du directeur de l'Ecole Primaire Publique (EPP) de Polonou.
Ainsi, comme rapporté à KOACI par des sources sur place, hier lundi 6 mai 2024, vêtus de rouge, symbole de leur détermination, ils ont convergé vers la préfecture pour exprimer leur indignation face à cet acte de violence inacceptable.
L'incident qui a déclenché cette vague de solidarité remonte au dimanche 28 avril 2024, lorsque le directeur de l'EPP de Polonou, Hien Toh Ibrahim, a été sauvagement agressé par huit individus du village.
Ce dernier, en route vers son champ, s'est arrêté dans une boutique pour acheter du riz pour ses employés. C'est là qu'il a été attaqué, battu, déshabillé et filmé, laissant la personnel éducatif sous le choc et profondément indigné.
Cependant, les racines de cette agression remontent encore plus loin, jusqu'à décembre 2023, lorsque le directeur et un certain Zinguin étaient amis. À l'approche des fêtes de fin d'année, Hien Toh Ibrahim avait prêté 20 000 francs CFA à Zinguin pour l'achat de poulets. Malheureusement, Zinguin a manqué à sa promesse et a refusé de rembourser l'argent, proposant plutôt du manioc en guise de compensation. Refusant de se laisser duper, le directeur a exigé le remboursement de son argent, déclenchant ainsi une série de tensions qui ont finalement abouti à l'agression barbare dont il a été victime.
Face à cette injustice flagrante, les enseignants de l'IEP de Didievi ont décidé de fermer les écoles les 6 et 7 mai 2024, marquant ainsi leur solidarité avec leur collègue agressé. Leur marche vers la préfecture, suivie d'une réunion de crise au centre culturel avec les autorités éducatives locales, a témoigné de leur détermination à faire entendre leur voix et à demander justice pour leur directeur blessé.
Cette affaire va bien au-delà d'un simple différend financier. Elle soulève des questions essentielles sur la sécurité et le respect des enseignants dans l'exercice de leurs fonctions, ainsi que sur la nécessité de préserver l'intégrité et la dignité de ceux qui dédient leur vie à l'éducation des générations futures.
En fin de compte, la mobilisation des enseignants de l'IEP de Didiévi ne se limite pas à la condamnation d'une agression isolée, mais marque plutôt un appel à l'action pour un changement significatif dans la manière dont les éducateurs sont traités et respectés dans la société.
Jean Chresus, Abidjan
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