Togo : Elections, Mgr Alowonou se prononce sur le refus d'accréditation pour les observateurs de la CEJP
Mgr Benoit Alowonou (ph)
La Conférence des Evêques du Togo (CET) a exprimé son désarroi face l’évolution des dernières actualités sociopolitiques dans le pays marquées par l’adoption d’une nouvelle constitution et le refus d’accréditation pour les bénévoles du Conseil Episcopal Justice et Paix (CEJP) en vue d’observer les élections législatives et régionales.
Dans un entretien accordé à Vatican News le lundi 22 avril, le président de la CET, Mgr Benoit Alowonou a, au nom de ses pairs, exprimé « sa grande tristesse face à une situation qui pourrait diviser le peuple togolais qui a plutôt besoin de paix et d’unité ».
En se prononçant sur la situation actuelle, Mgr Alowonou qui est l’évêque de Kpalimé a déclaré que « Cette modification de notre Constitution, qui intervient à quelques jours des élections législatives, est manifestement source de division, source d'incompréhension ».
Refus et raison de la CENI de l’observation électorale pour le CEJP
Dans le cadre des élections législatives et régionales qui vont se tenir le 29 avril 2024, la Commission Episcopale Justice et Paix de l’Église catholique avait fait la demande de faire partie des observateurs.
La CENI justifie son refus d’accréditer le CEJP par l’ « absence de preuve de source de financement » dans le dossier qui lui a été transmis par l’organisation.
A ce sujet, la CENI a répondu au CEJP que « Conformément aux critères d’accréditation des observateurs nationaux édictés par la CENI et au regard du dossier soumis par votre organisation, nous sommes au regret de ne pouvoir y donner une suite favorable, pour absence de preuve de source de financement dans votre dossier transmis à la CENI alors que vous envisagez déployer jusqu’à 500 observateurs ».
Une fin de recevoir a été donc réservée à la demande d’observation électorale de l’église catholique. En réaction, Mgr Alowonou a regretté que « Notre demande a été refusée par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), selon elle, pour absence de preuve de source de financement dans notre dossier ».
Se voyant en marge de cette phase du processus électoral, l’ecclésiastique a expliqué « Puisque nous n'avons pas à justifier l'injustifiable, l’Église ne peut être comptée parmi les observateurs. Toutefois nous ne désespérons pas ».
Au regard du déroulement des événements, les Evêques togolais exhortent les autorités politiques à être à l’écoute du peuple pour son bien dans la justice, la vérité, le dialogue et la paix dans le pays, tout en évitant « toute situation de division ».
Révision constitutionnelle
L’adoption le 19 avril dernier à Lomé par les députés de l’Assemblée nationale en second lecture de la nouvelle Constitution ne laisse pas indifférente la Conférence épiscopale du Togo qui avait au départ le 26 mars 2024 manifesté son inquiétude par rapport au changement constitutionnel le 25 mars.
Dans leur déclaration du 26 mars, les Evêques après avoir estimé qu’un « sujet aussi important qui va profondément changer la vie politique de notre pays», soit l’objet d’une « large consultation et d'un débat national plus inclusif » ont exhorté «le Chef de l’État à surseoir la promulgation de la nouvelle Constitution et à engager un dialogue politique inclusif, après les résultats des prochaines élections législatives et régionales ».
Peu après les députés ont initié un tournée auprès des chefs traditionnels et groupes constitués pour les sensibiliser sur les modifications constitutionnelles et ont procédé ensuite à l’adoption de la nouvelle constitution, laquelle fera passer le Togo d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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