Togo : Réactions de l'opposition et préoccupation des Etats-Unis après l'adoption de la nouvelle Constitution
Des leaders du front « Touche pas à ma Constitution » (ph)
L’adoption par l’Assemblée nationale togolaise de la nouvelle constitution après une seconde lecture commence a suscité des réactions multiformes tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur du pays.
Des partis de l’opposition au rang desquels se trouve le front « Touche pas à ma Constitution » refuse de valider le changement constitutionnel qui fera passer le Togo d’un régime semi-présidentiel a un régime parlementaire. Au même moment, le bureau des Affaires Africaines du State Department (ministère des Affaires étrangères) des Etats-Unis s’est dit préoccupé par les modifications constitutionnelles intervenues au Togo.
Le front et sa bataille
Le front « Touche pas à ma Constitution », qui est constitué de partis et d’organisations de la société civile parmi lesquels la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), Les Démocrates, le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR)-Transition, l’Union des Démocrates Socialistes du Togo (UDS Togo), le Parti des Togolais, Santé du peuple et la Coalition de la diaspora togolaise pour l’alternance et la démocratie (CODITOGO), a estimé que l’adoption de la nouvelle constitution « une manœuvre politique visant à permettre au chef de l’Etat actuel, Faure Gnassingbé, de se maintenir au pouvoir ad vitam aeternam ».
Dans sa déclaration, le front « Touche pas à ma Constitution » dit ne pas reconnaitre la nouvelle Constitution « compte tenu de son illégitimité » et promet se battre, aux côtés du peuple togolais, pour « restaurer la République et installer la démocratie dans notre pays ».
Sur cette lancée, Jean Kissi a déclaré au nom du groupe que le changement constitutionnel opéré par les députés est lourd « de conséquences pour notre pays et pour l’avenir de notre démocratie, car l’objectif poursuivi est la confiscation du pouvoir par un clan et la présidence à vie pour une personne ».
Des raisons de sa suspicion, le front dit craindre que la « nouvelle Constitution est une manœuvre politique visant à permettre au chef de l’État actuel, Faure Gnassingbé, de se maintenir au pouvoir ad vitam æternam ».
Appels du CAR et le NET au Président Gnassingbé
Dans ce contexte de contestation, deux autres partis de l’opposition, le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) et le du Nouvel Engagement Togolais (NET), ont lancé un appel au Président Faure Gnassingbé.
Dans un communiqué rendu public le 20 avril 2024 à Lomé, le CAR a déclaré par la voix de son président, Yao Date, invité le Chef de l’Etat à ne pas promulguer la nouvelle Constitution afin de préserver la paix et la quiétude sociale.
Le CAR a ensuite demandé « au peuple togolais de rester mobilisé et déterminé pour toutes les actions allant dans le sens de la recherche d’une solution pour le bien commun ».
Pour sa part, le NET qui est un parti parlementaire a demandé que Président de la République de ne pas promulguer le nouvelle Constitution et de passer au minimum par un référendum, comme ce fut le cas pour les quatre premières Républiques.
En justifiant son appel, le NET a estimé, dans un communiqué rendu public le 20 avril 2024 et signé par son président national Taama Komandega, que la nouvelle loi « ne répond à aucun impératif d’urgence, de nécessité ou de popularité ».
Préoccupation des Etats-Unis
L’adoption de la nouvelle Constitution, un sujet qui crée des débats contradictoires au Togo, a retenu l’attention des Etats-Unis qui se sont fait entendre.
Dans une publication le 20 avril dernier sur le réseau X, le Bureau Afrique du département d’État américain a regretté que des modifications importantes de la constitution aient eu lieu au Togo sans que la population soit informée du contenu exact du texte.
Le Bureau Afrique du département d’État américain a exhorté le gouvernement togolais à privilégier un débat ouvert et éclairé, à garantir l’inclusion et la transparence et à respecter le droit de réunion des citoyens.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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