Côte d'Ivoire : Litige foncier et destruction de cultures, deux localités de Korhogo devant le tribunal
Les différentes parties devant le tribunal de première instance de Korhogo (Ph KOACI)
Le tribunal de première instance de Korhogo a été le théâtre de débats animés, alors qu'il examinait une affaire de litige foncier opposant les habitants de Kombolokoro à ceux de Wayéri, deux localités situées à une cinquantaine de kilomètres de Korhogo.
Les principaux accusés, nommément Yéo Fornan, Soro Youssouf, Soro Zié Samuel, Yéo Petangui, et Soro Fournigué, ont été convoqués suite à une plainte déposée par les habitants de Wayéri pour destruction de leurs cultures.
L'avocat des accusés, le jour du procès, le 2 avril 2024, a soulevé des points cruciaux dans ses observations, remettant en question la légitimité de la plainte des plaignants.
Il a souligné que les parties civiles ont assigné les accusés en reconnaissant implicitement l'usage de la parcelle querellée. De plus, il a mis en lumière le fait que les accusés détenaient un droit coutumier sur ladite parcelle depuis 1993, ce qui remet en question la légitimité des revendications des habitants de Wayéri. Selon lui, la question de la propriété des terres devrait être résolue avant tout jugement.
Cependant, malgré ces arguments, le tribunal a rejeté toutes les exceptions soulevées par la défense et a poursuivi les débats avec les accusés et les plaignants. Ces derniers ont affirmé avoir été témoins de la destruction de plus de 25 hectares de cultures par les accusés, renforçant ainsi leur plainte.
Lors des réquisitions, le procureur a demandé une amende de 100 mille francs et 6 mois d'emprisonnement pour les accusés. Cependant, l'avocat de la défense a plaidé la faiblesse du dossier, mettant en avant le fait que le président de la mutuelle de développement de Kombolokoro s'opposait à l'orpaillage clandestin, et révélant que plusieurs plaintes pour cette activité avaient été déposées auprès du bureau du procureur. Selon lui, les accusés étaient innocents des charges qui pesaient contre eux.
Après avoir écouté attentivement les différentes parties, le juge a décidé de mettre sa décision en délibéré jusqu'au 16 avril 2024.
Cette décision laisse planer le suspense sur l'issue finale de cette affaire qui divise ces deux localités de Korhogo et suscite de vives tensions entre les habitants de Kombolokoro et de Wayéri.
Jean Chresus, Abidjan
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