Afrique : Appel de l'UA aux dirigeants pour s'attaquer aux causes profondes des coups d'Etat
Emilia Ndinelao Mkusa, la présidente du CPS (ph)
La présidente du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'Union Africaine (UA), Mme Emilia Ndinelao Mkusa, a exprimé sa préoccupation face à la résurgence des prises de pouvoir militaires en Afrique et a exhorté les dirigeants africains à intensifier leurs efforts pour s'attaquer aux causes profondes des coups d'État.
La présidente du CPS pour le mois de mars 2024 a lancé cet appel hier lundi à Accra au Ghana lors de l'ouverture du deuxième Forum de réflexion de l’UA qui porte sur les changements anticonstitutionnels en Afrique. Ce Forum va évaluer la mise en œuvre de la Déclaration du premier Forum qui s'est tenu en mars 2022.
Dans son intervention, la présidente du Conseil de paix et de sécurité de l’UA a admis que « Si nous ne parvenons pas à prendre en compte la volonté et les attentes légitimes de nos citoyens, ou si nous continuons à manipuler les constitutions, nous continuerons à créer des recettes pour des soulèvements populaires, des prises de pouvoir militaires et d'autres formes de changements anticonstitutionnels de gouvernement ».
En vue de remédier à ces situations, Mkusa a lancé un appel aux dirigeants africains pour qu'ils renforcent les structures de gouvernance au niveau national afin d'autonomiser les citoyens économiquement et de créer des opportunités d'emploi pour les jeunes.
Elle a dit craindre que si la manipulation des élections et la prolongation anticonstitutionnelle de la durée du mandat présidentiel persistent, l'Afrique continuera à faire face à des défis démocratiques.
Pour sa part, la vice-présidente de la Commission de la CEDEAO, Mme Damilien Larbi Tchintchibidja qui est citée l;agence de presse ghanéenne GNA a noté que le manque d'inclusion dans la prise de décision clé conduise à la résurgence des prises de pouvoir militaires en Afrique.
En vue de prévenir de telles situations, elle a exhorté les dirigeants africains à respecter les principes démocratiques et à donner carte blanche aux pouvoirs judiciaire et législatif pour travailler efficacement.
Sur cette lancée, le Président ghanéen Nana Akufo-Addo a prié les Etats membres de l’UA doivent s’efforcer de faire respecter leurs constitutions nationales respectives.
Akufo-Addo a convié les Présidents africains à respecter les limites du mandat présidentiel, conformément à l'État de droit, afin d'engendrer la stabilité politique et la gouvernance démocratique.
Il a averti que la manipulation des processus démocratiques, y compris la modification des lois électorales, des dispositions constitutionnelles et de la limitation des mandats au détriment des normes et principes démocratiques ne devra pas être envisagée.
Sur l’état des défis démocratiques dans les pays de l’UA, le Président ghanéen a relevé qu’il y a « deux ans, quatre membres de notre Union avaient été suspendus en raison de changements anticonstitutionnels de gouvernement sur leurs territoires. Aujourd'hui, deux ans plus tard, la situation s'est aggravée. Au moment où nous nous réunissons ici, six États membres de l’Union ont été suspendus pour les mêmes raisons ».
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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