Côte d'Ivoire : Oubliés par le RHDP, des responsables de l'ex-UPCI demandent à être pris en compte dans la gestion du pouvoir
Membres fondateurs du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), parti au pouvoir, les responsables de l'Union pour la Côte d'Ivoire (UPCI) depuis l'accession au pouvoir d'État du président Alassane Ouattara, sont royalement ignorés par les hauts responsables des instances dirigeantes du Rhdp. Une situation qu'ils n'apprécient guère.
Mardi 20 février dernier à Cocody-Danga, le président de l'ex-Union pour la Côte d'Ivoire (Upci), Sidibé Yacouba, inspecteur de l'Enseignement préscolaire et primaire de son état, et son secrétaire général, Fadiga Mamadou, Directeur régional du Commerce et de l'industrie du Gbêkê ont sans langue de bois, dénoncé cette situation, avant de lancer un cri de cœur en l'endroit des tenants du pouvoir.
Le Secrétaire général de l'ex-UPCI a dans un premier temps procédé à un rappel historique de la lutte ayant conduit à la création du Rhdp en tant que parti politique. « Le 7 juillet 2018, au Palais de la culture, à Treichville, nous avons organisé le congrès de recadrage ou de réintégration de l'UPCI au Rhdp après le départ de notre formation sur décision de l'ancienne direction. Nous étions plus 5 mille militants rassemblés à ce congrès. Nos camarades sont venus de Bouaflé, Yamoussoukro, Ferkessédougou », raconte-t-il.
Il poursuit : « Nous tenons à traduire notre gratitude au président du Rhdp, le Président Alassane Ouattara, pour avoir accepté notre retour au Rhdp. Nous remercions également la présidente du Sénat, Kandia Camara, ainsi que le ministre d'Etat, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, pour avoir bénéficié de leur encadrement politique bienveillant dans le cadre de l'organisation de ce congrès de recadrage ou de réintégration de l'UPCI au Rhdp», renchérit-il.
Sidibé Yacouba et Fatiga Mamadou indiquent leur parti a pris une part active lors de la tenue de l'Assemblée générale et du congrès constitutif du Rhdp. « Nous faisons partie des 66 membres fondateurs du Rhdp en tant que parti politique. Nous avons pris une part active dans la tenue de lAssemblée générale constitutive du Rhdp, le 16 juillet 2018 au Palais des congrès de l'Hôtel Ivoire. Ensuite, a suivi le congrès constitutif du Rhdp, le 19 janvier 2019. Congrès auquel nous avons également participé en tant que membres fondateurs issus de l'ex-UPCI. Bien plus, sous les Premiers ministres Amadou Gon Coulibaly, Hamed Bakayoko et Patrick Achi, ces responsables de l'UPCI ont participé activement au dialogue politique. Nous n'avons perçu aucune subvention exceptionnelle due à notre participation à ces différents dialogues politiques contrairement à tous les autres participants qui en ont perçu » regrettent-ils.
Et d'ajouter : « Nous sommes les deux responsables d'ex-partis politiques au sein du Rhdp dont les noms sont sur le récépissé logé au ministère de l'intérieur. Tout ceci témoigne de notre total et entier engagement dans le combat ayant abouti à la constitution du parti politique qu'est le RHDP », souligne Fadiga Mamadou.
Celui-ci ne comprend donc pas qu'avec un tel combat acharné, aucun cadre de l'ex-Upci ne soit nommé à un quelconque poste de responsabilité politique comme administrative jusqu'à ce jour.
« Les choses se sont bien passées jusqu'au moment où nous avions trois députés UPCI à l'Assemblée nationale. Belmonde Dogo avait démissionné de l'Upci. Lorsqu’elle a été nommée, elle a déclaré officiellement l'avoir été en tant que Rhdp et non ex-UPCI. Nous sommes donc les deux seuls responsables d'ex-partis du Rhdp à n'avoir bénéficié d'aucune nomination ou faveur », déplore Fadiga Mamadou.
« Après la mise en place du Conseil politique, sous Adama Bictogo, nous n'avons plus été associés aux activités du parti. Que ce soit avec le Secrétariat exécutif ou la Direction exécutive. L'un de nos farouches adversaires lors de la bataille pour l'adhésion de l'UPCI au Rhdp serait nommé. Cette même personne nous a combattus à Koumassi quand nous étions sur le terrain en vue de l'élection du ministre Cissé Bacongo à la tête de cette commune. Nos militants ne comprennent pas la situation que nous vivons. Ils nous interpellent régulièrement pour être situés. Ils sont à bout puisque nous n'avons pas d'interlocuteurs pour être situés, afin de leur remonter les informations », a confié pour sa part le président de l'ex-Upci, Sidibé Yacouba.
« Nous sommes restés constants et loyaux dans la lutte contrairement à certains qui sont partis. D'autres ont même pris part à la regrettable désobéissance civile. Revenus au Rhdp, ce sont eux qui sont nommés comparativement à nous autres qui n'avons pas trahi. Ils sont au Sénat, au Conseil économique, social, environnemental et culturel ainsi qu'à divers hauts postes dans l'administration », poursuit-il avec amertume.
Les responsables de l'ex-Union pour la République « considèrent le Président Alassane Ouattara comme le père de toute la famille Rhdp ; un homme juste, un visionnaire dont les grands chantiers de développement réalisés font la fierté de toute la Côte dIvoire».
Aussi, au moment où les batailles de 2025 pointent à l'horizon avec leurs enjeux cruciaux, ils lancent un cri de cœur à l'endroit du chef de l'État Alassane Ouattara. Ils souhaitent être pris en compte dans les nominations et surtout avoir des interlocuteurs au niveau des instances dirigeantes du Rhdp pour la remontée des informations vers « les vaillants militants avec lesquels ils ont commencé le combat ». Vivement que leur cri du cœur soit entendu !
Wassimagnon
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