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Côte d'Ivoire : Jacqueville, les jeunes du village d'Akrou s'opposent à l'érection illégale d'un campement en village et dénoncent la forfaiture du Sous-préfet d'Atoutou
 

Côte d'Ivoire : Jacqueville, les jeunes du village d'Akrou s'opposent à l'érection illégale d'un campement en village et dénoncent la forfaiture du Sous-préfet d'Atoutou

 
 
 
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© Koaci.com - dimanche 25 février 2024 - 16:16



Vive tension le samedi 24 février 2024 dans le campement de Bapo installé sur les terres du village de Akrou dans la sous-préfecture de Jacqueville. Les jeunes de Akrou conduits par leur président Tekry Hermann Loïc étaient à deux doigts d'en découdre avec les populations de Bapo. Heureusement, la situation n'a pas dégénéré, puisqu'il n'y a pas eu d'affrontements.


A l'origine de cette poussée de fièvre, l’érection du campement de Bapo en village sans l'autorisation du tuteur, Akrou. Les jeunes de Akrou venus envahir ce campement peuplé de Ahizi et béninois qui ont pour activité la pêche, ont manifesté leur mécontentement et fait opposition au Sous-préfet de Attoutou qui veut nommer un chef de village à Bapo.


«Nous sommes là ce jour, pour manifester notre mécontentement et faire opposition à une mascarade de nomination de chef sur le site où nous nous trouvons qui est par ailleurs, le territoire du village d'Akrou. Le site s'appelle Bapo. Ce site est occupé par des béninois, avec qui nous n'avons pas de problèmes, ils sont des pêcheurs et nos frères Ahizi sont également là. C'est un campement », a confié, Henry Hermann Loïc, président des jeunes de Akrou, à KOACI.


Selon le Président des jeunes, depuis que le pont a été réalisé, les populations de Bapo organisent des lotissements et se font établir des ACD alors que depuis que ce campement existe, un chef n'a jamais obtenu d'arrêté.


«Comme ils veulent entreprendre d'autres actions qui n’aboutissent pas parce qu'ils n'ont pas de chef, ils décident d'installer un chef avec la complicité du sous-préfet d'Attoutou. C'est lui qui orchestre cela avec le chef du village de KOKO qui se fait passer pour le Président de l'association des chefs, Emboyeba Samuel », a-t-il révélé.


 

Si la jeunesse de Akrou a envahi le campement, c'était pour freiner la consultation publique que le Sous-préfet voulait faire.


«Le Sous-préfet vient aujourd'hui faire une consultation publique qui va aboutir par la suite, à un arrêté qui sera délivré à Grah pour faire de lui le chef du village. Nous avons appris la nouvelle et nous avons dit que ça ne va pas se passer ainsi. Ils ne sont pas à leur première tentative. Ce n'est pas la première fois que les jeunes d'Akrou envahissent ce site. Les populations de Bapo ont l'appui du sous-préfet qui est l'acteur principal de ce vacarme. Il s'est permis de signer un avis favorable sur 1600 hectares pour donner à Emboyeba à l'effet de faire le lotissement de KOKO grâce Divine. Nous ne pouvons pas permettre que les gens annexent nos terres. Nous nous sommes rendus à la Direction générale de l'administration du territoire (DGAT) pour en savoir plus sur l'érection d'un campement en village. Pour qu'un campement devienne un village, il doit être autorisé par le village hôte. Il ne peut pas avoir un village sans territoire. Si Bapo devient village, il prend le territoire où. Déjà, le campement revendique 492 hectares", a expliqué, le Président de la jeunesse de Akrou.


Selon lui, une situation similaire s'est produite à Adoukro mais qui a mal tourné. C'est pourquoi il interpelle les autorités, principalement la DGAT, pour qu'elle fasse attention dans l'érection des campements en villages ou bien en nommant un chef.


«Adoukro a un arrêté d'érection même si la procédure n'a pas été respectée. Bapo a quel arrêté d'érection. Les populations s'appuient sur le décret de 2010-231 du 10 août 2010 qui parle des ressorts territoriaux, des sous-préfectures, des départements. C'est ce document qu'elles brandissent aujourd'hui. Ce décret a été pris par Laurent Gbagbo. Il y avait plus de 1126 communes créées mais elles ont été annulées quand Ouattara a accédé au pouvoir. Le 7 mars 2012, ce décret a été annulé et c'est dans ce document qu'on voit que Bapo est érigé en village. Alors que les villages se créent par arrêté ministériel. Et quand un campement est érigé en village, le chef de village est désigné par le village hôte. Comment Bapo se lève aujourd'hui pour dire que les terres lui appartiennent », a déploré, Tekry Hermann Loïc.


Le Président des jeunes est catégorique. «Nous sommes venus leur dire qu'ils ne peuvent pas installer un village sur nos terres où ils déménagent. Ils nous narguent en disant que nous sommes installés sur leurs terres ».


«Nous les jeunes, sommes là pour dire non. Nous avons assiégé le campement. Tant que nous ne leur donnons pas l'autorisation aucune décision ne sera prise. Le sous-préfet devait être là pour faire la consultation publique. Nous sommes venus l'empêcher et heureusement qu'il n'est pas venu. Depuis trois ans qu'il est à Attoutou, le Sous-préfet a pris partie pour les populations de Bapo. Le sous-préfet nous tient des propos arrogants. C'est avec lui qu'on voulait en découdre, pour que l'État sache que son agent est corrompu. C'est le Sous-préfet qu'on cherchait. Il a eu l'information, il n'est pas venu. La jeunesse d'Akrou le cherche », a-t-il mentionné. 


M. Tekry a affirmé que le campement de Bapo situé à une quinzaine de kilomètres de Jacqueville a décidé d’appartenir à la Sous-préfecture de Attoutou pour brader les terres de Akrou.


 

«Comme les gens ont l'intention de faire des marmailles, ils sont sortis de Jacqueville pour être désormais sous la coupole de Attoutou qui est à 45 Km alors que Jacqueville est à une dizaine de km pour que les choses nous échappent. Il vote dans la commune de Jacqueville mais ils sont dans la sous-préfecture d'Attoutou », a souligné, le Président de la jeunesse.


Pour mener l'action d'hier, les jeunes n'ont pas avisé le sous-préfet de Jacqueville. Cependant, ils se disent ouverts à la discussion pour ne pas que la situation dégénère un jour.


«Nous pouvons discuter avec deux ou trois familles qui sont installées sur le site. Ce sont eux qui ont demandé nos terres. Tous ceux qui sont installés sur le site viennent de Alaba où ils font leur fête de génération. Ils nous font croire que ces terres appartiennent à Alaba. Nous n'avons pas de problème avec nos frères Ahizi mais c'est leur manière de se comporter qui nous amène à agir. S'il doit avoir un chef ici il sera désigné par le village d'Akrou pour que nos biens soient protégés », a conclu, M. Tekry.


Notons que la population du campement Bapo est estimée à environ 100 personnes.


Wassimagnon


 
 
  Par Koaci
 
 
 
 
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