Le comité mixte des villages riverains de la mine d'or de Tongon dans le nord de la Côte d'Ivoire, n'apprécie pas le fait que les marchés soient attribués aux entreprises étrangères au détriment des sociétés ivoiriennes. Il a exprimé son mécontentement dans un document en notre possession.

« Les autorités administratives ne sont pas sincères. Le préfet du département de M'Bengué qui est à un pas de la retraite, le représentant du Chef, ose dire que l'entreprise ivoirienne n'a pas d’expérience alors que cette entreprise à beaucoup plus de matériel que de nombreuses entreprises exerçant sur la mine d'or. Elle emploie plus de personnes que les autres sociétés présentes sur le site. Elle fait plus de social que les autres sociétés. Nous avons l'impression que le représentant du Chef de l'Etat est lui aussi pris à l'hameçon. Au vu et au su de tous, les Ivoiriens sont sous esclavage, sont sous colonie malienne quelque part en Côte d'Ivoire. Nous trouvons cela injuste. Nous ne pouvons pas admettre », a expliqué, M. Coulibaly, porte-parole du Comité mixte.

Cela fait 10 ans que la mine d'or de Tongon est en exploitation. Selon le comité mixte, une seule entreprise ivoirienne est présente sur le site.

«La mine d'or de Tongon a dix ans d'exploitation. La seule entreprise ivoirienne présente depuis sa création est SAMA qui s'occupait du transport des employés. Elle a obtenu récemment le transport du minerai malheureusement, elle est maltraitée par les responsables de Barrick Gold. Le Directeur de cette entreprise est malien, le Directeur des opérations est un congolais, le Directeur du process est un Zimbabwéen, le Directeur de Minéral ressources est malien et il vient de remplacer à ce poste un Ivoirien. Le Directeur de Barrick Gold était également un Ivoirien qui a été remplacé par un malien. Et la Société qui a le plus de marchés est malienne. Nous ne pouvons pas comprendre qu'ici en Côte d'Ivoire et connaissant les relations entre la Côte d'Ivoire et le Mali, que quelque part les Ivoiriens jouent les seconds rôles. Que les maliens règnent en maître absolu dans notre département, dans notre mine d'or au vu de tous. Nous ne pouvons pas accepter cela. Le responsable de l'entreprise ivoirienne a approché le Directeur Afrique de Barrick Gold pour avoir un marché dans une mine d'or située à la frontière malienne, on a exigé qu'il mette à la tête de son entreprise un malien en dépit des efforts fournis dans ce sens, le marché ne lui a pas été octroyé", a dénoncé, M. Coulibaly.

Il soutient que dans le département de M'Bengué, il se passe une injustice à l'endroit des populations et des entreprises nationales.

Tongon est un village de la Sous-préfecture de M'Bengué. La mine d'or est à cheval entre les sous-préfectures de M'Bengué et Diawala, dans la région du Tchologo. Au commencement de cette mine d'or l'exploitation se faisait par la Société Rand gold.

«Il était question que dans l'exploitation de cette mine d'or en ce qui concerne les marchés et les emplois, il fallait faire toujours appel à la main d'œuvre locale et aux entreprises locales. A défaut de trouver les compétences sur le terrain, il fallait se rabattre sur le plan national et comment sortir », a ajouté M. Coulibaly.

« Mais nous sommes dans une situation décevante aujourd'hui. Sur le site de la mine d'or de Tongon, il n'existe qu'une seule société ivoirienne qui n'est autre que SAMA BTP SA. Et à ce qu'on sache, tous les marchés, tous les lieux d'exploitation de l'or qu'on trouve dans les villages environnants sont livrés à la société SFTP qui est une société malienne alors qu'elle ne dispose pas de plus de matériels que SAMA BTP SA », a-t-il poursuivi.

A en croire M. Coulibaly, à l'occasion de la découverte du dernier satellite dans le village de Nafoun, les villageois ont souhaité que l'exploitation soit confiée à la Société ivoirienne pour l'extraction du minerai, ils lui ont formulé des doléances, entre autres, le reprofilage des routes, la réhabilitation de la retenue d'eau, la construction d'une clôture à l'hôpital.

«La société ivoirienne a réalisé déjà le reprofilage des routes. Le village a exigé que le marché soit remis à SAMA BTP SA. L'appel d'offres qui avait été fait, on ne sait quelle entreprise l'a gagné et un matin on voit débarquer la Société malienne qui a entamé l'exploitation. Nous avons tenté de protester mais c'est la Société malienne qui est toujours aux commandes. Nous ne pouvons pas comprendre que chez nous dans le village de Nafoun au moment où le village réclame SAMA BTP SA qui a fait le reprofilage des routes, cette entreprise se voit arracher le marché. Nous trouvons cela injuste. Il faut permettre aux sociétés nationales de se faire les moyens et de l'expérience », a déploré, le porte-parole.

Il a révélé que la société ivoirienne est mise à l'écart des activités d'exploitation des minerais et elle est chargée pour le transport et le reprofilage des routes. Sur le site de la mine d'or il n'y a pas d'entreprises ivoiriennes.

«Sur le site où l'usine de Tongon est installée on trouve le grand gisement. La société qui exploite le minerai s'appelle TOMI. On nous fait savoir que cette société doit partir, les responsables de Barrick Gold manigancent pour que cette mine d'or revienne à la Société SFTP. Selon les employés de Tom », a-t-il dit, très mécontent.

Wassimagnon