Rwanda-RDC : En froid avec Kinshasa, Kigali réclame des «comptes» à Washington après sa prise de position
Paul Kagamé
La réaction de Kigali ne s'est pas fait attendre après la prise de position des États-Unis dans le cadre du conflit qui sévit dans l'est de la République démocratique du Congo,
À travers un communiqué relayé en boucle par les médias congolais, Washington a sans détour pointé le Rwanda, l'accusant de soutenir le groupe rebelle Mouvement du 23 mars (M23), actif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en envoyant des soldats et des missiles sol-air dans ce pays, violant ainsi son intégrité territoriale.
Le Département d’État américain a condamné « le soutien du Rwanda au groupe armé M23.
Washington exige que le Rwanda retire immédiatement « ses missiles sol-air, qui menacent la vie des civils, les missions de maintien de la paix de l’ONU et d’autres forces régionales, les acteurs humanitaires et les vols commerciaux ».
Les USA ont également exhorté Kinshasa à cesser de coopérer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un "groupe armé qualifié de 'force négative' par les organismes régionaux et le gouvernement de la RDC".
Une prise de position qui a fait réagir Kigali qui accuse "le pays de l'oncle Sam" de faire de la "realpolitik".
Selon le ministère rwandais des Affaires étrangères, qui a publié un communiqué dimanche, cette prise de position médiatique « offre une vision profondément biaisée de la réalité, en contradiction flagrante avec l'esprit du processus de renforcement de la confiance initié par la Directrice du Renseignement National américain en novembre 2023, créant un cadre constructif pour une désescalade de la situation ».
Les autorités rwandaises demandent des éclaircissements Washington qui a qualifié les FDLR basés au Congo de simple "groupe armé" désigné comme une force négative par les organismes régionaux.
Le Rwanda considère les FDLR comme un groupe terroriste dont les éléments sont accusés d'avoir perpétré le génocide de 1994 contre le groupe ethnique des Tutsis.
En 2001, les États-Unis ont ajouté les FDLR à leur liste d'exclusion des terroristes après que le groupe eut assassiné et parfois violé huit touristes occidentaux à Bwindi, en Ouganda, dont deux Américains, rappelle diplomatie rwandaise.
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