Côte d'Ivoire: Montée en puissance des VBG, l'Association des Femmes Juristes investit le terrain avec des actions de sensibilisation contre le phénomène
En Côte d'Ivoire, les statistiques concernant la situation sur les Violences Basées sur le Genre inquiètent. Selon des chiffres avancés par l'Association des Femmes Juristes de Côte d'Ivoire ( AFJCI), depuis 2016, le nombre de cas lié à ce phénomène ne fait que prendre l'ascenseur.
Le tableau statistique révélé par l'AFJCI, par la voix de maître Vanié Corine, promotrice des capacités en matière de VBG au sein de ladite association, indique qu'en 2020, 5405 cas de VBG ont été signalés. Au nombre de ces 5405 cas, 631 cas de viols ont été déclarés. En 2021, ce sont 6040 cas de VBG qui ont été relevés pour 954 situations de viol. En 2022, l'on a déclaré 7919 cas de VBG pour 1198 cas relevant du viol.
Face à cette situation plus que préoccupante, l'Association des Femmes Juristes de Côte d'Ivoire, présidée par Maître Francine Aka-Anghui, a décidé de jouer sa partition, en vue de freiner ce fléau. C'est ainsi qu'à la faveur des 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre, célébrés chaque année par les Nations Unies, entre le 25 novembre et le 10 décembre, cette association a choisi d'investir le terrain, dans l'optique de mener des actions de sensibilisation et d'éducation des populations contre ce phénomène avilissant pour l'espèce humaine.
Ce mercredi 29 novembre 2023, l'AFJCI était dans une grande école de renom au Plateau, pour édifier les étudiants sur les VBG. Aux apprenants, maître Vanié Corine, a enseigné que " les violences basées sur le genre, désignent tout acte nuisible perpétré contre une personne contre son gré sur la base des différences que la société a faites".
Poursuivant, la conférencière a indiqué qu'il existe six (6) types de VBG à savoir, le viol, les agressions sexuelles, les agressions physiques, les mariages forcés, les maltraitances psychologiques et les dénis de ressources et d'opportunités de service. Au nombre de ces VBG, le viol selon la juriste, est le premier type reconnu en Côte d'Ivoire d'après les statistiques énoncées plus haut.
" La situation est vraiment préoccupante et il était important pour nous, de nous adresser à la jeunesse. Nous avions l'habitude de parler aux adultes. Mais si on veut changer de mentalité, il faut commencer à la source. D'ailleurs, de plus en plus, les cas de violences basées sur le genre sont perpétrés soit par des jeunes, ou ce sont des jeunes qui en sont victimes. Nous avons le cas de ce bébé de 9 mois qui a été violé. Il faut donc commencer à leur en parler, pour qu'ils puissent prendre conscience pour pouvoir se protéger et protéger les autres. Avec les étudiants de cette grande école, nous avons parlé des généralités sur les VBG et nous leur avons montré l'importance de la lutte. La société est constituée de différents niveaux et chacun doit jouer son rôle pour que la lutte puisse aboutir. Nous leur avons également parlé des mécanismes de prise en charge pour les personnes victimes des VBG", a déclaré maître Vanié Corine.
En marge de cette activité, les femmes Juristes ont exhorté les étudiants à fréquenter de plus en plus les cliniques juridiques, afin de mieux se renseigner sur ce fléau.
Le samedi 2 décembre prochain, l'AFJCI mettra le cap à Cocody palmeraie en vue de prendre part à un forum des organisations de la société civile qui sont des activistes de la lutte contre les VBG.
Wassimagnon
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