Côte d'Ivoire : Inauguration à Soubré d'une 6e usine de transformation de l'hévéa, d'une capacité de 60.000 tonnes/an, la production de première balle prévue pour 12 janvier prochain
inauguration de la 6e usine de transformation de l'hévéa à Soubré (Ph KOACI)
Un nouveau chapitre dans l’histoire de la filière caoutchouc en Côte d’Ivoire s’ouvre avec l’inauguration de cette nouvelle unité, l’usine « LOETH » de Soubré.
La cérémonie d’inauguration de cette usine d’une capacité additionnelle générée de 60.000 tonnes/an, extensible à 120.000 tonnes s’est déroulée en présence du représentant du Ministre du Commerce et de l’Industrie Souleymane Diarrassouba et des autorités administratives locales.
Les travaux de construction de cette usine qui sera opérationnelle en janvier 2023 ont débuté en 2021. Cette usine d’un coût d’investissement de 20 milliards vient renforcer les capacités de transformation de l’hévéa et fera sa production de première balle le 12 janvier 2023.
Avec une production de 1.322.000 tonnes en 2022 et qui devrait approcher 1.5 million de tonnes en 2023, la Côte d’Ivoire est le leader incontesté en Afrique et se situe désormais au 3e rang des producteurs mondiaux de caoutchouc naturel. La filière compte près de 200.000 planteurs pour une superficie exploitée comprise entre 700 et 800.000 hectares. Les capacités d’usinage et de transformation sont en fort développement, mais restent encore en 2023 insuffisantes pour absorber la totalité des productions ici de ces plantations villageoises.
Fort de son engagement envers la filière et après l’extension de l’usine de Bongo (Alépé) en 2017, le démarrage effectif de la production de l’usine de LOETH dans le département de Soubré dans la région de la Nawa, le Gouvernement ivoirien a engagé d’importantes réformes pour accélérer la production et la transformation de plusieurs matières premières agricoles.
La capacité dédiée de cette usine permettra de transformer la production de près de 10.000 planteurs de la région, et qui pourra doubler en volume (120 000T/an) pour devenir la plus grande usine de transformation de caoutchouc en Afrique.
Pierre Billon, directeur général du groupe SIFCA dont le groupe a permis la construction de cette usine a exhorté les autorités ivoiriennes pour que les exportations de fonds de tasses ne soient plus nécessaires et que la valeur ajoutée soit apportée dans les usines créées au Pays.
« Avec cette usine LOETH, la SAPH a une nouvelle fois fait sa part du travail, qui permettra à la Côte d’Ivoire d’être plus compétitive sur le marché mondial du caoutchouc naturel dont elle occupe désormais la troisième place. Les planteurs ont depuis longtemps fait leur part, avec une production en forte hausse depuis plus de deux décennies. Avec l’usine de LOETH et les autres investissements industriels en cours, les capacités industrielles installées seront capables d’usiner toute la production ivoirienne. Nous en appelons donc à nos autorités de tutelle afin que les exportations de fonds de tasses ne soient plus nécessaires et que la valeur ajoutée soit apportée dans les usines créées ici en Côte d’Ivoire », a déclaré Pierre Billon, directeur général du groupe SIFCA.
Pour sa part, le directeur général de la Société Africaine de Plantation d’Hévéas (SAPH) a expliqué que la construction de cette usine est le fruit d’un investissement de 20 milliards, qui emploie déjà 320 personnes, produit 5.000 tonnes par mois.
« L’usine de LOETH, fruit d’un investissement de 20 milliards, qui emploie déjà 320 personnes, produit 5.000 tonnes par mois d’un caoutchouc certifié ISO 9001, 14 001 et 45 001, conforme aux demandes des plus grands clients internationaux et aux normes sociales et environnementales les plus exigeantes », a fait savoir le directeur général de la SAPH.
Emmanuel Tra Bi, directeur général de l’Industrie, représentant le Ministre Souleymane Diarrassouba à cette cérémonie, a expliqué que la construction de cette usine découle du pilier du Plan National de Développement dont s’est doté le Gouvernement pour la période 2021 - 2025, à savoir la transformation structurelle de l’économie par l’industrialisation et le développement de grappes. Le Gouvernement ivoirien, faut-il le rappeler avait identifié 07 grappes prioritaires à développer à savoir : l’agro-industrie, la chimie et la Plasturgie, les Matériaux de construction et l’ameublement, l’industrie pharmaceutique, le textile, l’emballage, l’assemblage de véhicule de transport en commun et pièces détachées.
S’agissant spécifiquement de l’hévéa, l’envoyé du ministre Souleymane Diarrassouba a fait savoir que le Gouvernement s’est fixé comme objectif de consolider les acquis et amorcer une nouvelle phase de développement de la filière. Il s’agira à cet effet, d’assurer la première transformation de la totalité de la production de caoutchouc naturel d’ici la fin de l’année 2024 et de parvenir à la deuxième transformation, afin de générer davantage de valeur ajoutée.
Pour ce faire, dira-t-il, le Gouvernement a adopté des mesures fiscales incitatives spécifiques aux investissements réalisés dans le secteur de la transformation de l’hévéa. Ces mesures devraient permettre la transformation d’un volume additionnel de 400 000 tonnes de caoutchouc pour l’ensemble des 15 premières entreprises signataires de la convention qui ont pu réaliser avant le terme 480 000 tonnes.
Enfin, selon Emmanuel Tra Bi, l’installation de la nouvelle usine « LOETH » dans cette région de la Nawa qui est une région stratégique de production de caoutchouc naturel dans notre pays, se veut rassurant pour tous les producteurs hévéas en ce qu’elle ouvrira de nouvelles opportunités en termes de livraison de leur production.
Jean Chrésus, Abidjan
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