Sept membres du gouvernement ont animé jeudi à Yaoundé une conférence de presse. Il était question pour chacun, de faire le point sur la mise en œuvre des directives du président Biya émises pour répondre aux revendications formulées il y'a quelques mois par certains syndicats du secteur éducatif.

Après avoir fait le point sur les actions qui ont déjà été réalisées jusqu'à ce jour, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement René Emmanuel Sadi, a appelé la grande famille éducative de se tenir au côté des pouvoirs publics pour assurer une bonne éducation et formation des jeunes camerounais.

Prenant la parole, à sa suite, le Pr Laurent Etoundi Ngoa le ministre de l’Education de Base (Minedub), a révélé qu’entre 2020 et 2023, « 81308 dossiers d’instituteurs ont été traités. »

Nalova Lyongha la ministre des Enseignements secondaires (Minesec) a indiqué que plus de 90 000 dossiers d’enseignants du secondaire ont été traités et ou sont en cours de traitement.

Elle a également fustigé l’attitude des enseignants qui ne vont pas dispenser leurs enseignements mais perçoivent leurs salaires.

Toujours au cours de cette conférence de presse, le Pr Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup) a annoncé l’organisation sous peu d’un grand forum national de l’Education.

« Les problèmes qui minent le secteur éducatif seront disséqués. Nous avons mis en mission nos collaborateurs à l’effet de recenser les besoins de la base. Nous allons encore tenir deux ou trois séances de travail avant d’arrêter la date du grand forum de l’Education », a-t-il déclaré.

Le ministre de la Fonction Publique et de la réforme administrative (Minfopra), Joseph LE, a présenté des copies de décrets des lauréats des ENS et ENSET, arrivés en fin de formation au cours de l'année 2022. « Après l'initiation de leurs actes de carrière dans le SIGIPES en date du 17 janvier 2023, leurs décrets ont été signés le 06 mars 2023, soit 1 mois et 17 jours après seulement », a fait savoir M. LE.

«Cela démontre l'amélioration du processus d'intégration et de gestion des carrières par Minfopra », va-t-il préciser.

S’agissant des fonds débloqués par l’Etat pour répondre aux exigences des enseignants mécontents, Louis Paul Motaze le ministre des Finances a déclaré que l’Etat a déjà engagé plus de 54 milliards 500 millions FCFA, pour payer 165 539 rappels d’intégration, avancements, reclassements et allocations familiales.

Ces déclarations  du gouvernement vont-elles rassurer les syndicats d’enseignants ?

Le 18 septembre dernier, l’intersyndicale regroupant 12 syndicats a déposé un préavis de grève  pour le 05 octobre 2023.

 Pour rappel, les mouvements OTS et OTA (Entendez, On a Trop supporté) et OTA (On a trop Attendu), sont lancés en février 2021 pour lutter contre la clochardisation des enseignants.

Ils exigent l’intégration dans la fonction publique de ceux des enseignants qui ne le sont pas. Ainsi que le paiement de l’intégralité de leurs salaires, avancements, reclassements et rappels évalués à 181 milliards FCFA.

Face aux promesses non tenues du gouvernement, les enseignants adressent une lettre ouverte au Président Biya dans laquelle ils annoncent une grève illimitée qui ne prendra fin qu’après la signature du statut spécial de l’enseignant et le paiement de toute la dette.

Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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