Patrick Tchouwa, directeur de l'administration et des affaires publiques de Bestway Finance LDT (Ph)

Voici pour nos lecteurs, l'éclairage du directeur de l’administration et des affaires publiques de Bestway Finance LTD sur le niveau de mise en œuvre du projet d’exploitation conjointe des gisements du minerai de fer d’Avima, Badondo et Nabeba situés au nord-est du Congo. Le projet, explique-t-il, est entré dans sa dernière phase de réalisation.

Interview exclusive à Koaci.

Comment comprendre que la cérémonie de pose de la première pierre du mégaprojet minier commun entre le Congo et le Cameroun n’a pas encore eu lieu bien que plusieurs dates ont déjà été avancées ?

La cérémonie de pose de la première pierre de ce gigantesque projet minier n’est pas encore intervenue en raison de diverses contingences indépendantes de l’inébranlable volonté de Bestway Finance LTD, société dirigée par MM. Alexandre Mbiam et Cédric Ketchanga, à respecter ses engagements contractuels. Il y a eu d’abord le COVID-19 dont l’impact socio-économique en Chine où se trouvent les partenaires techniques et financiers du projet, qui a plombé la croissance dans ce pays et le déploiement des interventions des partenaires du projet. Puis, la tenue du Congrès du Parti communiste chinois, qui a mis plus de temps que prévu dans un contexte de crise pandémique et a abouti à l’élection du nouveau Président de cette illustre institution de l’Empire du milieu. Ensuite, les activités relatives au Nouvel An chinois dont les différentes séquences impliquent toute la société de ce pays.

Et enfin, l’émergence du feuilleton judiciaire avec l’ex-partenaire du projet Mbalam, l’Australien Sundance, dont les exigences ont conduit les deux parties devant les juridictions internationales. L’affaire, qui était encore pendante devant la Cour Arbitrale de Paris, a constitué une contrainte rédhibitoire au déploiement du chronogramme des activités de ce gigantesque projet, ainsi qu’un sérieux retard au déblocage des financements dudit projet dont les étapes étaient déjà bouclées.

Où en êtes-vous avec la procédure judiciaire introduite par Sundance ?

Le Consortium d’entreprises conduit par Bestway Finance LTD est heureux d’annoncer aujourd’hui qu’une issue amiable vient d’être trouvée grâce aux bons soins des Présidents Denis Sassou Nguesso du Congo et Paul Biya du Cameroun, qui n’ont cessé de travailler ensemble pour la réalisation effective de ce gigantesque projet commun. Les négociations conduites par le mandataire des deux Etats frères, à savoir Me Thierry Lauriol, ont abouti à un accord qui vient ainsi lever toutes les hypothèques sur le lancement effectif des travaux sur les sites d’Avima, Badondo et Nabeba.

Au four et au moulin depuis plusieurs mois, l’avocat français - qui est aussi parfaitement en jambes, s’est montré très efficace dans le suivi de ce feuilleton judiciaire dont la page s’est désormais refermée. Reste maintenant plus que la Présidence de la République du Congo communique officiellement sur l’issue heureuse de la médiation entreprise par ses soins et ceux de la République du Cameroun, dans la résolution définitive du contentieux avec Sundance.

Cette annonce constituera le point de départ des préparatifs de la cérémonie de pose de la première pierre du projet de construction de la ligne ferroviaire à double voies reliant le Congo au Cameroun d’une part, du lancement effectif des travaux de construction du terminal minéralier ainsi que de la construction des mines de fer d’Avima, Badondo et Nabeba d’autre part. Conformément au chronogramme initial, cette cérémonie va se tenir courant le quatrième trimestre de l’année 2023.

La cérémonie de pose de la première pierre du mégaprojet minier Nabeba - Mbalam se tiendra au quatrième trimestre 2023, dites-vous. Sur quoi vous appuyez-vous pour faire une telle annonce ?

Bien que diverses contingences indépendantes de son inébranlable volonté aient quelque peu retardé la mise en œuvre de l’ensemble des segments du mégaprojet d’exploitation des gisements de minerai de fer d’Avima, Badondo et Nabeba, de la construction de la ligne ferroviaire longue de 540 kilomètres partant de Ntam à la frontière entre le Congo et le Cameroun pour le Port de Kribi et de la construction du terminal minéralier au sein de la même enceinte portuaire, le Consortium d’entreprises conduit par Bestway Finance LTD réitère sa ferme détermination à tenir à ses engagements contractuels dans la réalisation de ces différents projets. Ses équipes techniques sont à pied d’œuvre en vue du lancement effectif des travaux d’exploitation desdits gisements ainsi que de la construction des trois mines d’exploitation industrielle de fer.

Sur le terrain pourtant, les choses ne semblent pas si bien avancer.

Le Consortium d’entreprises conduit par Bestway Finance LTD s’est vu octroyer, en République du Congo, les gisements de minerai de fer d’Avima, Badondo et Nabeba par décrets présidentiels de juin 2021, l’attribution des Permis d’exploitation desdits gisements pour une durée de 25 ans. Dans le cadre de la signature des trois Conventions minières y afférentes dont a bénéficié Bestway Finance LTD le 13 mars 2021, la société a obtenu de la République du Congo, le choix de la voie d’extraction du minerai de fer issu de ces trois gisements. A ce titre, les deux patrons de Bestway Finance LTD, Alexandre Mbiam et Cédric Ketchanga, ont défini un cadre de travail avec le Ministère camerounais des Transports visant, à terme, à la construction d’infrastructures ferroviaires et portuaires disposant communément d’une capacité de traitement de 125 millions de tonnes de fer par an en République du Cameroun.

Les discussions avec les autorités camerounaises ont abouti à la signature des accords contraignants le 25 février 2022, en vue de la construction d’une ligne ferroviaire qui doit desservir le Cameroun et le Congo sur 540 kilomètres et la construction d’un terminal minéralier au sein du périmètre portuaire de Kribi partant de la frontière avec le Congo.

Depuis la signature desdits accords, de nombreuses diligences ont été accomplies tant sur le terrain qu’au niveau administratif. Bestway Finance LTD a pu obtenir déjà du Ministère des Domaines, du cadastre et des affaires foncières, la Déclaration d’utilité publique sur les emprises du projet. Bien plus, le tracé a été renégocié afin de minimiser les préoccupations environnementales et de protéger la biodiversité. Par ailleurs, les études de faisabilité et socio-environnementales sont pratiquement bouclées et les financements en cours de déblocage.

De ce fait, dans les prochaines semaines, l’on devrait assister au lancement de la phase opérationnelle du projet avec la pose de la première pierre des deux gigantesques infrastructures ferroviaires et portuaires sus-évoquées, ainsi que le déploiement sur le terrain des équipes dédiées à la construction desdits ouvrages, dont la mise en œuvre nécessite la mobilisation de 10 milliards USD sans aucune participation des Etats congolais et camerounais.

Quelle est la dernière activité en date qui vous conforte à l’idée que la cérémonie de pose de la première pierre du projet aura lieu au quatrième trimestre de l’année en cours ?

La mise en œuvre du mégaprojet d’exploitation conjointe des gisements du minerai de fer d’Avima, Badondo et Nabeba a fait l’objet d’une importante réunion tripartite Congo/Cameroun/Chine ouverte le 22 septembre dernier dans la ville portuaire de Guangzhou en Chine. Ces importantes assises ont réuni sur la même table, outre le Ministre d’Etat congolais chargé des Industries minières et de la Géologie, Pierre Oba avec à ses côtés l’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Congo en Chine, les principaux responsables de Bestway Finance LTD dont Alexandre Mbiam, Directeur général et Cédric Ketchanga, Directeur administratif et financier. Les membres du Consortium ont également pris part à ces échanges préparatoires à la mise en œuvre effective de ce mégaprojet minier.

La rencontre de Guangzhou a permis de réitérer la ferme détermination du Consortium d’entreprises conduit par Bestway Finance LTD à tenir ses engagements contractuels. Elle a surtout permis de mettre en relief les juteuses retombées sociales et économiques de l’exploitation conjointe des trois gisements de minerai de fer en faveur de la République du Congo et de l’Etat du Cameroun, à savoir de nombreux emplois en perspective ainsi que d’importantes entrées dans le Trésor public des deux Etats en termes d’impôts, de taxes et de royalties.

Les travaux de la tripartite au cœur du projet de fer réunissant les Etats congolais, camerounais et chinois se sont achevés le 26 septembre dernier sur l’engagement ferme de Bestway Finance LTD et des membres du Consortium d’accélérer la mise en œuvre de cet important projet minier transfrontalier entre le Congo et le Cameroun en vue du démarrage effectif des travaux dont la cérémonie de pose de la première pierre se tiendra au quatrième trimestre 2023.

Qui finance le projet ?

L’ensemble des infrastructures, qu’elles soient minières, portuaires ou ferroviaires, est intégralement financé par le partenaire privé, sans aucune participation de la République du Congo ou encore de l’Etat du Cameroun. Ceci est rendu possible grâce à la valeur du sous-jacent économique qui est le minerai de fer de type Fe 62% dont regorgent les trois gisements d’Avima, Badondo et Nabeba.  Le projet s’élève à 10 milliards de dollars et il est financé à 100% par le partenaire privé.

Comment le financement du projet est-il structuré ?

Le regroupement des trois gisements au sein d’un seul projet d’exploitation a permis aux Off-takers, Shin Chan Steel, premier producteur de stainless steel de la planète et China Baowu Group, de garantir les achats sur les premières années. Grâce aux Off-taking agreements, les APC contractors que sont China Railway Company Construction (CRCC), Shenzen Yan Tian Port (YTP) Holding et Metallurgical Corporation of China (MCC), intègrent chacun le consortium avec leurs partenaires financiers et engagent les investissements nécessaires au développement du projet.

Quels sont les différents acteurs du projet ?

Bestway Finance qui détient l’ensemble des trois permis attribués le 30 novembre 2020 ainsi que les trois conventions minières d’Avima, Badondo et Nabeba, a bâti un Consortium d’entreprises réunissant un ensemble d’Off-takers, notamment Shin Chan Steel, premier producteur de stainless steel de la planète et China Baowu Group, première aciérie au monde avec 95 millions de tonnes en 2019 excédant largement la centaine de millions de tonnes en 2021.

Quel est le rôle de chaque acteur ?

Les deux Off-takers garantissent l’achat de la production sur les premières années de l’exploitation. Quant aux APC contractors, ils se chargent de la mise en place des infrastructures. Parmi eux disions-nous, CRCC s’occupe de la construction du chemin de fer ; Shenzen YTP Holding assure la construction du terminal minéralier ; et MCC, la plus grande entreprise de construction de mines de fer et d’aciérie de la planète, s’occupe de la construction et ensuite de l’opérationnalité des différentes mines.

Concrètement, que gagnent la République du Congo et l’Etat du Cameroun dans ce projet transfrontalier ?

En chiffres, sur les 50 prochaines années, le Cameroun gagnera 25 milliards USD, soit environ 12 mille milliards de FCFA en termes de retombées fiscales. Quant au Congo, propriétaire des trois mines, il gagnera le double, voire le triple. De plus, l’analyse économique du projet vue dans son ensemble, indique qu’il va générer sur une période de 25 ans, près de 195 milliards USD en termes d’impôts. Une véritable manne pour le Cameroun et le Congo.

Qu’est ce que le projet va générer en termes d’emplois ?

On estime à 20 000 emplois directs et indirects au total. L’aspect minier va générer 700 emplois en phase d’exploitation par mine, donc 2 100 emplois en tout côté congolais. Côté Cameroun, il y a plus de 10 000 emplois qui vont être générés.

De quels types d’emplois s’agira-t-il ?

En effet, ce ne seront pas des emplois non qualifiés. Il est prévu que tous les emplois cadres soient doublés par des nationaux côté camerounais comme du côté congolais, afin de permettre une montée en compétence des nationaux.

Que gagnent les populations riveraines ?

Au-delà des emplois, les populations gagnent en termes de développement, car le projet va traverser des zones très enclavées. Elles seront également indemnisées parce qu’elles vont subir une délocalisation à certains endroits.

Quelle est la part des entreprises locales en termes de sous-traitance ?

S’agissant spécifiquement des contrats de sous-traitance, 30% desdits contrats seront attribués à des entreprises locales, c’est-à-dire à celles dont l’actionnariat est détenu à 50% par des nationaux.

Quels sont les bénéfices que va tirer le marché local ?

Une partie de la production sera transformée localement. Selon les accords conclus avec le gouvernement camerounais, 3 millions de tonnes de fer en moyenne seront transformées par an en acier pour les besoins de la zone CEMAC. Ce qui représente près de 2 millions de tonnes d’acier produits chaque année. Avec une demande annuelle en acier de l’ordre de 1 million de tonnes pour le seul Cameroun, les deux pays deviendront des exportateurs nets d’acier dans la sous-région et même vers l’Afrique de l’Ouest, améliorant du coup leur balance commerciale.

Un dernier mot pour sortir de cet entretien

Vous nous donnez l’occasion d’exprimer, au nom du top management de Bestway Finance LTD, notre reconnaissance infinie à l’endroit des Leurs Excellences Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo et Paul Biya, Président de la République du Cameroun, pour leur implication personnelle dans la mise en route de ce mégaprojet commun, dont le développement permettra non seulement de renforcer les liens d’amitié, de fraternité et de coopération entre leurs deux pays, mais également de booster leurs économies respectives dans un secteur minier dont le décollage pointe à l’horizon. Les deux Chefs d’Etat ont instruit diligences et orientations stratégiques au Ministre d’Etat chargé des Industries minières pour le Président du Congo et au ministre des Transports, pour le Président camerounais, en vue d’accélérer la mise en œuvre du projet porté par Bestway Finance LTD.

Nous voulons également saluer pour terminer, l’énorme travail abattu par les deux principaux patrons de Bestway Finance LTD, Alexandre Mbiam et Cédric Ketchanga, qui s’activent jour et nuit comme des forcenés, mouillant le maillot sur le terrain partout, que ce soit au Congo, au Cameroun, en Chine, voire au-delà de l’Empire du Milieu, pour donner corps à cet important projet qui charrie de nombreux espoirs.

Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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